Le show-business Français est un des plus sclérosés de la planète. Les mêmes stars
usées viennent de temps en temps relever les compteurs en faisant qui un "Olympia",
qui un "zénith".
A cette occasion la presse se met au garde à vous, feint d'oublier que la dernière tournée
a été un four magistral, que la vedette en question n'a pas vendu un disque depuis des
lustres et qu'elle en est réduite à s'occuper d'astrologie, de cuisine des pâtes ou de
médecine par les plantes pour payer ses liftings et ses piqûres de Botox.
Tous les 6 ou 7 ans on voit ainsi revenir des Adamo, Sylvie Vartan, Michel Sardou et autres
vieilles gloires passablement défraîchies.
A chaque fois on a droit aux mêmes interviews énamourées, aux mêmes questions
pommades et aux passages dans les mêmes émissions où ces débris ne risquent pas
grand chose.
Play-back, public conquis d'avance et interviewers complices, la recette est infaillible.
Quand un Sardou ou une Vartan viennent radoter les succès de leurs 20 ans (ils en ont
70!) chez Drucker ils ne risquent pas de s'entendre dire qu'ils sont d'horribles has-beens
et que leur musique serait rejetée par les pensionnaires des "Pinsons", maison de
retraite de Limoges.
Alors le milieu feint de les croire encore "vendeurs" et ouvre ses portes à leurs fils, filles,
neveux et nièces qui viennent pleurer en direct pour dire la difficulté de se faire un nom
quand on a celui de ses parents.
La fille truc, le fils machin, qui rappellent vaguement leurs augustes géniteurs par le
côté bovin de leur regard et la somme inférieure à 10 du nombre de leurs neurones
vient alors encombrer les plateaux des Arthur et autres animateurs qui, question
médiocrité n'ont à apprendre de personne.
Ce petit monde tourne en rond, va sur les mêmes plateaux et les mêmes studios,
tourne des téléfilms quand l'arthrose est trop forte (Line Renaud, Aznavour) et squatte
les places qui pourraient être faites à des gens nouveaux.
Je ne parle evidemment pas des gagnants des télé-crochets qui sont au talent ce que
les fast-food sont à l'art culinaire ou les films porno à une sexualité inventive...
J'ai déjà dit mon ahurissement en voyant qu'un Enrico Macias, un Barbelivien, une Annie
Cordy ou tant d'autres nous imposent leurs dentiers, leurs cheveux d'implants et, pire
encore, leur répertoire.
Je n'en ai rien à faire qu'ils aient à payer les tuiles de leur château en Dordogne, l'eau de
la piscine ou le gas-oil de leur bateau.
Vartan (n'allez pas croire que je m'acharne) ou France Gall sont des momies. Elles me
font plus peur que jadis Belphégor et Rascar Capac réunis.