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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 07:23

Le mystère de la mort est tel que lorsqu'une personne qu'on connaissait très bien vient à disparaître on finit par l'idéaliser, la transformer et ne plus la reconnaître à la fin.

Même si l'on est prévenu et que l'on s'interdit de gommer les aspérités et de repeindre couleur de perfection le défunt ou la défunte on ne peut s'empêcher de les revoir sous le jour le plus brillant et exalter leur meilleur pour mieux souffrir de leur disparition.
Il y a du masochisme dans la pensée qu'on a de ceux qui nous ont quittés et aussi de l'apitoiement sur soi-même car de nombreux sentiments douloureux et complexes se font jour en nous lorsque l'on vient à perdre un être cher.

Depuis qu'elle est morte mi-août je pense tous les jours à mon amie M.E et je n'arrive pas à me faire que je ne l'entendrais plus. De fait je la vois vivante et bien portante dans certains de mes rêves.
Elle possédait une personnalité étrange mais forte et je lui dois mon mariage mais aussi mon divorce pour lequel elle a sans doute autant oeuvré que moi. Elle était comme ça, M.E: le "ron-ron" de la vie l'ennuyait. Elle aimait les émotions fortes, les disputes spectaculaires et les échanges musclés. Elle avait des coups de coeur phénoménaux et s'intéressait à mille choses, de la plus futile à la plus intéressante.
Sa séparation d'avec M. était digne des éruptions Taylor/Burton avec accusations sorties des polars de série noire...

Avec sa mère, son frère, ses amis (à tour de rôle)... elle pouvait être aux petits soins ou leur fermer sa porte sans espoir de retour. Et pour des motifs obscurs et connus d'elle seule.
Mais avec elle on vivait. Elle téléphonait à minuit parce qu'elle venait de découvrir une chanson "qui va te plaire", elle organisait un anniversaire original, elle sympathisait avec des fermiers Gersois, elle faisait la groupie de Peter Gabriel...
Elle n'a pas vécu très longtemps (55 ans) et avait encore une foultitude de choses à faire dont la plus importante était d'amener S. à bon port.

Je n'ai pas oublié les étapes de son calvaire, comment elle m'a annoncé, par SMS, qu'elle avait un cancer puis son évolution. Comment oublier la fois où les yeux retenant les larmes elle m'a dit: "je suis en soins palliatifs, Bertrand, tu te rends compte?" (oui, je me rendais compte). Je me souviens de la fois où, pour faire diversion, je lui ai fait remarquer que ses 8 cheveux étaient doux.
"Tu t'es fait un shampoing" lui ai-je connement demandé.
"Non, une chimio" fut sa réponse.

Elle a eu une fin affreuse et a terriblement souffert, moralement et physiquement.
Je ne croyais plus beaucoup à l'au-delà et n'y crois plus du tout maintenant que j'ai vu cette agonie interminable. Personne ne mérite une telle fin et elle moins que personne.

On s'était dit qu'elle me ferait signe une fois arrivée "là-bas". Elle doit être débordée: elle ne m'a pas contacté.

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