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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 07:00

Françoise a manifesté le désir de regarder la soirée télévisée consacrée à Marcel Pagnol. Le jour dit elle s'est installée devant le téléviseur et s'est endormie alors que Pagnol n'avait que 10 ou 11 ans. Elle s'est réveillée pour ses obsèques; c'est dire si elle a survolé le portrait!

Personnellement j'assimilais Pagnol à des pantalonnades Marseillaises, des histoires de cocus "avé l'assent" et à une France que je n'ai jamais prisée. 

Mais, n'ayant pas beaucoup d'énergie et pas l'envie de terminer trop vite la lecture de "Les Bisons de Broken Heart" de Dan O'Brien (Folio)* j'ai pris la place que la dormeuse me consentait , juste de quoi poser une demie-fesse en équilibre et j'ai regardé la soirée hommage à Marcel Pagnol.

... et j'ai été retourné car j'ai trouvé l'homme moins gentillet qu'attendu et ai appris qu'il avait fait plein de choses en dehors d'écrire "Marius" et ses dérivés. J'ai été étonné par sa vie bien remplie, traversée par de nombreuses et intéressantes jeunes femmes,** guidée par sa passion du cinéma et par les arts. 

Sans avoir lu ni vu non plus les films adaptés de ses mémoires, champions au box office et, je le croyais, baignant dans les bons sentiments et la mièvrerie j'ai entendu les bonnes raisons qui ont guidées sa vie et que ces films ne disaient pas. 

En un mot comme en cent j'ai ronronné sur ce qu'on m'avait laissé de canapé et ai passé un bon moment avec un auteur que je n'ai pas envie de lire mais qui me semble mériter autre chose que mon dédain. 

J'ai même eu un fou rire en voyant le reportage d'époque de son élection à l'académie Française. Ca durait 3 ou 4 minutes mais c'était hilarant. Ces vieillards venus d'un autre temps (ils eussent été démodés à l'époque de Louis XV) avec leur costume ridicule et leur attitude guindée et pompeuse était stupéfiante. Il faudra que je regarde la prochaine réception d'un impétrant de leur académie pour voir si cela a changé ou si le décorum est resté le même. 

Enfin , je terminerai par ça, j'ai été ému d'apprendre qu'à la toute fin de sa vie Marcel Pagnol a acheté le château que sa famille traversait en contrebande pour gagner deux heures en souvenir d'elle. 

... et je persiste:  je n'aime pas sa période Marseillaise. La partie de carte, le chat du boulanger et les honneurs perdus et rendus des filles mères du début du XXéme siècle. 

* C'est le dernier que je lis sur la conquête de l'Ouest. 

** En particulier Josette Day (qui jouait la Belle dans "la belle et le bête" de Jean Cocteau (1946). 

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25 avril 2024 4 25 /04 /avril /2024 07:00

On ne peut pas faire remplir un questionnaire à nos relations et amis que nous mettrions régulièrement à jour en vérifiant si leur opinion a changé  ou non. Avec  la famille c'est un peu plus facile quoi que...

J'observe en ce moment qu'une certaine crispation se fait jour qui correspond d'ailleurs à ce que les sondages indiquent: les droites sont plus à droite, les gauches plus à gauche et les sympathisants du gouvernement et du Président de la République se raréfient. 

Cette "droitisation" s'entend dans les propos véhéments qui pourraient rappeler "le bon temps de l'OAS"!* Nos contemporains rejouent la bataille d'Alger et voient en chaque "Arabe" un tueur sanguinaire potentiel. 

Il est très difficile de discuter avec ces radicalisés car leur peur tient du fantasme et leurs arguments d'un catéchisme qu'on ne discute pas. Pour eux le mot "Arabe" signifie "communauté qui partage la langue Arabe" et aussi "issu des pays du Maghreb" etc. Ils ont plusieurs définitions mais ceux qui sont désignés ainsi sont surtout ceux qui portent des signes extérieurs de leur Religion et de leur origine géographique. Celles et ceux dont les origines (même s'ils sont nés à Angoulême ou à Chateauroux) sont à chercher de l'autre côté de la Méditerranée. 

