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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 07:00

La campagne de presse et de publicité gratuite faite pour les lettres que François Mitterrand a écrites à la dame Pingeot est à la fois ridicule et stupéfiante. J'ai été soufflé par le culot du fan-club, toujours aussi réactif et qui n'a pas résisté à nous refaire le coup du "tonton" (1988).

La vieille Laure Adler, gardienne du culte, a, comme il se doit, dirigé le choeur des louangeurs qui n'ont trouvé que des qualités à ce dialogue amoureux d'outre-tombe.

Les lettres se présentant sous la forme de deux ouvrages publiés par un éditeur "sérieux" toute la critique littéraire et tout le monde politique progressiste est tombé en pâmoison devant l'album à colorier-almanach que feu le président rédigeait pour la muse qu'il choyait par écrit.

Quant aux lettres elles étaient portées aux nues par une critique qui oscillait entre vertige et adoration. Les goûts littéraires de Mitterrand le portaient vers les Chardonneries d'avant-guerre et son style est ampoulé et lourd, d'après ce que j'ai entendu de cette grande oeuvre littéraire qui, selon cette critisue orgasmique, par comparaison, fait sombrer Roméo et Juliette et Tristan et Yseut du côté de la littérature pour lycéens.

Les Tartuffes!

Post Scriptum:

Mon ami A. et sa femme A. m'ont offert, clin d’œil évident, le livre de Patrick Buisson "La cause du peuple". D'emblée je le reconnais je déteste le personnage et je n'aime ni son action passée ni encore moins les idées qu'il défend. Cependant j'ai commencé la lecture de son livre et je le trouve extrêmement bien écrit et passionnant. Comme Houellebecq dans un autre genre on peut donc aimer ce qu'écrivent des gens qui nous indisposent parfois jusqu'à l’écœurement. En le lisant je crois comprendre que cet homme est désenchanté de Nicolas Sarkozy et que la passion du pouvoir de Buisson et sa volonté d'influence l'ont empêché de le comprendre à l'époque où il travaillait pour lui. Il pensait agir lui-même par opportunisme mais celui qu'il conseillait était encore plus opportuniste que lui.

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13 octobre 2016 4 13 /10 /octobre /2016 07:00

Je prends le contrepied exact de ce que j'ai dit hier (mais vous êtes habitués à ma dialectique!) et de ce que j'écrivais pour dire tout le bien que j'ai pensé de l'émission télévisée qu'Arte a récemment consacré aux deux mandats présidentiels de Barack Obama.
Ce documentaire en 4 épisodes a été diffusé début octobre et je l'ai regardé presque d'une traite sur "Pluzz", cet excellent service qui permet de faire ses propres programmes aux horaires qui nous conviennent.
La critique d'abord, avant les louanges. Le documentaire était par trop technique (je veux dire par là qu'il fallait bien connaître les arcanes de la vie politique et économique des États Unis) et certains aspects un peu trop fouillés pour un public européen habitué aux raccourcis. Le système de santé "Obamacare", par exemple, a dû posséder une importance capitale sur place, ici les tenants et les aboutissants étaient peu être trop mis en avant.

Ces deux aspects mis en perspective la présidence Obama a été expliquée avec intelligence, justesse et honnèteté, une longue interview du Président encore en exercice appuyant les propos. Les quatre parties insistaient sur la politique étrangère (songez qu'Obama succédait à l'administration Bush), la crise des "Subprimes" et du système bancaire de 2008, l'opposition ferme et résolue du congrès à majorité républicaine, certaines difficultés intérieures (impossibilité de fermer Guantanamo, bavures policières à répétition et qui toutes impliquaient des noirs tués par des policiers racistes, relations très tendues avec l'Amérique puritaine et religieuse, conflit permanent et inextricable avec le lobby des armes) et d'autres extérieures (guerres à l'étranger...) donnant une impression de pouvoir contrarié voire mis dans l'incapacité de bouger.
Le Président Obama possède un charisme évident et sa culture et son humanité en font un chef d’État unique quand on le compare à ses contemporains.

