Je n'ai pas succombé au charme du Pape François I. Il a beau sourire plus volontiers que son prédécesseur Benoît XVI je considère qu'il parle beaucoup et qu'il agit nettement moins. Je pense en particulier à ces histoires répugnantes de pédophilie dans l'Eglise qu'il semble feindre de réprouver mais qu'il laisse impunies. J'ai entendu qu'aux U.S.A et en Espagne 9% des prêtres avaient eu un de ces ignobles comportements. Très peu d'entre eux ont été "révoqués". Ne lui en déplaise, la stratégie épiscopale consiste à déplacer le délinquant sexuel et à offrir de vaines consolations en billets de banque à ses victimes non comme "dédommagement" mais comme prix du silence.
Depuis que ces affaires ont enfin réussi à franchir le mur du non-dit ou celui de l'interdit d'expression les Papes Jean-Paul II, Benoît XVI et François ont tous plus ou moins essayé de noyer le poisson, minimisant la douleur des victimes et jouant sur un éventuel repentir des prêtres et évêques fautifs. Tous les trois ont fait le maximum pour que ces affaires soient confiées à la seule "juridiction" de l'Eglise. Après il leur était facile d'étouffer les scandales en isolant les enfants qui furent abusés et en prolongeant sur des années les "instructions" de ces affaires gênantes.
Dans un pays comme l'Espagne, ou le catholicisme le plus austère s'est allié à la dictature de Franco la chape de silence sur ces faits a été très difficile à faire bouger. Les victimes étaient même accusées de "faire le jeu des ennemis de l'Eglise". On connaît le procédé.
Ces crimes impunis, cette violence exercée par des personne ayant autorité, ces affaires qui détruisent ceux qu'elles concernent déstabilisent à vie des personnes dont la douleur morale n'est jamais prise en compte. Pire; leurs bourreaux jouissent la plupart du temps d'une impunité totale et continuent à se livrer à leur odieux commerce.
On voit des personnes richement habillés de vêtements sacerdotaux, respectés et écoutés niant ou minimisant leurs actes répugnants du passé.
J'ai vraiment cru que le Pape François mettrait un terme à ces hypocrisies: il a une "excuse": il veut sauver l'Eglise en contenant le fleuve de boue qui pourrait la submerger. En effet, de par le monde mais surtout aux U.S.A des religions de pacotille, des gourous et prophètes autoproclamés créent de toutes pièces des églises s'inspirant des premiers Chrétiens. Si la vraie Eglise, qui peut se targuer de deux mille années d'existence flanche tous ces cinglés pénétreront dans la brèche.
...Et l'Eglise, tant pis pour ceux qui voudraient la détruire, ne se résume pas à la pédophilie de certains clercs.
François est un pape jovial (ça change de ses prédécesseurs!) et "humain". Il emploie des termes simples qui vont droit au cœur des fidèles. Sa mission ne nous apparaît pas encore avec évidence. Tous ceux qu'il gêne ont intérêt à ne parler que du passif.
J'ai failli faire partie de la cohorte.