Le procès des Khmers rouges qui se tient avec une lenteur calculée au point
que les accusés sont frappé(e)s de démence ou meurent pendant qu'il se
tient démontre cependant que ceux-ci n'ont pas émis l'ombre d'un début de
regret ou de remord.
Les grands procès nazis eux aussi ont montré que la plupart des bourreaux
ne regrettaient rien et surtout ne présentaient pas la moindre excuse à leurs
victimes et à leurs proches pour les océans de douleur qu'ils leurs avaient
infligés.
Au Rwanda, en URSS, en Chine, en Corée du Nord, dans les dictatures
Sud-américaines, partout où les hommes ont commis des crimes de génocide
le mot le plus rare a été "pardon".
pas plus les Japonais à Nankin, aux Philippines et en Asie, que les Turcs vis à
vis des Arméniens n'arrivent même à envisager de prononcer ce mot un jour.
C'est pourquoi, aussi timides soient-elles les excuses du Président Serbe
Tomislav Nikolic sont à la fois insuffisantes et remarquables.
Outre qu'elles mettent fin au déni, ces excuses disent l'horreur, la souffrance, la
mort et l'abomination et sont reconnues par celui qui représente le pays presque
20 ans après qu'elles aient été commises.
Entendons-nous, son repentir est encore bien timide (il n'a parlé que de "crimes")
et ses excuses ne redonneront ni la vie à ceux qui dorment dans des fosses
communes ni des pères aux enfants dont les leurs ont été massacrés.
Mais il a demandé "pardon à genoux".
En celà c'est suffisamment rare et notre respect devrait aller vers cet homme qui a,
comme Willy Brandt s'agenouillant devant la plaque du Ghetto de Varsovie, un geste
empreint d'humanité vis à vis de victimes oubliées.
A ceux que ces sujets intéressent je recommande l'éprouvant mais passionnant livre
de Daniel Jonah Goldhagen "Pire que la guerre"' (Massacres et génocides au
20ème siècle) paru en 2012 chez Fayard.
Où l'on voit que beaucoup de génocides sont probables (Kenya...) et que nous-mêmes,
occidentaux, sommes promis à des massacres par "l'Islam politique" qui ne s'en cache
pas.