S'il a pu commettre des erreurs et si l'on doit être "déçu" des résultats de sa présidence on le doit en grande partie à l'opposition sans nuance des Républicains (qui ont investi Donald Trump et qui ont réélu George W.Bush!) et à un monde en profonde transformation.

La télévision peut encore, parfois, surprendre lorsqu'elle devient le témoin éclairé de notre époque.
Il est vrai, et c'est à mettre à sa décharge, que les 2 soirées sur Obama ont dû faire 100 fois moins d'audience que Drucker flagornant la bécasse Dion du Québec!

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 07:00

J'ai hésité à acheter un livre de Samuel Gontier "Ma vie au poste" (Editions la Découverte) et l'ai longuement feuilleté le prenant puis le reposant. Finalement je ne l'ai pas acquis en me disant qu'il s'agissait somme toute d'un simple article de journal allongé et que je devais être d'accord avec 98% de ce que l'auteur y disait.

Il faut dire qu'il est journaliste à "Télérama", magazine que je ne lis pas mais dont je partage assez souvent les points de vue et qu'il a sous-titré son livre "Huit ans d'enquête (immobile) sur la télé du quotidien.

En exagérant légèrement je dirais que critiquer négativement a télévision est un exercice un peu vain tant il est aisé. De plus je ne la regarde pas assez pour connaître les contre-exemples que l'auteur cite et même s'ils sont effectivement navrants ils n'apportent rien au débat.

sans le chercher j'ai (re)trouvé, parmi les "nouveautés" estampillées ainsi ce livre à la médiathèque et l'ai naturellement emprunté. Je l'ai lu d'une traite, comme j'aurais lu l'article auquel je l'ai comparé et je l'ai trouvé intéressant, drôle parfois, inquiétant souvent et décourageant toujours.

Oui, la télévision Française est une machine à décerveler. Oui, la télévision Française est un instrument de pouvoir destiné à inculquer au plus grand nombre les règles d'or du capitalisme et du libéralisme. Oui l'actualité est au mains de désinformateurs qui passent tout à la moulinette de leurs présupposés (à cet égard les passages sur le nucléaire -cf Areva-, sur la menace terroriste, sur la publicité et la météo sont éloquents) et oui la télévision Française est aux antipodes de l'instrument de culture et de divertissement intelligent qu'elle aurait pu être.

Lorsque l'on voyage on constate que le mal est endémique et universel et que partout le crétinisme malfaisant de la télévision est porté à des hauteurs insoupçonnées.

Je cite la quatrième de couverture qui, mieux que moi, décrit le livre et son accablant consat:

"simpliste, démagogue et servile, souvent raciste et sexiste, la télévision dessine un monde effrayant où le culte d'un passé fantasmé voisine avec un scientisme échevelé, où l'on promeut la charité en vilipendant les assistés. où les faits divers, avec la ritournelle de "l'immense émotion suscitée par le drame" servent de tremplin à des discours extrémistes. où la tyrannie des émotions règne sans pitié, la plus primale, la peur, restant mobilisée comme jamais".

Je suis plus pessimiste que l'auteur et crains que le net ne vienne à son tour succomber aux mêmes tares, les mêmes prédateurs aux chéquiers gonflés pouvant seuls le museler.
Ils s'y attaquent déjà...

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11 octobre 2016 2 11 /10 /octobre /2016 07:00

A Bordeaux à Lyon, à Paris, à Toulouse j'ai vu ces deux zigues devant un panneau sur lequel figuraient des brochures se promettant de me conduire au paradis, de m'expliquer la Bible, de m'aider à voir clair dans ma vie et de suivre la lumière.

