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9 février 2023 4 09 /02 /février /2023 07:00

Je n'ai pas succombé au charme du Pape François I. Il a beau sourire plus volontiers que son prédécesseur Benoît XVI je considère qu'il parle beaucoup et qu'il agit nettement moins. Je pense en particulier à ces histoires répugnantes de pédophilie dans l'Eglise qu'il semble feindre de réprouver mais qu'il laisse impunies. J'ai entendu qu'aux U.S.A et en Espagne 9% des prêtres avaient eu un de ces ignobles comportements. Très peu d'entre eux ont été "révoqués". Ne lui en déplaise, la stratégie épiscopale consiste à déplacer le délinquant sexuel et à offrir de vaines consolations en billets de banque à ses victimes non comme "dédommagement" mais comme prix du silence. 

Depuis que ces affaires ont enfin réussi à franchir le mur du non-dit ou celui de l'interdit d'expression les Papes Jean-Paul II, Benoît XVI et François ont tous plus ou moins essayé de noyer le poisson, minimisant la douleur des victimes et jouant sur un éventuel repentir des prêtres et évêques fautifs. Tous les trois ont fait le maximum pour que ces affaires soient confiées à la seule "juridiction" de l'Eglise. Après il leur était facile d'étouffer les scandales en isolant les enfants qui furent abusés et en prolongeant sur des années les "instructions" de ces affaires gênantes. 

Dans un pays comme l'Espagne, ou le catholicisme le plus austère s'est allié à la dictature de Franco la chape de silence sur ces faits a été très difficile à faire bouger. Les victimes étaient même accusées de "faire le jeu des ennemis de l'Eglise". On connaît le procédé. 

Ces crimes impunis, cette violence exercée par des personne ayant autorité, ces affaires qui détruisent ceux qu'elles concernent déstabilisent à vie des personnes dont la douleur morale n'est jamais prise en compte. Pire; leurs bourreaux jouissent la plupart du temps d'une impunité totale et continuent à se livrer à leur odieux commerce. 

On voit des personnes richement habillés de vêtements sacerdotaux, respectés et écoutés niant ou minimisant leurs actes répugnants du passé. 

J'ai vraiment cru que le Pape François mettrait un terme à ces hypocrisies: il a une "excuse": il veut sauver l'Eglise en contenant le fleuve de boue qui pourrait la submerger. En effet, de par le monde mais surtout aux U.S.A des religions de pacotille, des gourous et prophètes autoproclamés créent de toutes pièces des églises s'inspirant des premiers Chrétiens. Si la vraie Eglise, qui  peut se targuer de deux mille années d'existence flanche tous ces cinglés pénétreront dans la brèche.

...Et l'Eglise, tant pis pour ceux qui voudraient la détruire, ne se résume pas à la pédophilie de certains clercs.

François est un pape jovial (ça change de ses prédécesseurs!) et "humain". Il emploie des termes simples qui vont droit au cœur des fidèles. Sa mission ne nous apparaît pas encore avec évidence. Tous ceux qu'il gêne ont intérêt à ne parler que du passif. 

J'ai failli faire partie de la cohorte.

 

 

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8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 07:00

Avec 7, 8, 10, 11 condamnations inscrites sur son casier judiciaire le grand noir qui faisait face à la juge continuait à ergoter et à dire qu'il n'était pour rien dans la 12 ème affaire, celle précisément pour laquelle il était à l'audience.  Il se défendait mal en se disant victime alors qu'il avait été pris en flagrant délit de trafic de stupéfiant dans une voiture non-assurée. Madame la juge, ses assesseurs et madame la greffière semblaient fatigués d'entendre toujours les mêmes arguments, les mêmes justifications, les mêmes mensonges. Âgé de 27 ans, père de deux enfants le cité à comparaître n'avait pas d'adresse bien déterminée, refusait de reconnaître qu'il avait été pris sur le fait en vendant des petits paquets de dope décorés (ce qui nous a valu un cours rapide de marketing de l'avocat général) à des "clients" friqués des beaux quartiers. Madame la juge, ironique, lui a rappelé qu'il avait un bracelet à la cheville et que son sursis risquait fort de tomber. Le grand prévenu avait réponse à tout. Il ne cherchait pas de travail et, dangereusement, il développa son sens de la vie: dealer en voiture et avoir un réseau à sa disposition. Il avança le chiffre de 2000€ par jour (mais pas tous les jours, des fois moins précisa t'il"). Au lieu de lui intimer l'ordre de se taire, son avocat, dans un premier temps, gobait les mouches puis fit une description de l'enfance du prévenu que même Zola n'eut pas osé inventer. 

