Maintenant que la politique du rat crevé au fil de l'eau a repris ses droits (ne me
faites pas dire ce que je n'ai pas dit et, par exemple que je regrette le ludion
hystérique qui occupait l'Elysée jusqu'au 6 mai dernier) il est peut-être temps
de se demander si toute la lumière a été faite sur l'opération DSK de 2011 et
sur la tentative de certains de nous imposer le directeur du FMI comme
Président.
N'oublions pas non plus que les mêmes (ou presque) avaient tenté de nous
imposer Balladur en 1995.
Publicitaires (Euro RSCG en tête et Stéphane Fouks en particulier), médias
(du "Monde" à "Marianne" en passant par "Le Nouvel Observateur") et tant
de relais d'opinion auto-proclamés ont voulu nous vendre le produit DSK avec
une telle conviction que sans la folie New-Yorkaise du susdit ils y seraient
sans doute parvenus.
En connaissance de cause ils ont soutenu et préparé l'arrivée à l'Elysée d'un
homme dont les épisodes des honoraires antidatés, de la MNEF, de la
cassette Mery et l'affaire de la députée hongroise jetaient une lumière trouble
sur la moralité et les agissements de leur poulain.
Ne parlons même pas du niveau de vie stupéfiant de DSK dont le riad
marocain et l'appartement de la Place des Vosges laissaient songeur.
Dans sa toute récente interview DSK dit qu'il n'est "pas riche". Je me demande
ce qu'est être riche et si habiter un immense appartement qui vous appartient
Place des Vosges à Paris et des riads qui font tout un quartier de Marrakech
ne suffit pas...
Mais revenons à 2011 et à la campagne virtuelle du candidat des élites.
Avons nous oubliés cette chanson de geste si édifiante de Dominique et
Anne, main dans la main en route vers leur destin Elyséen? celle du directeur
du FMI si subliminalement présidentiel? avons nous oublié le chemin de
Marrakech des obligés et des preneurs d'ordre? Et la visite de Martine Aubry
venant adouber son héros?
Qu'un pays au passé si tourmenté puisse encore être l'objet de manipulations
aussi transparentes est dramatique, que ces manipulations aient été à deux
doigts de réussir est plus que dramatique: accablant.
Au moment où se déroulait cette campagne d'intoxication (et d'intimidation) j'ai
trouvé que peu essayaient de raison garder. Tous s'inclinaient devant les
sondages et la stature internationale du brillant prince des médias.
A t'on entendu les Duhamel et autres manipulateurs faire amende honorable?
que nenni! Ils font oublier leurs compromissions et iront au secours de la
victoire aux prochaines élections. Comme ils l'ont toujours fait.
Moi je vous conseille de ne pas oublier comment DSK a été sanctifié, ripoliné,
glorifié, admiré et flatté par des personnes dont le rôle est au contraire de
voir derrière les coulisses et de les décrire.
Ca nous évitera à tous des déconvenues.
Et lisez cette interview parue dans le "Point" du 11 octobre 2012: non seulement
DSK ne regrette rien mais il fait du camouflage et endosse sans rire la panoplie
de l'homme traqué et martyrisé.
Qu'on l'oublie, oui, pourquoi pas. Mais qu'il ne vienne pas mentir comme un
arracheur de dents dans des médias complaisants. On l'oubliera s'il fait ce
qu'il faut pour ça.