Suite à mes feuilletonnesques opérations du genou ou "O.T.V" j'ai acquis une sorte de connaissance de la douleur qu'on m'a appris à quantifier.
Aux adjectifs anciens de "supportable" et "insupportable" qui restaient vagues s'étaient substitués, chez ma mère, des notions peu loquaces telles: "je déguste", "c'est l'épouvante" (!) et autres "c'est atroce" qui renseignent moins sur la profondeur de la douleur que sur celle qui en parle et son sens du théâtre.
Entre "j'ai mal" et "par pitié donnez-moi quelque chose qui calme ma douleur" il y a un grand nombre de nuances difficiles à échelonner et à définir.
Jusqu'à ce jour bénit où le médecin m'a dit: "représentez vous une échelle graduée de 1 à 10, le 1 étant une douleur faible et le 10 une douleur terrible". Ça paraît tout bête mais ce fut l'éclair. Si vous définissez bien le degré de souffrance la dose de calmant sera adaptée et, ni trop forte ni trop faible, elle sera calmée pour le plus grand bénéfice de tous.
Le simple fait de noter la douleur l'apprivoise. Je me suis aperçu qu'elle était la plupart du temps moins forte que ressentie. En d'autres termes plus souvent inférieure ou égale à 5 que supérieure.
Il me semble qu'on peut vivre à peu près correctement avec une douleur cantonnée entre 1 et 4 et que du paracetamol peut en atténuer les effets. C'est après 4 qu'elle devient envahissante et phagocyte la pensée.
Utilisée partout cette échelle de la douleur, pour toute subjective qu'elle soit, remplit une fonction très positive et valable pour tous. J'en ai discuté avec médecins et infirmières: toutes et tous disent la même chose. Cet outil est fiable et permet de soigner au plus juste.
En mon for intérieur je l'imagine applicable à (presque) tout...