Un amalgame stupide et raciste les rend responsables de tous les maux que traverse la société Française; c'est caricatural, stupide mais ils n'en démordent pas : l'insécurité, la faillite du système de santé, les violences, le mépris des femmes, les attentats, l'abattage rituel, la drogue, les trafics et mille autres calamités on les leur doit. Pas de nuance ni de réflexion, c'est ainsi. Même ceux (surtout ceux) qui habitent des quartiers résidentiels dans lesquels le seuls "arabe" qu'ils rencontrent est l'épicier du coin tous sont mis dans le même sac et bons à jeter. 

Les modifications du climat et les hausses de températures qui rendront la vie quasi impossible en Afrique du Nord, la démographie, l'économie (qui a fait appel aux immigrés et le fait encore ), les lois comme le "regroupement familial" (voté par la droite) rien ni personne ne parvient à les convaincre que la question est plus complexe que les réponses grotesques et humiliantes des Zemmour-Le Pen-Maréchal et autres Dupont-Aignan. 

Je le répète, on observe une radicalisation dans les propos et, plus grave, dans les solutions préconisées par ces parangons de Francitude qui vont à la messe le dimanche et font aller leurs enfants au catéchisme. Ah! il est beau leur sens de la fraternité! "aime ton prochain comme toi-même mais pas le prochain basané ou la prochaine voilée"! 

La voilà leur grande peur: la femme voilée. Ils ne sont pas capables de dire autre chose que ce voile est une "provocation". C'est idiot et irrationnel mais c'est leur credo. En réalité beaucoup de futurs électeurs du RN voteront pour cette formation par racisme, par bêtise et parce qu'il leur faut un bouc émissaire. Leurs vies sont étriquées, ils sont rabougris intellectuellement, toute générosité et une grand partie de leur humanité est tournée vers des passions tristes. 

Leur nouvel héros, Jordan Bardella ne parle QUE de l'immigration. C'est son seul sujet de conversation. Il a moins de 30 ans mais ses objectifs datent d'avant 14-18. 

Ils sont maintenant prêts à mettre Marine le Pen au pouvoir pour "qu'elle les débarrasse" des Arabes. On a beau leur dire que le monde a changé et que la guerre d'Algérie est terminée depuis 1962 ils n'en démordent pas. Tout va mal. Tout va mal à cause des Arabes. Virons les Arabes et tout ira bien. C'est le degré zéro de la réflexion. Une imbécillité criminelle et haineuse qui porte en elle les germes de drames futurs. 

 

* je plaisante. Vous l'aurez compris. 

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24 avril 2024 3 24 /04 /avril /2024 07:00

Il y a deux ou trois ans nous avons fait l'acquisition d'un canapé neuf de marque Potiron et Soda (et voili!) qui allait, normalement, remplacer le dur fauteuil double au confort des plus spartiates qui en faisait office. J'ai longtemps été rétif aux canapés qui invitent à s'avachir devant la boîte à conneries (la télévision).

L'idée de départ était d'avoir un lit d'appoint pour les nuits d'insomnies ou les visionnages de films de longue durée. Et les amis de passage. Et de coin sommeil à feue Smirnoff ma chatte siamoise préférée. 

Autour de nous la marque italienne bénéficiait d'un bon bouche à oreille de bon augure.  Nous voilà donc, comme les retraités modèles ployant sous les qualificatifs les plus laudatifs devant un commercial qui recomptait mentalement sa commission à chacune de nos questions. Du moins c'est ce qu'il m'a semblé. 

Nous avons pris un modèle milieu de gamme aux formes douces et au tissus agréable au contact. 

Un an après, les housse avaient un look "Emmaus" prononcé. Il était couvert de bouloches et paraissait sale même lorsque les housses sortaient (au prix fort) du pressing. 

On a mis des plaids, des tissus, des montagnes de coussins... c'était la misère. Il était moche. Irrémédiablement moche. On a dû dormir 6 nuits dessus! 

Nous n'avons pas pensé à faire marcher la garantie. Finalement notre bonne éducation (un boulet) et notre gentillesse nous font... commander un nouvel habillage du canapé. 

