Voilà 3 ans au moins que la ville de Toulouse est livrée aux excavatrices,
aux marteaux piqueurs, aux tunneliers et aux engins de chantiers divers
et variés.
Comme d'autres avant lui (et sans doute d'autres après) le maire de la
ville a décidé d'y compliquer l'usage de la voiture en développant les
transports en commun et en rendant quasi impossibles les conditions
de circulation et de stationnement.
Une partie de cet ambitieux programme est d'ores et déjà réalisé: On ne
circule plus dans et hors Toulouse.
Embouteillages incessants à toute heure du jour et de la nuit, plan de
circulation dément et verbalisations à tout va, il faut avoir une vraie âme
d'automobiliste ou une nécessité absolue pour prendre la voiture dans
ces conditions.
Question transports en commun c'est mieux même si le métro (un "Val"
façon Orly-Antony) a sans doute été un peu sous-dimensionné.
Les bus sillonnent correctement la ville, rien à dire à ce niveau.
Le tramway est beau, confortable mais, jusqu'ici, possède un parcours
des plus curieux: il évite l'aéroport (merci le lobby des taxis) et dessert
des quartiers que les authentiques Toulousains ignorent plus que
Hossegor ou Font-Romeu. En clair il roule au milieu de nulle part.
Tout cela devrait changer avec la fin des travaux annoncée pour cette fin
d'année sur un sensible prolongement de la ligne et sur le raccordement
à l'aéroport dans 2 ans.
Aujourd'hui donc, après des mois et des mois de travaux (souvent
nocturnes car il fallait maintenir les délais et avoir fini un peu avant les
Municipales pour que l'électeur-voyageur vote bien) devait s'inaugurer les
essais de voie.
Le torchon local en jubilait d'avance (lui et la mairie ont partie liée): on
allait voir le beau tram sur son nouveau parcours...
Mais Toulouse est en France et, en France on a des coutumes à respecter.
En l'occurence les syndicats doivent bloquer le tramway et manifester
bruyamment devant les invités -bureaucrates et politiques pénétrés de
leur importance- le tout dans une ambiance chaude et virile avec l'accent
d'ici.
Ca n'a pas manqué!!!
On demande la démission du boss, on bouscule (verbalement) le maire au
brushing impeccable et on bloque toute circulation du nouveau tram, histoire
de.
Ce n'est pas que c'est lassant, mais bon, à la longue peut être un peu.
J'ai regardé 10 minutes le spectacle offert par les manifestants, le maire, les
responsables en cravate et les badauds. C'était à la fois amusant et édifiant.
Les cameramen et photographes de la presse brillaient par leur manque
d'imagination.
Un ouvrier faisait la circulation avec un panneau sens interdit au recto et vert
au verso. Il a été abondemment filmé et photographié sur fond de manifestants
et de tram à l'arrêt. On voit le symbole!
Le cliché (aux deux sens du terme) qu'on ne pouvait manquer. Moi-même....
Pas de morale à cette histoire. Bien que simple citoyen je savais que les essais en
ligne du tram seraient d'une façon ou d'une autre récupérés, le maire a une fois de
plus montré qu'il ne maîtrise rien du tout, les syndicats qu'ils n'ont pas la moindre
imagination et le patronnat que son sens de la négociation se limite au zéro absolu.
Mais je m'égare, il y a des sujets plus importants, cette Léonarda par exemple.
NB: écrit après publication. "La Dépêche du Midi" d'aujourd'hui relate sans faux
semblants la sortie ratée du tram hier et ajoute que des essais "clandestins" du
matériel ont été effectués dans la nuit de mardi.
Les grévistes d'hier étaient des contrôleurs-verbalisateurs (ceux qui traquent les
voyageurs sans titre de transport) qui voulaient que leur salaire soit le même que
les autres employés de la société. Ces précisions nuancent un peu mon post.