Je suis dé-pa-ssé! lorsque je change de téléphone, ce qui est le cas cet été puisque le précédent ne s'est
jamais remis du bain forcé que je lui ai fait prendre dans la cascade audoise, il me faut un temps énorme
pour commencer à en comprendre le fonctionnement.
J'ai acheté un téléphone "fixe" sans fil mais le mode d'emploi tient sur une brochure compliquée d'une
vingtaine de pages. A ce jour je n'ai toujours pas compris comment faire un message d'absence ni
lire ceux qu'on aurait laissés pour signaler son appel.
Le four, le simple four pour cuisiner ou réchauffer des plats est si compliqué dans son fonctionnement
que je ne me sers sans doute que de 10% de ses possibilités. Il chauffe, c'est déjà ça.
La télécommande du lecteur de DVD me pose toujours plus de questions qu'elle ne me donne de
réponses.
Malade cette semaine j'ai dû acheter un de ces nouveaux thermomètres sans mercure à la pharmacie.
Selon que la prise de température est buccale ou axillaire (sous le bras) le degré de départ n'est pas le
même et il faut faire des conversions! ça siffle, ça écrit... ce n'est plus un thermomètre c'est une machine
intelligente.
Tout nouvel abonné à "Free" j'ai reçu un paquet qui m'est tombé des bras: il contient plus de technique,
de cables, de boîtiers et de fils que l'imprimante. Ce n'est plus un salon que j'ai, c'est un poste de
pilotage d'A380: ça brille, ça éclaire et ça scintille tant qu'il fait jour en pleine nuit.
l'Imprimante-fax-scanner qui est mon autre cauchemar...
C'est sans doute ça vieillir: se retrouver dans un monde si complexe qu'il en paraît agressif. Un simple
réveil -mais qui utilise un réveil désormais?- requiert 25 minutes de lecture de son mode d'emploi pour
être réveillé par une sorte de fanfare désaccordée qu'on ne sait pas comment éteindre et qui revient toute
la journée (authentique: ma plate-forme d'extension pour l'i quelque chose devrait me servir de réveil:
je l'ai débranchée sans pouvoir arrêter le carillon qu'elle m'imposait tous les jours....)
Pour la voiture c'est pareil: mes phares sont allumés en permanence ("c'est d'usine", "réglement européen")
et on me fait des appels de phares en permanence. Je crois qu'on me prévient de la présence d'un radar
mobile, raté: on m'engeule.
Passer l'horloge du tableau de bord d'heure d'hiver en heure d'été prend tellement de temps que quand on
y est parvenu on ne sait plus comment on a fait. et qu'il est presque temps de rebasculer.
Il faut avoir fait polytechnique pour comprendre la mise en route et le choix des programmes d'une machine
à laver, linge ou vaisselle.
Dégivrer un frigo est un acte non anodin tandis que se ventiler relève de l'exploit. (mon ventilateur actuel a
besoin d'un cérémonial compliqué avant de tourner!).
Je ne parlerai pas de mon "Tom-Tom" qui, stupide manoeuvre de ma part cet été, est maintenant Espagnol et
a demandé l'asile politique à Madrid. Tout m'y est dit dans la langue de Cervantes. Défintivamente!
Et l'ordinateur? je parlerai une autre fois du fantôme qui l'habite et qui semble inventer sans cesse pour
me rendre fou.
Voilà un monde où le maladroit de base, le non bricoleur, le rêveur, le rétif aux techniques est, d'emblée,
voué à une cohabitation difficile avec les objets du quotidien mais aussi ceux pour qui leur utilisation
ne pose aucun problème. "Ah oui, le four... tu te mets à B-120, chaleur tournante et tu couvres". On
me souhaiterait bonne nuit en albanais que je ne ferais pas la différence.
Heureusement je suis aidé, mon amie a dit l'autre jour: "de nous deux je suis la plus bricoleuse". Un
temps et elle a ajouté: "et je ne sais rien faire".