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20 avril 2021 2 20 /04 /avril /2021 07:00

Avez-vous regardé le film-document sur une peinture ancienne connue sous le nom de "Salvator Mundi" (le Sauveur du Monde) et attribuée, plus ou moins, à Leonard de Vinci? France 5 l'a diffusé mardi 13 avril 21 et on doit pouvoir le voir en podcast. C'est un documentaire qui, comme la peinture dont il est question, ne laisse pas indifférent. Une large palette de sentiments nous traverse l'esprit au fur et à mesure des pérégrinations de cette peinture, de ses expertises, de ses ventes aux enchères et des enjeux colossaux qu'elle soulève.

Sa paternité est presque la moindre des préoccupations tant elle cette toile soulève de questions. De cet embrouillamini j'ai compris que la toile venait probablement de l'atelier de Vinci et que le peintre n'aurait peint "que" la main du Christ.

Cette référence à l'atelier du peintre est la clé de l'affaire: cette sentence qui apparaît et disparaît selon les besoins des vendeurs et des exposants est en quelque sorte le coefficient multiplicateur qui fait de cette peinture la plus chère jamais vendue (400 000 000 de dollars). 

Ce qui est proprement stupéfiant est la manière de travailler des experts à qui la toile est confiée: ils la regardent et se fient à leur regard. Pile c'est oui, face c'est non ou presque. Il semblerait  que le Salvator Mundi, en près de 4 siècles, ait connu de nombreuses vicissitudes dont les outrages du temps et des restaurations hasardeuses.

Les experts (Londres, New York et Paris) ne sont évidemment pas d'accord mais semblent décider de l'authenticité selon des méthodes incroyablement empiriques et donc peu fiables. A côté d'analyses scientifiques très pointues on à l'impression qu'il y en a qui sont faites au doigt mouillé. 

Le marché de l'art est minuscule et concerne quelques individus richissimes, des salles de ventes peu nombreuses et toutes puissantes et des requins des profondeurs que sont les intermédiaires et certains clients troubles.  

Cette faune, pour riche et intouchable qu'elle soit, donne l'impression d'être mue par de basses préoccupations. L'art n'est qu'un prétexte et il pourrait aussi bien s'agir de patates ou de gaz naturel. La "vulgarité" morale des quelques humains pouvant s'offrir des toiles de maître saute aux yeux... L'aplatissement consenti des autres devant eux fait mal.

Le grand public, qu'il soit Français, Américain, New-Yorkais ou Singapourien est presque noble à côté de ces milliardaires cupides et incultes. Pourtant leur panurgisme est troublant.

Enfin, le document achevé il reste une impression de bonneteau géant dont on ne parvient plus à déterminer qui manipule et qui est manipulé.

Et la toile, me direz-vous? ce Christ à l'orb est fascinant et on ne se lasse pas de le regarder. Pour le profane la peinture rappelle immédiatement Vinci et donne ce frisson que procure la beauté et le mystère.

 

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