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20 avril 2018 5 20 /04 /avril /2018 07:00
cafard tropical (je ne peux pas ouvrir la page alors je remplace!)

Comme le Winston de "1984" il y a une espèce qui me ferait renier tout ce que j'ai de plus précieux au monde et ce sont non les rats (quoi que je les exècre) mais les cafards.
J'ai eu de la chance dans ma vie: je n'ai jamais eu à cohabiter avec eux ni à les exterminer. En fait je ne les ai jamais côtoyés.

Cette aversion pour ces minuscules monstres à antennes vient de si loin que je n'ai pas cherché à l'expliquer ni, je le reconnais, à l'affronter.

Dans la vie de tous les jours on peut ne jamais rencontrer ni de rats ni de cafards mais le simple fait de savoir qu'ils sont proches et qu'ils pullulent me glace les sangs.

Lorsque je vois, sur une porte, un "avis de désinfection des nuisibles" je frémis de la tête aux pieds en pensant aux immondes bestioles dont il est discrètement question.

A Pnom-Penh, en 2009, nous avions réservé une chambre très sobre dans un hôtel qui ne l'était pas moins. Je rentrais le soir même à Paris et nous nous reposions avant que l'heure n'arrive de nous rendre à l'aéroport. Il faisait chaud et beau, humide et la fenêtre était ouverte sur un balcon qu'encombrait une multitude de fils électriques.
De temps à autres je me levais, pieds nus, et allais sur le balcon observer la rue et le Marché Central, fermé à cette heure mais encore animé.

Ma compagne attira mon attention sur une bête noire qui se dirigeait vers mon pied gauche. Un cafard de cauchemar! grand, rempli de pattes et d'antennes, rapide, bruyant. un monstre qui me paralysa.

Je ne possédais pas d'armes pour le freiner dans sa course et l'empêcher d'entrer en collision avec ma peau. J'étais aussi, eussé-je un instrument à ma disposition, dans l'incapacité de la toucher, même au moyen d'un objet: j'étais paralysé et subjugué par ce cafard aux proportions gigantesques (une petite tortue) et n'esquissais rien, ni mouvement de retraite ni encore moins d'affrontement.

Ma compagne se leva (je l'entendis sans la voir) et, avec une chaussure, écrasa l'animal qui se vida d'une sorte de coulis couleur curry. l'arrière-train écrabouillé, laissant une traînée immonde le cafard ne s'avouait pas vaincu. Il reprit sa marche. Un second coup de chaussure l'immobilisa pour de bon et un éclat de rire accompagna son trépas: "hé, le parisiengue, des cafards comme ça j'en voyais tous les jours quand je vivais à la Réunion. Tu te remets ou j'appelle un médecin?".

Je calculais intérieurement le temps qu'il me fallait rester dans cette chambre avec le cadavre de la chose à moins de 3 mètres. Je convainquis, sous un prétexte fallacieux, F*** de partir plus tôt vers l'aéroport. Ce que nous fîmes.
Dans l'avion je dormis mal imaginant ma valise remplie d'oeufs de cafards, de maman cafards prêtes à pondre et de papas cafards prêts à coloniser la ville rose et, damnation, mon appartement.

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