Cette fois il aura fallu moins de deux mois pour qu'il donne la sensation d'être une guenille toute droit sortie d'un campement de gens du voyage. Une épouvante. 

Nous connaissons désormais le chemin et retournons au hall Potiron & Soda en banlieue pas chic de Toulouse. Il n'y a qu'une seule vendeuse et elle est prise par un rhume qui lui donne la voix du canard Donald. Elle nous attaque de front: "vous avez des animaux?", un regard oblique "des enfants?" bref c'est de notre faute et, "naturellement" nous sommes les seuls à qui cela arrive. 

Elle nous explique qu'il faut écrire en Italie, via leur site Internet, envoyer des tas de photos du canapé et demander respectueusement qu'on change l'habillement en précisant que nous nous acquitterons du supplément tissus le cas échéant. 

En attendant nous vivons le store baissé, les lampes équipées d'ampoules les plus faibles et n'invitons plus personne de peur que les convives nous tendent un billet de 5€ en partant.
Et voili! comme ils disent. 

Suite: 

Ils nous ont répondu! et nous offrent la possibilité de choisir un autre habillement de canapé dans la qualité supérieure. Je suis allé choisir la matière et le coloris dans une gamme supérieure sans avoir rien à payer en supplément. Ils nous livreront  domicile (dans 7 semaines) le revêtement nouveau et reprendront le dernier acheté. 

Et ils ont tenu parole. Le canapé est parfait et tout semble aller pour le mieux. Je suis si pessimiste que j'avais commencé à collecter les catalogues des concurrents! 
Buon qualita Et voilà!

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23 avril 2024 2 23 /04 /avril /2024 07:00

Il semblerait que tout doucement nous nous y mettions. Ce n'est encore qu'un tout petit frémissement mais c'est un fait: les restaurants comme les épiceries commencent timidement à offrir un met de remplacement à la viande. Et ce n'est pas cet infecte tofu qui se rapprochait plus de la savonnette.  Au "Pery" mercredi dernier Françoise et moi avons pris elle une salade Caesar végé et moi un hamburger du même métal. Sans demander ce qui le constituait pour avoir la surprise.

Lorsque la serveuse est venue m'apporter mon assiette je l'ai trouvée appétissante (mon assiette, pas la serveuse. Ce restaurant n'emploie que des serveurs et serveuses tatoués à plus de cinquante pour cent, piercés un peu partout sur la figure et les oreilles, un anneau dans le nez et une moustache au bout relevés et cirés pour les hommes). Moyennant quoi avec ma bière au gingembre et mon burger végétarien j'avais l'air de ce que je suis: un vieux trognon. 

A notre surprise les plats que nous avons commandés étaient non seulement mangeables mais gustativement très satisfaisants. Mon assiette avait l'air d'une assiette de hamburger mais il n'y avait aucune protéine animale dans sa composition. L'autre convive était elle aussi ravie de sa salade qui était colorée et bien servie. La vendeuse bariolée était adorable et ne s'est pas faite prier pour détailler ce que contenait mon steak haché pas steak ni haché. Je n'en ai retenu que les pois chiches. 

Il faudra bien que nous retirions un peu de la partie carnée de notre régime alimentaire. L'eau, l'énergie, les effluents, les gaz à effets de serre et la souffrance animale nous imposeront de le faire tôt ou tard. Si chacun de nous réduit un peu de sa consommation de viande nous pourrons peut-être enfin cesser de créer des fermes de mille vaches, des poulaillers hors sol et des porcheries sur grillages. 

Jusqu'à récemment il semblait impossible que nous y arrivions. Les pays qui sortaient de la pénurie se jetaient sur la viande et un gros steak saignant vous donnait le statut d'homme ayant réussi. 

Mais doucement la recherche va dans le sens de trouver des nourritures équilibrées et nourrissantes. Peut-être les générations à venir considéreront elles un beefsteak ou un tournedos comme un luxe à réserver aux grandes occasions. 

Du moment qu'il existe une alternative à l'éponge que les Japonais appellent tofu...

