(Mon fils se moquait hier de moi sur Facebook parce que je garde une affection pour le
chanteur et guitariste George Harrison.)
Allez savoir pourquoi mais des 4 Beatles c'est la production de George Harrison qui a
le mieux vieilli.
Moins râbachée ou tout simplement moins écoutée, son oeuvre très personnelle reste
à découvrir.
Ce qui faisait son principal handicap (sa voix) est devenu un atout.
Ses compositions, à de rares exceptions près, possèdent un équilibre et une construction
presque immédiatement identifiables qui assurent sa perennité.
Lentement le tri s'est fait et l'on n'identifie plus seulement le guitariste à ses 2 tubes pour
les Beatles ("While my guitar gently weeps" et "Something") ni à ses 2 tubes en solo
("My sweet Lord" et "Got my mind set on You") pour redécouvrir des joyaux oubliés.
Si Harrison a frappé fort à la dissolution du célèbre quatuor, devenant incontestablement
la star de l'année 1971 (de "All things must pass" à l'organisation du 1er concert de
charité (celui pour le Bangla Desh) il a continué, bon an mal an, à produire de la musique
sa musique, pratiquement jusqu'à sa mort.
Peu prolixe il n'a publié, pendant ces 30 années, que 9 albums originaux, tous recelant de
grandes qualités musicales.
Depuis sa disparition, à part 1 album posthume et une chanson écrite avec son fils nous
n'avons pas eu droit à des inédits comme c'est souvent le cas avec des stars défuntes.
Au contraire: on a même l'impression qu'Harrison a publié tout ce qu'il avait écrit, qu'il l'ait
fait chanter par d'autres ou repris lui-même des années plus tard ("Not guilty", "Circles").
Il y a donc une cohérence et l'oeuvre commence à son 1er titre écrit "Don't bother me" et
s'achève avec "Brainwashed".
Chaque écoute attentive permet de découvrir le talent de compositeur et la grâce de
l'instrumentiste.
...Ses innombrables participations permettent aussi de retrouver le son de sa guitare,
reconnaissable entre tous. C'est d'ailleurs sur des titres de 2 des ses ex-compères qu'il a
laissé le meilleur "How do You sleep" de John Lennon et "Down and Out" de Ringo Starr.
Pour lui même il a réalisé ses meilleurs solos sur nombre de titres des Beatles (après 68)
et sur certains de ses titres solo parmi lesquels : "The Lord loves the ones" et "This is
Love".
L'homme lui-même possédait des qualités humaines évidentes que ne masquaient ni sa
timidité ni sa discrétion.
Il nourrissait une admiration absolue pour des hommes aussi divers qu'Eric Clapton,
Ravi Shankar, Bob Dylan et les Monty Pythons. Un éclectisme qui se retrouvait aussi dans
sa musique.
Nul n'a oublié sa passion pour l'Inde (et la musique indienne). Paradoxalement il avait aussi
la passion de la F1 et adorait les voitures de course,
...mais aussi le jardinage.
L'ermite d'Henley on Thames, pape des baba-cools, restera dans les mémoires et dans l'
histoire du Rock non plus comme un ex-Beatles mais comme un chanteur instrumentiste
britannique qui fit aussi partie du groupe des années 60.
Cette reconnaissance personnelle l'aurait ravi.
Sur Youtube: "This is love", "Crackerbox Palace", "Got my mind set on You".