Spector, producteur fou.

A l'occasion de son décès (16 janvier) on a un peu parlé de Phil Spector, auteur-compositeur et surtout producteur à qui nous devons rien moins que "Let it Be" le dernier album des Beatles (1970) sorti "de leur vivant", des deux meilleurs albums solo de John Lennon "Plastic Ono band" (1970) et "Imagine" (1971) et de l'éternel chef d’œuvre de George Harrison "All things must pass" (1970). Pour ces ces 4 galettes de vinyl à son actif je le regarderais toujours comme un bienfaiteur de l'humanité!

L'homme a aussi produit sa magnifique épouse Ronnie (et son groupe les Ronettes) mais aussi la Tina Turner des débuts ("River deep, mountain high") et beaucoup d''autres encore.

Spector avait inventé un style de production qu'on a appelé "Wall of sound". Des superpositions d'instruments qui donnaient à ses chansons et à celles des artistes qui lui faisaient confiance des allures de symphonies. "River deep.." de Tina Turner ou "Awaiting on you all" d'Harrison illustrent à la perfection ce que ce génie du son obtenait.

Aujourd'hui c'est daté et en 2000 le guitariste des Beatles a ressorti son album expurgé des couches musicales en trop qu'y avait gravées le producteur-fou.

Fou? Oui, Spector était un dingo. Un autentique cinglé. Et pas seulement pour ses coiffures (regardez ses excès capillaires sur le net, fou-rires assurés) mais aussi parce qu'il ne se déplaçait pas sans un révolver et qu'il tirait sans prévenir dans les studios d'enregistrement au risque de rendre sourds les musiciens ou de blesser quelqu'un.

Il a d'ailleurs fini par tuer une jeune femme et a été condamné à la prison pour de longues années. Il y est mort. Le "sweet Lord" de la chanson lui a sinon pardonné du moins un peu excusé pour "services rendus à la musique" et, à l'heure qu'il est, George, John et Spector doivent jouer là-haut.

Et j'aimerais bien entendre ce qu'ils font.