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22 avril 2024 1 22 /04 /avril /2024 07:00

Dans "l'utopie meurtrière", livre qu'il a publié après avoir réussi à sortir de l'enfer, c'est à dire du Cambodge des Khmers rouges, l'auteur, Pin Yathay * raconte la déshumanisation quotidienne à laquelle les idéologues déments et armés** soumettaient le peuple de leur propre pays.

A un moment, alors qu'il travaille la terre à mains nues, le ventre vide, privé de sommeil depuis des semaines et avec la peur d'être envoyé à la mort sous n'importe quel prétexte, Yathay entend, très haut dans le ciel, passer un avion. Il songe aux passagers confortablement assis, bien nourris et ignorant ce qui se passe à l'aplomb de leur avion  dans les "killing fields". Ce passage m'avait frappé par l'invraisemblable contraste entre le vécu de l'un et l'insouciance des autres. 

Dans le livre de Geoffrey Moorhouse "Jusqu'au bout de la peur" (Points Aventure) l'auteur qui souffre sang et sueur dans le Sahara en tentant de le traverser d'Est en Ouest est lui aussi, à un moment d'accablement et de souffrance, distrait par le bruit d'un moteur d'avion de passagers dans la nuit. Il ne le voit pas mais l'entend. Lui aussi imagine les passagers bien nourris et buvant des boissons fraîches tandis qu'il souffre de dénutrition et d'une soif inextinguible.  

Je suis persuadé qu'en Ukraine des hommes et des femmes sont confrontées à des preuves que le reste du monde continue à vivre normalement tandis que chaque jour gagné sur la mort est, pour eux, une victoire. 
Ce ne sont pas des avions de lignes mais quelque chose d'autre qui les fait souffrir tout autant. 

*Pin Yathay "L'Utopie meurtrière" Editions Robert Laffont

** un idéologue est trop souvent excessif et ne conçoit pas qu'on puisse penser autrement que lui. Un idéologue armé (que l'on songe à Robespierre ou à Lénine) ne fait pas de quartiers et tire dans le tas. 

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19 avril 2024 5 19 /04 /avril /2024 07:00

Avant d'être un (mauvais) responsable de clientèle j'ai été, pour une même entreprise, un consultant aux talents contestables. L'entreprise, dirigée par une femme charismatique, ne comptait pas moins de 300 salariés et fonctionnait selon un traditionnel schéma pyramidal. Tout venait de la PDG, tout remontait à la PDG. La promotion interne y était difficile, on choisissait les béni-oui-oui et les mères célibataires, disponibles et corvéables à merci par définition. 

Cette présidente, une femme jeune encore, sûre d'elle et de ses capacités n'avait qu'un petit défaut: elle reclassait dans son entreprise ses coups de Coeur ou ses coups d'un soir, ceux sur lesquels elle avait des vues -même lointaines- et des hommes qui tournaient dans l'orbite de sa société. Bref, je fais ce qui est détestable, critiquer quelqu'un sur sa vie privée et avec bonne conscience en taisant qu'elle ne faisait après tout que ce que les hommes font depuis toujours et qu'on semble découvrir tout à coup.

Refermons la parenthèse et allons plus loin. Madame Président avait placé un homme inconnu au bataillon et engagé tout exprès pour "réorganiser" un département de sa société. En en faisant partie j'avais aussi constaté qu'il était temps de donner un coup de pied dans la fourmilière et de faire comprendre à ceux qui y "travaillaient" le B , A BA de l'économie: la société doit gagner de l'argent. 

Il se trouve que le nouveau était adepte de méthodes avancées et préférait la psychologie à l'action. Sympathique, intelligent mais roulé dans la farine par des presque fonctionnaires qui formaient une boule de piquants impossible à toucher. Un hérisson syndical. 

L'entreprise avait été créée durant le second conflit mondial dans le quartier de la Plaine Monceau à Paris. Je n'aurais aucun mal à vous faire comprendre que son déménagement intégral à St Ouen était un crève-cœur pour tous les salariés. 

Afin que la pilule "passe" mieux, une commission fut nommée pour rendre compte des travaux et de l'avancement du chantier. On avait planté trois arbrisseaux et posé un rocher sur une pelouse éthique pour amadouer le personnel. 