La juge écouta cette fable misérabiliste sans l'interrompre puis revint au sujet du jour: ce mis en examen pour recel et vente de drogue, ce conducteur de voiture sans assurance et ce récidiviste non repenti. Un vent froid traversa la salle boisée. 

Le discours de commerçant-livreur exaspéra la juge qui lui fit un cours de morale bien senti en le qualifiant d'irresponsable. Notre homme, à la barre, se pliait en quatre comme une girafe qui va boire, en signe de regret. Il grommelait (comme un enfant qui aurait volé des bonbons). Inutile de dire que ni son discours ni ses postures n'attendrirent la cour. Ses soutiens étaient peu nombreux dans le public et jouaient profil bas.

Le public était intimidé et se faisait discret.

La cour allait se retirer pour délibéré après le réquisitoire froid mais implacable de l'avocat général quand mon téléphone se mit à sonner. Je fus invité à sortir de la salle d'audience sans ménagement et dans les plus brefs délais. Je n'ai donc pas su ce qui s'était passé après et ne connaitrait pas le sort de ce garçon inconscient qui livrait de la drogue la nuit et se pressait pour rentrer donner le biberon à son nouveau-né.

Je vais de temps en temps au tribunal et écoute deux ou trois affaires. Je trouve intéressant de voir et entendre ce qui se dit et ce qu'est la Justice au quotidien. Ce mercredi là j'avais dû y renoncer en me souvenant in extremis que j'avais sur moi un couteau Laguiole au fond de mon sac à dos. J'étais allé le déposer à la maison en vélo et étais revenu en tram pour voir ce procès en direct.

Je suis resté sur ma faim. En sortant du palais de justice j'ai vu au loin "mon" accusé souriant avec ses soutiens et son avocat. Il avait compris que son commerce automobile était provisoirement stoppé. Seulement provisoiremment. 

 

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7 février 2023 2 07 /02 /février /2023 07:00

Je fais quelques vacations bénévoles dans un hôtel toulousain à vocation médicale et sociale. Il possède une trentaine de chambres refaites récemment et dont le confort l'apparente à un "Ibis" pratique, confortable mais sans fioritures.

L'un des aspects les plus étonnants de ce travail est constitué par l'observation de nos contemporains dès lors qu'ils ne sont pas chez eux.. Ils dérobent beaucoup de ce qui peut l'être, des ampoules électriques aux couverts, des plats de service en acier aux desserts sans négliger draps, livres de bibliothèque, décorations de Noël, stylos, confitures etc. Quelquefois il faut se pincer pour y croire tant les larcins sont stupéfiants: oreillers, couette, cafetière, plantes vertes décoratives et jusqu'à la vertu de la dame de l'accueil! J'exagère. Cela a été raconté mais c'est sans doute une calomnie. 

S'ils ne volent pas, les clients essaient de gruger l'association en trichant sur leurs revenus, en faisant venir d'autres personnes par les jardins et -quelquefois- en partant sans régler la note. Comme c'est compris dans le prix ils se resservent des plats, prennent   plusieurs desserts et boivent des sodas comme s'ils étaient gratuits et servis jusqu'à épuisement des stocks. 

La comptabilité constate que l'eau est consommée sans modération, à croire qu'ils remplissent une piscine par jour! L'électricité aussi n'est pas rationnée. Loin de là. Et en hiver les radiateurs sont positionnés sur le plus chaud possible, au risque que certaines chambres en bout de couloir n'aient pas de chauffage tant les autres en ont. 

Parfois les radiateurs des couloirs sont brûlants. Les nappes sont salies comme à plaisir, les stores maltraités et après chaque repas certaines tables semblent avoir accueilli des porcs. 

Les appareils ménagers ont une vie courte. Leur fonctionnement est aléatoire. Fours à micro-ondes, grille-pains, cafetières, plaques chauffantes... 

Incroyable aussi comment les télécommandes disparaissent! et jusqu'aux piles qui les font fonctionner. Voler des piles. N'est-ce pas stupide? 

Il se dit qu'un lavabo a même été descellé et emporté mais, sans doute empêché de le mettre dans sa voiture le voleur l'a laissé dans l'escalier ou sur le parking, je ne sais plus. 

