A mes yeux certains films de cinéma valent autant que certaines oeuvres littéraires. Il en est même certains, qui, adaptés d'un livre, lui sont supérieurs.
Je suis un vieux con lorsque je vitupère contre les "films" tels "Fast and Furious 7" qui sont au cinéma ce que le Mc Burger est à la gastronomie. Mais c'est une position intenable: le cinéma c'est "Quand la ville dort" et c'est aussi "Scarface" version Al Pacino. C'est une bouse filmée de Luc Besson et c'est "Sunset Blvd" de Billy Wilder. Entre les deux il y a une gamme presque infinie de réalisations qui ont toutes leur raison d'être et qui, pour la plupart, trouveront des amoureux transis. Pendant que je révère Robert Bresson certains ne jurent que par Tarentino; et c'est très bien ainsi.
Même "Georgino" le film de Laurent Boutonnat avec Mylène Farmer a des fans.
Mais revenons à ce cinéma qui me plaît et me donne la sensation d'être plus intelligent en sortant de la salle qu'avant d'y être entré. (ce n'est pas le cas de "Mission Impossible 5, Rogue nation")
J'ai revu récemment en DVD le film de Peter Fleischmann "Scènes de chasse en Bavière". C'est un film qui dit tellement de choses sur la vie, la société, l'Allemagne, les mentalités, le rejet des autres, la hiérarchie, le sexe, les hommes, les femmes et même la condition animale qu'on pourrait craindre un pensum prétentieux.
Il n'en est évidemment rien et le film possède des qualités cinématographiques tellement évidentes que l'histoire toute simple dans sa cruauté et sa banalité est magnifiée par une caméra simplement observatrice.
Acteurs professionnels et amateurs sont renversants de justesse.
Et c'est pourquoi, même si notre époque est avare en chefs d'oeuvres (mais enfin il y en a régulièrement) le cinéma reste indispensable.
Nous pourrions nous passer de toute une quantité d'objets modernes dont l'importance nous a été comme imposée par l'industrie et le commerce mais pas du cinéma ni de la littérature.
Même si les deux semblent crouler sous la médiocrité.