A cette époque je m'ennuyais au travail et n'osais partir tout en sachant que c'était là ma seule chance d'évoluer. Nommé dans cette commission je résolus de "jouer au con" et de dire non pas ce qu'on attendait de moi mais ce que moi je ressentais: je dis donc sans fard que St Ouen m'était apparu comme une banlieue hideuse et sans âme, le futur siège de la société moche et triste etc. Je fis un tableau apocalyptique du trajet sortie du périphérique - entreprise et fit tant et si bien que c'était l'ébullition à mon retour. 

C'était idiot, ça allait me desservir grandement mais ça m'amusait!

J'ai changé de fonction dans la même entreprise et mon arrivée à ma nouvelle affectation n'a pas été favorisée par la responsable, loin de là. Sans doute me faisait-on payer ma stupide provocation. 

De temps à autres, gratuitement, comme cela, à l'improviste, je sciais la branche sur laquelle j'étais (mal) assis . J'aimais lire l'incompréhension dans le regard de l'autre. Passer pour l'abruti du coin est un jeu subtil et exaltant. Mais pas rémunérateur! 

 

 

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18 avril 2024 4 18 /04 /avril /2024 07:00

En ce moment je ne parviens plus à lire de romans et j'ai une très nette préférence pour des livres de voyages, d'équipée, de vie sauvage et d'aventures vécues. 

Les bibliothèques et les librairies mettent à part les livres ressortant de ce genre remis au gout du jour avec ceux qu'écrit Sylvain Tesson par exemple. 

Sur l'eau, sur la glace, dans les forêts, dans les jungles et en montagne tous ces récits de voyages vécus sont passionnants par l'expérience qu'ils permettent sinon de partager du moins d'approcher. 

Il est pratiquement impossible de ne pas se mettre à la place de celui qui écrit et on repose leurs livres de temps en temps comme pour souffler, tant l'identification est forte et qu'on a l'impression d'être sur le chemin, dans le bateau ou sur le glacier avec celui qui raconte ce que c'est.

Les aventuriers lisent beaucoup eux-mêmes et vont parfois sur les traces de leurs devanciers. Ils nous permettent de connaître d'autres aventures, d'autres récits et d'autres livres pour satisfaire une soif jamais éteinte.

Geoffrey Moorhouse veut vaincre son démon intérieur: la peur. Pour ça il traversera à pied le Sahara d'Ouest en Est en 1972. Il n'y parviendra pas mais connaîtra une équipée terrible alternant les difficultés physiques et morales, les réflexions intérieures, les déconvenues, les dangers et la peur qu'il était aller affronter en face à face. 

Ses rapports avec les autres humains sont très décevants (les hommes avec lesquels il voyage comme ceux qu'ils rencontrent ne sont pas coopératifs ni encore moins désintéressés.

Il connaîtra la chaleur extrême, les malaises de toutes sortes, les poux, les serpents, les scorpions et devra se faire à la conduite de ces animaux répugnants que sont chameaux et dromadaires. 

Par dessus tout il verra qu'on le prend, du fait de ses origines et de sa couleur de peau, exclusivement comme une victime à "plumer", à voler et à maltraiter. Il y a des pages involontairement drôles qui concernent ses achats de toutes sortes, montures comprises. 

Le livre ne donne pas une image positive de l'humanité d'Afrique noire et blanche et décrit sans les masquer les tentatives de vol et d'abus auxquelles il a dû faire face. 
La condition féminine (nous sommes en 1972) est un esclavage absolu . 

Moorhouse réfléchit et ses réflexions sont fortes parce que frottées à la réalité la plus crue, la plus sauvage, la plus dépouillée d'artifices..

Au fur et à mesure de l'avancement dans la lecture de ce petit livre je me disais que j'étais incapable de faire untel périple. La soif, la crasse, les poux, les maladies, les rapports brutaux, les vols et les mensonges me feraient abandonner bien avant Tombouctou, ville dont la description ne donne guère envie d'aller y faire un tour!

 

Geoffrey Moorhouse "Jusqu'au bout de la peur" Points Aventure 1992. 