Et pourtant nous avons toutes les informations vérifiées sur l'identité des clients. Mais ils savent que nous avons d'autres chats à fouetter et tentent le vol, en tablant sur notre inertie. 

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6 février 2023 1 06 /02 /février /2023 07:00

Sans nostalgie et même sans regret je regardais les Pyrénées couvertes de neige alors que j'étais hier sur le siège passager de la voiture. Me revenaient les vacances en Savoie, dans les Alpes, à Pra-Loup, ou ailleurs, les premières descentes, les pistes de toutes les couleurs et même la noire sur laquelle je m'aventurais un jour et que je crus ne jamais pouvoir terminer. J'aimais l'atmosphère des stations, le bruit des barres métalliques des tire-fesses, celui de la roue qui ramenait les perches. J'adorais le bruit des skis sur la neige et les voix étouffées par le froid. J'ai en mémoire ces tas de neige épaisse qui tombaient des arbres lorsque la chaleur arrivait enfin et le temps passé sur les télésièges (ou dans les "bulles") à réfléchir dans l'impatience de descendre à nouveau une piste au nom évident ("les Chamois", "le Lac", "la grande Combe"). J'aimais aussi être suivi prudemment par mes deux enfants encore petits et qui, saison après saison, s'enhardissaient jusqu'à me doubler et feindre de m'attendre depuis longtemps à l'arrivée de la piste. 

J'aimais aussi la pause restaurant et même les mauvaises frites qu'on noyait de ketchup et qu'on dégustait au soleil sur la terrasse dans le brouhaha des conversations et des chaussures lourdes raclant le sol en bois. 

Mes genoux -meccano et la peur qui m'a étreint à ma dernière descente à Bacqueira m'ont définitivement guéri de l'amour des pistes de ski. J'ai bien essayé les randonnées à raquettes mais ce n'est pas pareil. 

Il me mettait trois tours dans la vue mais j'aimais bien aussi faire du Kart sur piste extérieure avec Nicolas. Je n'ai pas oublié les sensations et en particulier celle de la vitesse alors que ces petits engins se trainaient...

Le même, Au Canada, m'a offert un moment sur un scooter de mer sur un lac. J'ai cru ma dernière heure arrivée!

Car il y a un moment, impossible à déceler, où ce qui était faisable la veille ne l'est plus. Des choses simples comme passer une "nuit blanche", conduire 6 ou 7 heures d'affilée, dormir sur un banc à l'aéroport, courir vingt minutes pour être à l'heure à un rendez-vous ne sont plus envisageables. 

Chez moi ce moment est compliqué par le fait qu'une maladie est à l'œuvre  concomitamment à un vieillissement régulier. Dois-je attribuer le fait que je rate le tramway à l'une ou à l'autre? que pousser une brouette pleine (de terre...) m'épuise ou que soulever un bureau pour remettre un tapis dessous me fait agoniser? 

Je ne sais pas et finalement cela n'a pas d'importance. Ce qui en a c'est que jamais plus je ne chausserais des skis et ne connaitrais la sensation du vent sur les joues, les virages négociés sur les quarts et le virage final en bas des pistes, à la station. 

Oui, vous avez raison, il me reste la luge. Et pourquoi pas le plaid sur les genoux sur la terrasse à regarder les skieurs cumuler les figures audacieuses? 

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3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 07:00

Ce que j'aimais, dans la discipline Historique, c'était qu'elle était une science exacte. Jeanne d'arc était brûlée vive en 1431, Napoléon 1er est mort à Ste Hélène, La Marne était une victoire, Hitler s'est suicidé etc etc.  Rien de tout cela n'est épargné par la vogue qui consiste à tout remettre en question. Nicolas II et sa famille fusillés en 1918 à Iekaterinbourg ? vous n'y êtes pas. Les grandes duchesses se seraient sorties du massacre. On ne les a plus jamais revues? peu importe il y a des tenants d'une autre vérité. Ils sont sérieusement interrogés sur les plateaux de télévision, écrivent des livres qui rencontrent un certain succès. Qu'importe leurs délires et l'absence de travail des sources qu'ils font. Ce sont des bons clients des médias qui adorent tout relativiser.

