Je suis comme beaucoup, dans ce pays, un peu fatigué qu'on parle toujours
des histoires qui se sont passées il y a 60 ans et plus.
La défaite de 1940, l'occupation, les camps... Je comprends le "devoir de
mémoire" mais je serais assez pour qu'on fasse une pause dans le rappel
permanent de cette histoire.
On s'étonne que les Français soient dépressifs mais on passe son temps
à leur rappeler leurs lâchetés passées, leurs saletés pendant les guerres
(2ème Guerre Mondiale, Guerre d'Algérie...) et à les culpabiliser pour des
actes ou actions commis par les générations précédentes.
On ne peut vraiment se projeter dans le futur si à longueur de temps on
ressasse le passé.
Avec la polémique stérile sur l'écrivain L.F Céline on vient encore de nous
rejouer la collaboration, les écrits fascistes et les indignations des gens qui
sont du bon côté.
Soixante dix ans après et en pleine paix ce n'est pas trop difficile d'être
résistant! ni de se donner des médailles imaginaires ni, surtout, de se placer
du bon côté.
L'explication commode pour la grotesque et honteuse dérobade du pouvoir
devant l'insurrection tunisienne: notre passé de pays exerçant son protectorat
sur la Tunisie nous a aveuglé et contraint à ne rien faire.
C'est ainsi. Pour 1 idée prospective on a droit à 3 retours sur le passé, de
préférence douloureux.
Comment pourrions nous oublier des faits auxquels on se réfère en permanence?
La SNCF contrainte de battre sa coulpe pour le transport des juifs vers les camps
de la mort c'est en 2011 que ça vient de se passer!
Je trouve qu'on devrait refuser cet amalgame permanent qui est fait entre les
années noires et aujourd'hui.
les Français du XXIème siècle sont informés, cultivés, modernes, ils voyagent, ils
ont accès à mille sources d'information, ils sont concernés et ouverts au monde
et aux souffrances des autres. Pourquoi les comparer à leurs ancêtres qui
n'étaient rien de tout cela dans un pays agricole et inculte?