Françoise, qui était sur la route à ce moment là me demande par téléphone si
je compte regarder la prestation télévisée de François Hollande.
Elle me dit même qu'elle compte sur moi pour résumer l'intervention et en
dégager le principal.
Comme je suis un homme gentil et serviable et bien que je m'astreigne un
sévère boycott de la télévision j'allume celle-ci à 19H55.
Ne sachant pas sur quelle chaîne le Président s'exprimerait je tombe sur le
tunnel publicitaire du service public avec ses réclames vulgaires et agressives.
Puis le sommaire du "jité" me montre qu'il me faudra passer sur la chaîne des
bétonneurs et du temps de cerveau disponible si je veux entendre l'interview.
Passe un quart d'heure de bouillie "informative" avec des faits divers et du
sport et la présentation archéologique de Claire Chazal.
"Enfin" le président est là et va répondre aux questions de celle qui, comme
une Adjani est prise dans un halo de lumière qui lui confère un air de madone.
Les 2 premières questions sont d'une banalité à faire peur et les réponses ne
leur cèlent en rien.
Hollande copie Mitterrand jusqu'aux mimiques tout en moulinant du commentaire
soporifique.
Les sondages au bout de quatre mois de mandat m'exaspéraient mais je finis
par les comprendre. Un an de campagne pour en arriver à cette grand'messe
pompidolienne?
Soit c'est le format télévisuel qui est définitivement désuet soit c'est Hollande qui
n'a pas encore compris que personne ne souhaitait un Raffarin de gauche.
A force la classe politique finira par fonctionner en autarcie, perpétuant les mêmes
manifestations avec les mêmes acteurs (seule la mort nous délivre d'eux) tandis
que plus personne n'y fera attention. On en est presque là et les démagogues de
tous poils aiguisent leurs armes...