Si l'on écoute ces illuminés un valet corse de Napoléon repose aux Invalides dans le sarcophage de porphyre rose. Tout y passe et rien n'est certain. A Mayerling L'archiduc Rodolphe est tombé dans un piège... familial. Hitler a pris du poison puis s'est tiré une balle dans la tête. Pour les nouveaux historiens il ne s'est pas (encore) aussi pendu puis noyé.. . question de temps. 

Ces sols mouvants font douter de "la vérité historique" et on réhabilite à la pelle des salauds comme Pétain tandis qu'on noircit des personnes jusque là hors critiques. 

 Cette Histoire mouvante a commencé par des détails. Pour faire mieux dans le tableau on ajoutait des personnages sur les peintures ou les photos. Madame Mère, assistait au couronnement de son fils sur le tableau de David. Dans la dictatures soviétique on falsifiait des photos: qui avait cessé de plaire disparaissait des photos après avoir été liquidé.  On faisait tenir des propos à des personnes qui eussent été bien incapables de les prononcer.

Pour les besoins de "la" cause, on noircissait l'action de celui-là tandis qu'on effaçait les vilenies de tel autre.

De plus en plus des "historiens" alternatifs (= des mythomanes) réécrivent l'Histoire en fonction de leurs lubies. Et la presse rend compte de leurs opuscules comme s'ils avaient la valeur d'un Michelet, d'un Tulard ou d'un Lavisse.

Vous verrez qu'un jour un Bruno Solo ou un Lorànt Deutsch viendront nous expliquer le "Serment du Jeu de Paume"! Je plaisante, ils sont d'ores et déjà tenus pour d'estimables historiens.

l'Histoire n'est d'ailleurs pas la seule discipline dans laquelle on jette des tombereaux de boue sur les personnalités célébrées: la littérature a depuis longtemps pris ce chemin. 

J'aimais mieux les bons vieux "romans historiques" qui incluaient quelques moments d'Histoire dans des histoires. Ceux dont Alexandre Dumas disait: "je viole l'Histoire mais c'est pour lui faire de beaux enfants".

 

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2 février 2023 4 02 /02 /février /2023 07:00

Ce dimanche 22 janvier reprenait le cycle des "Cantates sans filet" c'est à dire l'intégrale des cantates de Jean-Sébastien Bach sur 25 ans, dans une des belles églises de Toulouse (Saint-Exupère). J'y  vais le plus souvent possible et le 22 j'ai vaincu ma "fièvre sur canapé" et bravé le froid pour assister à la reprise des répétitions. 

Ce projet fou mais génial consiste à répéter en direct une cantate, violons ici, chœurs là, passages difficiles et différents instruments. Bien évidemment tout le monde attend la soliste qui change d'une fois sur l'autre.  A ce jour près de 90 cantates ont été données depuis 2007. 

Après une unique répétition la cantate est jouée et le public est même appelé à se joindre aux artistes pour chanter le choral final!. 

Ce dimanche la cantate était la B.W.V 34 toujours dirigée par Michel Brun. 

Cette cantate, écrite autour de 1745 est la dernière que Bach ait composée. Je rappelle qu'une cantate est une œuvre pour orchestre et voix qui comprend plusieurs pièces: récitatifs, airs et chœurs.

Une fois encore l'Eglise Saint-Exupère était pleine à craquer d'un public attentif et conquis. 

J'ai juste regretté que, la cantate B.W.V n'en possédant pas le chef d'orchestre ait "baroquement" annexé un choral final appartenant à une autre cantate et ne s'y adaptant pas, à mon goût. Le thème était respecté (nouvel an) mais la musique pas du tout. 

Un léger désagrément pour un concept et une organisation absolument parfaits. 

 

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1 février 2023 3 01 /02 /février /2023 07:00

Quand les températures avoisinent le 0°c je me mets sous un truc chaud, je bouffe du "Toblerone" blanc et je regarde sans réfléchir le poste de télévision. Allumé le poste, allumé. Hier j'ai vu pour la première fois de ma vie le film de Norman Jewison "Dans la chaleur de la nuit" (In the heat of the night) avec Sydney Poitier et Rod Steiger.                     

 Rod Steiger et Sydney Poitier étant  les deux acteurs principaux du film. 

De fait la star du film, le personnage qui est de presque tous les plans, le héros et l'argument du film c'est Sydney Poitier. Un comédien noir au physique d'Apollon et qui joue bien , très bien même, un scénario casse-gueule. 

