J'ai regardé les 4 ou 5 premières minutes d'un "débat" (on appelle ça comme ça) entre Valérie Pécresse et Eric Zemmour, sur LCI. Décor immuable comme l'étaient les "interventions" des deux animateurs, l'inusable Ruth Elkief et Gilles Bouleau. Je le reconnais tout net je ne supporte que très difficilement Zemmour qui défend des positions à mille lieues de ce que j'aime et respecte. Je n'ai pas beaucoup de sympathie pour Pécresse qui est une apparatchik de la droite Neuilly-Auteuil-Passy-Versailles qui reprend sans en changer un élément le programme économique de Fillon en 2017, et qui est celui préconisé par la Banque Centrale Européenne, le Fonds Monétaire International et l'Organisation Mondiale du Commerce. En gros laissons le marché (se) réguler.
L'un est agaçant l'autre est pénible. Lui est agressif, elle est comme décalée. Timide sans doute, Elle a du mal à cacher ses émotions et une sorte de fragilité affleure de temps à autres qu'on peut presque deviner et qui se traduit par le fait qu'elle penche la tête. Elle n'est pas antipathique, elle est juste décalée. On ne doute ni de son désir d'être Présidente ni même de ses capacités à exercer la fonction. Juste une fragilité, un fort sentiment qu'elle n'y croit pas.
Lui a l'habitude des médias et n'est pas intimidé par les caméras et les micros. Au contraire. Il surjoue et aboie, faisant le spectacle à lui seul. Il a un culot d'acier et reproche à son adversaire du moment de méconnaître l'Histoire, un comble pour lui qui la manipule pour lui faire dire ce qui l'arrange.
Maintenant un débat doit se tenir dans le bruit et la fureur. Qu'importe les arguments, ils doivent être dits avec véhémence et sans nuance. Ceux de l'adversaire doivent être écartés avec mépris. Une ambiance de saloon, des invectives et des attitudes convenues sont requises. L'exemple lamentable de l'attitude, des propos, de l'impréparation et de la faiblesse des arguments de Marine Le Pen pendant le mémorable débat de second tour de 2017 semble être le modèle de Zemmour. Un comble!
Dans ces conditions comment donner tort au Président sortant, candidat à sa réélection. Est-ce digne de se confronter à des candidats caricaturaux qui plombent le débat par leur démagogie et leur incompétence avérée (cf la "Poutinolâterie des Zemmour, Le Pen et Mélenchon)?
Ce genre de débats n'intéresse que les caisses des télévisions privées qui comptent sur l'argent des plages publicitaires qu'ils sont censés faire entrer. La politique n'a rien à y gagner. Rien.
Le début de débat Pécresse v/s Zemmour m'a convaincu d'éviter les suivants.