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17 avril 2024 3 17 /04 /avril /2024 07:00

Pourquoi Frida Kahlo est-elle à ce point connue et reconnue? Cette peintre Mexicaine (1907-1954) est plus célèbre par sa personnalité, les hauts et les bas qu'elle a connus dans sa vie, son infirmité que par son oeuvre qui est peu visible. J'entends par là que peu peuvent se vanter d'avoir vu une oeuvre réelle, originale de cette peintre. 

Les reproductions de toiles sont très discutables: certaines possèdent une personnalité, une singularité tandis qu'on n'hésite à en considérer d'autres comme des gags ou des des escroqueries. 

Faites le test autour de vous: tout le monde vous parlera de sa vie (épouse de Diego Rivera), de son engagement entier et absolu dans le communisme pur et dur et sa fidélité au trotskisme, de son physique particulier (sourcils épais et duvet au-dessus de la lèvre supérieure) plus que de son art.

"L'Hôpital Henry Ford", "Les deux Frida" et surtout "le cerf blessé" laissent songeur l'amateur éclairé.

Il s'agit là -comme pour de nombreux artistes du XXème siècle et de ce XXIème commençant d'engouments liés à la mode et relevant d'un snobisme moutonnier. 

Personne ne s'est réveillé un matin en disant : "je vais faire de Frida Kahlo  une star morte mais une star quand même". Le cinéma, la mode, la danse et d'autres arts curieux des autres moyens d'expression ont agi de concert pour qu'elle soit ce que bêtement et à tout propos on appelle une icône. Cela ne fait de mal à personne et Frida Kahlo est sans nul doute plus intéressante à étudier que Taylor Swift ou Aya Nakamura. 

C'est juste que sa (re)  connnaissance publique internationale me semble disproportionnée. 

La prochaine fois je vous entretiendrai de Patti Smith, une autre de ces improbables artistes adorée de cercles intello sans que son oeuvre soit particulièrement admirable. 

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16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 07:00

La publicité a littéralement envahi nos vies au point que nous n'y prêtons plus attention et qu'il nous arrive de la citer en référence, d'utiliser ses méthodes et d'en être influencés à notre insu. 

Murale, dans la presse, elle est partout. Elle envahit nos vies qu'elle colonise et influence subliminalement. Nous ne nous rendons pas compte à quel point elle est présente dans toutes nos activités.  Au départ il s'agissait de nous faire consommer des produits aujourd'hui elle influence nos votes, s'insinue dans les films que nous regardons (placement de produits), sponsorise et envahit l'espace sportif (pendant le match de rugby Afrique du Sud-La Rochelle un écran publicitaire de 2 secondes pour une société commerciale est passé une cinquantaine de fois durant le match). Elle est sur le bord des routes, en ville, à la campagne, à la mer et à la montagne. Elle est dans la moitié de la pagination de nos revues, journaux, magazines et journaux. Elle constitue sans doute la moitié du contenu des émissions diffusées à la télévision. 

C'est un déferlement de messages publicitaires qui s'insinue dans toutes nos activités et qui n'en restera pas là. Avec les technologies modernes elle vous espionne, vous cible et cherche à vous atteindre à partir de ce qu'elle connaît de vous. Et la publicité est une sorte de police secrète bien informée qui connaît vos goûts, votre âge, votre niveau de vie, vos capacités financières et religieuses. 

La pub fait travailler un grand nombre de personnes, d'agences et d'entreprises sur un secteur économique qui ne connaît pas vraiment de crises.

Il existe, le résultat n'est pas brillant, des écoles de publicité où les futurs "créatifs" apprennent les ficelles de ce métier dont le but est bel et bien de duper le client. On n'a pas idée, vous et moi, du nombre de messages publicitaires auxquels nous sommes soumis chaque jour. Le téléphone est devenu un des plus importants instruments permettant de nous "bombarder" de messages commerciaux. 