Trois ans après les premières lois contre la ségrégation raciale aux Etats Unis un meurtre est commis dans une bourgade qui suinte l'ennui et la bêtise. La violence aussi. Le macchabé est un chef d'entreprise blanc qui projetait de créer une usine dans la ville et d'y faire travailler une cinquantaine de noirs.

On l'imagine, le projet ne plaisait pas à tout le monde et surtout pas au gros bonnet local et à ses hommes de main. La police, stupide et corrompue a vite fait de trouver un coupable idéal. Hélas, un grain de sable se glisse dans le scénario échafaudé par cette communauté assez ignoble: un policier black de passage en ville (entre 2 trains) est d'abord suspecté (parce que noir) puis, une fois sa qualité admise sinon reconnue, mis à contribution par la veuve* pour trouver le véritable assassin. Il y aura beaucoup d'action, de tentatives de lynchage, de racisme odieux exprimé sans équivoque avant que le policier de passage résolve le meurtre et quitte la ville. En 1966, dans un polar de série B on utilisait le mot nègre, on faisait dire à un maire: "ton nègre qui a giflé un blanc, un vrai flic lui aurait tiré dessus en invoquant la légitime défense" et autres horreurs. Des blancs ivres et stupides n'hésitent pas à courser en voiture, à quatre contre un, un policier pour la seule raison qu'il est noir. Enfin, et c'est un moment intense du film, un blanc corrompu évoque les coups de fouet qu'ils donnerait volontiers au policier noir, en détaillant le supplice autrefois réservé aux esclaves. 

Le film est un Tarentino sans affèteries. Un authentique film policier des années 60 avec un scénario et une mise en scène solides et justes. Rod Steiger est insupportable pendant les trois quarts du film, avec son chewing gum et ses lunettes jaunes. Il campe un flic paresseux et véreux qui ferme les yeux sur bien des crapuleries. 

La fin ouverte laisse un peu d'espoir: peut-être que ce flic noir et intelligent, fier et courageux réveillera le flic que pourrait-être Steiger? 

Rien que pour les voitures le film est impressionnant! La musique du film est signée Quincy Jones, Ray Charles chante deux chansons inédites. 

* drôle de démocratie où la veuve riche d'un homme assassiné choisit le policier qui mènera l'enquête. 

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31 janvier 2023 2 31 /01 /janvier /2023 07:00

Martin Scorsese s'est récemment livré à un exercice que j'ai pratiqué quelquefois. Il s'agit de citer les 15 films qu'il considère comme d'indispensables chefs d'oeuvre et qu'il aime par dessus-tout.

En ce qui me concerne voici la liste de mes 15 films préférés:

- 1°   "Barry Lyndon"       (1975)                                                 de Stanley Kubrick

- 2°    "Deep End"             (1973)                                              de Jerzy Skolimowski

- 3°    "Double indemnity" ("Assurance sur la mort" (1944)     de Billy Wilder

- 4°    " Timbuktu"                 (2014)                                          de Abberrahmane Sissako

- 5°    " Sur la route de Nairobi" (1987)                                     de Michael Radford

- 6°   "Quand la ville dort" ("Asphalt Jungle")     (1950)             de John Huston

- 7°   "La barbe à papa" ("Paper moon") (1973)                         de Peter Bogdanovich

- 8°   "Amadeus"      (1984)                                                        de Milos Forman

- 9°   "L'incompris"  (1966)                                                         de Luigi Comencini

-  10° "La nuit du chasseur" (the night of the hunter")  (1955)  de Charles Laughton

- 11° "Les aventures de Pinocchio"  (1972)                                 de Luigi Comencini

- 12° "Bophana, une tragédie cambodgienne" (1996)                 de Rithy Panh

- 13° "La rose pourpre du Caire" ("The purple rose of Cairo") (1995)  de Woody Allen


- 14° "L'argent de la vieille" ("Lo scopone scientifico" (1972)      de Luigi Comencini

- 15° Un fauteuil pour deux" (1983)                                             de John Landis

 

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30 janvier 2023 1 30 /01 /janvier /2023 07:00

