Quand j'étais petit la nuit du 24 décembre et le passage du Père Noël se matérialisaient sous la forme de "fondants" en sachet, de couleur rose, vert, blanc et jaune. C'était des bonbons de qualité très moyenne, abondement sucrés et qui brillaient du fait des cristaux de sucres qu'ils contenaient.
Pas un Noël sans ses fondants qui apparaissaient dans les boulangeries aux alentours du 15 décembre.
Longtemps après j'ai continué à en acheter lors de la période des "fêtes". C'était ma madeleine de Proust à moi. Moins élégante j'en conviens. Je ne les aimais d'ailleurs pas tant que ça et avais du mal à finir le sachet transparent de 100 grammes.
J'ai cessé d'en acheter il y a bien longtemps mais je constate toujours, d'un œil amusé, leur présence colorée dans les confiseries de Noël chez les pâtissiers ou les boulangers.
Cette année la fille de ma femme a apporté avec elle des "boules-crème" qui étaient ses fondants à elle. Comme eux ces boules crèmes étaient de médiocre qualité et saturées de sucre aromatisé artificiellement. Elle a précisé en riant qu'il n'était pas envisageable de passer un Noël sans déguster des boules-crème.
La boîte qui les contenait était bariolée et cheap. Les chocolats... étaient bons tout en étant insipides. Je veux dire par là qu'ils flattaient la langue et les papilles, qu'on est conscient de manger une friandise industrielle mais que l'on sent ne pas croquer un chocolat de qualité. Un plaisir paradoxal.
Presque aussitôt j'ai compris que la "Boule-crème" allait désormais être mon "fondant" de Noël. Nous avons déliré sur ces bonbons, inventant une association élitiste dans laquelle les membres cooptés devaient remplir des conditions très strictes. Le délire sur les "boules-crème" a duré quelques jours et notre imagination a été mise à contribution.
Et nous avons acheté deux grosses boîtes de boules-crème que nous ouvrions avec gourmandise comme s'il s'était agi de produits de grande finesse et de prix.