Plus qu'un réflexe pavlovien il suffit que je vois la tête de Paul McCartney sur un magazine,
un livre ou un disque, voire un DVD pour que je l'achète.
L'homme a pourtant cessé de me bluffer depuis des lustres il a tellement marqué ma vie
que, jusqu'à ma disparition j'aurais toujours un faible pour lui.
Ses dernières productions ("Fireman" et "Kisses on the bottom") étaient pourtant indignes
de lui. Pas mauvaises mais médiocres.
"Memory almost full" (2007) qui n'était déjà pas un très bon disque est à peu près la
dernière chose convenable qu'il ait faite.
Comme disait son ancien compère, le (très bon!) guitariste George Harrison: "depuis des
années Paul McCartney fait les Beatles à lui tout seul".
Régulièrement il remplit les stades de la planète en faisant reprendre en choeur des refrains
usés jusqu'à la trame comme "Hey Jude", "Let it Be" ou "Yesterday".
Cette dernière chanson je l'ai vu l'interpréter au Pavillon de Paris en... 1976. C'est dire que ça
fait un moment qu'il épuise le catalogue!
Il est couronné, médaillé, anobli et empaillé dans tout ce que le monde connaît de "Hall of
Fame" et de cérémonies à la gloire d'une musique qui ne fait plus peur depuis belle lurette.
Avec ses cheveux teints, ses traits retendus et les anecdotes qu'il a racontées cent fois il
relève les compteurs dans des tournées mondiales à guichets fermés.
Reçu comme un membre de la famille royale on le dirait embaumé de son vivant.
A sa décharge il faut reconnaître qu'une année de sa vie en vaut 100 de n'importe qui: le
bassiste des Beatles a connu tout ce que le monde possède de célébrités, il a lui même
été aimé à l'égal d'un Dieu païen, haï, idôlatré, critiqué et été fêté comme un Boudha.
Avec les Wings (71-80) il a connu une autre forme de célébrité, en solo il a chanté avec
les plus grands (Stevie Wonder, Carl Perkins, Elvis Costello, Eric Clapton, Michael Jackson,
Tina Turner...) a fait du cinéma (pas ses meilleures prestations), a écrit des oratorios (dont
un "Ecce Cor Meum" loin d'être indigent), de la musique jazzy ("My Valentine"), sonorisé des
dessins animés ("We all stand together").... un bilan phénoménal si on ajoute qu'il a écrit
le plus de chansons classées n°1 dans le monde (seul ou avec les Beatles et les Wings),
qu'il est monté récemment sur scène avec Nirvana (prenant ni plus ni moins que la place
de Curt Cobain!!) et qu'il vient d'annoncer une nouvelle tournée mondiale à 70 ans passés.
Le journal que j'ai acheté, "Rolling Stone" version Française le classe 1er sur 100 meilleurs
chanteurs et chanteuses du Rock mondial.
Entre ses prestations dans "So Bad" et "Wanderlust", "Got to Get you into my life" et "No more
Lonely Night", "Flaming Pie" et "Let it be", "Maybe I'm Amazed" et "Spies like Us" il a montré,
il est vrai, qu'il n'était jamais où on l'attendait.
Mais quand même... j'aimerais bien l'oublier un peu!