J'ai été très touché par la dignité, la tristesse, la douleur des intervenants dans une émission diffusée en Replay sur France 5 et intitulée "INFRA-ROUGE Souffre-douleurs, ils se manifestent". Le sujet est régulièrement abordé quand survient un drame (le plus souvent le suicide d'un très jeune, harcelé depuis des mois par des bourreaux de son âge) et il suscite de l'émotion instantanée. (NB: qui n'est pas durable). On sait, pour avoir traversé une partie de la vie, que la compagnie des humains, même enfants est tout sauf un lit de roses. On se souvient vaguement avoir connu une personne subissant les assauts de méchanceté d'autres enfants mais ne pas y participer nous suffisait. Aller vers elle c'était se désigner à de possibles représailles voire à devenir nous aussi une "tête de turc". Et puis, il y avait les adultes, les professeurs, les surveillants, l'assistante sociale, l'infirmière scolaire, les parents. Tous offraient un profil protecteur plus sur que nous. Je n'ai pas eu le malheur de connaître cette douloureuse expérience mais je me souviens combien certaines critiques, certaines remarques pouvaient (me) blesser. Imaginer un quotidien d'insultes, de remarques avilissantes, de messages haineux et de critiques ignobles n'est pas difficile en soi. Les parents d'enfants ou de jeunes adolescents qui racontaient ce qu'ils avaient découvert après le suicide de leur fils ou de leur fille étaient comme brisés. Ils n'avaient rien vu venir car, comme dans un cercle vicieux, le harcelé a peur qu'on s'en prenne à ses proches s'il leur parle ou que ses tourmenteurs le punissent d'avoir parlé en étant pires encore.  Les jeunes adolescents interrogés, qui partageaient tous d'avoir connu l'enfer, étaient "normalement normaux". Une jeune fille était belle et rappelait la Catherine Deneuve des années Vadim. Un jeune garçon avait été le bouc émissaire de tout son lycée parce qu'il bégayait. Un autre parce qu'il était homosexuel et ne s'en était pas caché.

Autrefois (avant Internet) les brimades, les injures et les coups devaient cesser dès les grilles de l'école franchies. Aujourd'hui elles continuent après sur les fameux "réseaux sociaux" où l'on peut parler de "torture morale" et même d'incitations au suicide. Il fallait écouter ces témoins de vies toutes jeunes détruites par la plus vile des attaques. Car c'est souvent une "faiblesse" détectée chez tel garçon ou telle fille qui le ou la désigne à la curée. Comme les fauves observent la bête faible ou la patte traînante les harceleurs ne se trompent que rarement. Roux (oui, roux!), qui bégaie, qui n'est pas "formée", qui n'a pas les habits de marque ou s'habille trop "bébé"......la liste est infinie des raisons qui font choisir telle victime plutôt que telle autre.

Les supplices endurés le sont sans arrêt. Ceux qui ne participent pas le font presque par leur indifférence. J'ai été étonné d'apprendre que ce que l'on qualifie de "réseaux sociaux" était un grand nombre de sites et applications qui démultipliaient les attaques. Une jeune fille, encore très marquée, disait que des lycéens et des lycéennes d'autre lycées, des personnes qu'elle n'avait jamais vues lui envoyaient des messages d'insulte. On la fuyait à la cantine. Personne ne lui adressait jamais la parole dans l'établissement.

Pire. Certains professeurs ou surveillant voyaient et laissaient faire. Aux appels angoissés des parents un proviseur minimisait la tension.

Je n'ai pas pu ne pas penser à l'école et ai essayé de me souvenir si j'avais connu de telles horreurs. Je ne le pense pas. Comment aurais-je réagi dans le cas contraire? j'avoue que je ne sais pas.

 

 

 

 

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26 janvier 2023 4 26 /01 /janvier /2023 07:00
Automatisme culturel

A la chorale nous apprenons un chant italien intitulé "la Partisane". C'est un chant à quatre voix aux paroles tristes et patriotiques. Il y est question d'une "jeune fille de vingt ans fauchée par une balle ennemie". 

Pendant que les pupitres féminins répétaient et que mes homologues masculins consultaient leur téléphone je songeais à la "jeune fille de 20 ans" du chant et l'imaginais comme Ornella Muti qui fut une des plus belles jeunes actrices italiennes. Puis, comme les filles buttaient sur un passage compliqué ma pensée fut couverte par une autre qui me disait que la fameuse partisane fauchée "dans le blé qui mûrit" était peut-être un laideron en surpoids ou une grande gigue à cheveux courts. 

C'est amusant comme l'imagination est conditionnée et comme nous avons des stéréotypes en tête qui se déclenchent sans que nous prêtions attention. 

Particulièrement dans les chansons édifiantes, religieuses ou politiques , elle nous conduit à imaginer des choses qui ne sont pas dites mais qui semblent évidentes. 

 

 

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