J’évoquais, ici même hier, la présidence de Valery Giscard dit Valery Giscard d’Estaing
(son père a « relevé » le nom de l’amiral d’Estaing, qui n’avait plus de représentant).
Elu de justesse en 1974 à la suite du décès de Georges Pompidou, VGE comme on a fini
par l’appeler a un passif particulièrement chargé. Sous sa Présidence la France n’a rien
fait ni pour aider les évadés ni pour, à tout le moins, dénoncer l’horreur du régime Khmer
rouge en place au Cambodge de 1975 à 1979.
Il a aidé puis abandonné en rase campagne le régime du Shah et a favorisé, implicitement,
la mise en place de la République islamique en Iran en accueillant l’Ayatollah Khomeini.
Bénéfices de l’opération : rien, le néant.
Le soutien aux dictatures sanglantes africaines n’est plus à démontrer et la pantalonnade du
couronnement de l’empereur Bokassa 1er puis son éviction et son remplacement par David
Dacko reste une tâche indélébile sur cette page d’histoire.
La nomination de Jacques Chirac comme premier ministre et de Michel Poniatowski comme
premier ministre bis, le second devant empêcher l’autre de gouverner est aussi dans toutes les
mémoires.
Un peu à la manière du Président actuel, VGE s’occupait de tout, de la moindre nomination
à l’ensemble de la politique du pays, laissant la portion congrue aux ministres en général et au premier d’entre eux en particulier.
Celui-ci, tellement impuissant et humilié finit même par démissionner en 1976, une première restée
unique dans la Vème République.
Sauvée par ce même ex-premier ministre aux législatives de 1978, la majorité reste limitée,
dans l’esprit de VGE aux seuls UDF, un « parti » crée pour le soutenir…
L’assassinat jamais élucidé du prince de Broglie, celui de Joseph Fontanet et le suicide de
Robert Boulin ont contribué à rendre le septennat moins « joli » que le voulait son maître.
Comme actuellement, la politique suivie par la majorité de l’époque va essentiellement vers les hauts revenus et les détenteurs de capital.
Des « gadgets » (les vœux au coin du feu avec Madame qui salue les Français comme une châtelaine salue ses valets, le droit de vote à 18 ans (inexorable), le petit déjeuner avec les éboueurs, les dîners chez des Français… ne masquent pas la morgue du Président et son abyssal sentiment de supériorité.
Même le Roi Juan Carlos d'Espagne sera traité de haut par ce président mal élu, pas réelu et qui prétendait descendre de Louis XV !
Seule réforme à mettre au crédit de ce septennat inutile et ennuyeux : l’IVG qui fut voté
par une partie de l’opposition d’alors. Le souci de l’Europe aussi est à souligner mais il
s’agissait déjà de cette Europe des marchands et banquiers qui n’a jamais fait rêver que
les inspecteurs des finances.
Elu sur un malentendu (« le monopole du cœur » qui aurait dû alerter, monopole relevant plus de l’expression économique que du langage des sentiments) VGE fut littéralement congédié par le pays en 1981.
Depuis VGE incrimine le non soutien du RPR de l’époque (Et pourquoi un parti harcelé par les sbires du président aurait soutenu ce dernier ?), les chocs pétroliers (ils ont bien eu lieu et
ont eu des conséquences économiques dévastatrices mais pas qu’en France), l’usure du pouvoir (Mitterrand a été réelu en 1988 et il était bien plus « usé), les calomnies (les diamants de Bokassa : que cette affaire prenne de telles proportions prouve au contraire le discrédit dans lequel l’homme et son pouvoir étaient tombés) et d’autres raisons pour ne pas accepter ni reconnaître une défaite méritée et exemplaire.