Il est extrêmement difficile d'y échapper: au feu rouge l'image sur affiche géante entre dans votre cerveau sans que vous en soyez conscients. Le spot idiot joué sous forme de scénette diffusé ad vitam aeternam à la radio ("On est mal chef, on est mal"), la musique captée par une agence de publicité qui la plagie et se l'attribue vous reste dans la tête plus que l'original dont elle est une déclinaison gratuite (pas de droits d'auteur) ou, au contraire s'accapare d'un titre et le rend insupportable par le phénomène de matraquage ("She's a rainbow" des Rolling Stones pour Groupama). 

En fin de journée, que vous l'ayez voulu ou pas vous avez été soumis à une quantité stupéfiante de messages publicitaires qui, fatalement, finissent par influencer vos achats. Mais pas qu'eux. 

Ma colère vient de ce que ces marchands de réclames ont compris que mon âge me rapproche plus de la tombe que du berceau. De ce fait on me dit qu'un appartement médicalisé est peut-être l'achat qui s'impose. Je commence à recevoir des publicités pour des "conventions obsèques", d'autres m'incitant à faire des dons ou legs à des associations tant il y a toujours quelque chose à faire acheter à tout le monde, quel que soit son niveau de vie. La publicité ne disparaîtra pas mais on pourrait espérer qu'elle soit moins abrutissante et plus respectueuse des équilibres qu'on sait désormais indispensables. 

Je me souviens que sur les quelques étapes du Chemin St Jacques de Compostelle que j'ai faites je m'étais aperçu, au bout d'un jour ou deux que le fait de ne plus être soumis à la publicité était une bénédiction. Tous ceux qui marchaient citaient cette libération des messages publicitaires parmi les bienfaits immédiats de la marche.  Rares sont les moments où nous échappons à cette violation de notre intégrité cérébrale. 

 

 

 

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15 avril 2024 1 15 /04 /avril /2024 07:00

On parle beaucoup trop de pauvres types sans intérêt comme Pascal Praud. Voilà l'exemple même de la fausse valeur qui débite des propos de  café du commerce en prenant soin de flatter dans le sens du poil les instincts les plus bas. Ex-journaliste sportif  (à ce qu'il paraît) le voilà polémiste sur une télévision d'opinion située très à droite de l'échiquier et dont le fond de commerce est un mix de Zemmour, Marion Maréchal et Marine Le Pen. Inutile de préciser que Praud ne fait ni dans la nuance ni dans la dentelle: il flatte l'électeur extrémiste et fait de l'audience avec des polémiques montées comme des blancs en neige. Il ne se cache pas de penser (pencher) très à droite et ses "fans" partagent sa vision politique.

Plus roublard mais tout aussi manipulateur Cyril Hanouna donne la parole à des personnes aux opinions ambigües et fait le grand écart entre les uns, très à droite et les autres, plutôt à gauche. 

Avec un plateau composé d'idiots utiles qui disent ce qu'on attend d'eux et ses propos de Monsieur Loyal d'un cirque où l'on dit tout, n'importe quoi et son contraire il obtient ce qu'il s'est engagé à fournir à son employeur Bolloré: de la polémique orientée, du brouhaha creux et un semblant d'objectivité. En réalité on est dans un voyeurisme béat et un abrutissement garanti. 

Yann Barthès est entre les deux: moins politique, moins marqué que Praud et plus civilisé qu'Hanouna il anime un autre cirque télévisuel où la branchitude le dispute à la bonne conscience. Les "chroniqueurs" tiennent des propos convenus, on s'intéresse à l'écume des choses, on ricane et on se moque des puissants. Ca ne va pas loin et le format et l'heure en  font une sorte de bouillie hachée par d'interminables plages de publicité. 

Tous les 3 sévissent en début de soirée et drainent un public qui, malgré un manque de renouvellement criant, répond présent à cette tranche où l'on rit bêtement en moquant le gouvernement et l'actualité. Rien n'est sérieux et Poutine voisine avec la mode, Gaza avec une présentation de film et une chanteuse avec un philosophe. 

Distraitement si l'on tombe sur un de  ces trois hommes-tronc on est consterné par la futilité et le manque de réflexion de leur émission respective. Il est certain que ces "trumperies" donnent à nos ennemis des raisons de nous mépriser.  

 

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