Quelquefois il s'agit de deux "américains" à la chemise blanche impeccable fermée jusqu'en haut et qui rappellent ces Chrétiens jusqu'au-boutistes qui rejettent tout et proposent de vivre comme au début de la chrétienté. D'autres fois il s'agit de fausses bonnes sœurs défroquées, habillées comme les dames catéchistes du début du XXème siècle, tristes et ennuyeuses comme doit l'être leur "paradis". il peut y avoir des jeunes, des vieux et des entre deux âges.
Tous, au lieu de s'occuper de leur propre salut, passent une partie de leurs journées dans les lieux passants à essayer de nous intéresser à leurs revues gratuites ("Tour de Garde") ou à leurs prospectus bien-pensants. Et donc à leurs croyances.

On fait encore moins attention à eux qu'aux innombrables quémandeurs (qui ne demandent jamais moins de 30 centimes) et autres punks à chiens, l'envie d'écouter des fadaises étant émoussées par la quantité d'âneries entendues tout au long de la journée par des spécialistes autrement plus convaincants.

Il n'empêche: je les regarde toujours avec intérêt me demandant s'ils sont "payés" au rendement et si leur Dieu note leurs apports de nouveaux "clients" sur un carnet.

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10 octobre 2016 1 10 /10 /octobre /2016 07:00

Deux fois en deux jours j'ai entendu et lu cette expression grotesque en l'occasion: "nous vous remercions de notre compréhension".
Grotesque et insultante parce que nous sommes totalement impuissants et que notre compréhension n'est pas acquise d'office et se mérite.
Vous êtes dans le TGV, il a déjà du retard (un problème "d'arrestation par la police en Gare de Montpellier d'un individu récalcitrant") et voilà que le train s'arrête en rase campagne pendant quarante bonnes minutes. Le jingle précède le "conseil formel de ne pas descendre en pleine voie" mais rien ne vous est dit des causes de ce blocage aussi contrariant qu'intempestif.
Enfin vous apprenez, alors que le train s'ébranle, qu'une panne de panneaux électriques (sic) était à l'origine de votre retard qui va vous faire manquer la correspondance et mettre l'organisation de votre journée cul par dessus tête. C'est alors que la bécasse des hauts parleurs (sans doute une voix artificielle) ajoute d'un ton exaspérant:

"Nous vous remercions de votre compréhension".

Que la SNCF prenne ses usagers pour du bétail nul ne l'ignore mais qu'elle se paie leur tête... voilà qui passe un peu moins bien.

Car enfin; de quelle compréhension s'agit-il? le billet est pris, composté et vérifié, la SNCF vous a vendu Toulouse-Bordeaux en 2H10 et vous avez parcouru la distance en 3H25. Sans indemnité ni excuses autre que cette expression idiote et à la limite insultante.

La poste maintenant. Cet organisme qui n'a quasiment pas évolué depuis la formation de la terre reste, dans le domaine du service, aux balbutiements de la civilisation. Les handicapés physiques et mentaux n'y sont pas 1% comme la loi l'oblige mais 99%. Il y a eu incompréhension de la loi. Songez que cet organisme, qui depuis se déguise en banque, a pour objet le traitement du courrier. Depuis les attentats de Charlie Hebdo les boîtes aux lettres sont closes!!!!!!!!!!! il faut déposer les lettres dans un endroit où n'importe qui peut en embarquer quelques unes.
Des machines compliquées, qui rendent la monnaie en pièces de 1, 2 et 5 centimes prennent 10 minutes pour affranchir un courrier...

Bon, tout ça on le sait. Ce matin, allez savoir pourquoi, la poste était fermée arbitrairement et sans explication.
Mais on nous remerciait de notre compréhension.

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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 07:00

J'ai déjà dit combien dérisoire me paraissaient celles et ceux qui, courant derrière une jeunesse bien lointaine s'habillent, parlent et écoutent de la musique "d'jeuns".
Sur France Inter, mais pas seulement, une échappée vantait ce lundi 3 octobre au matin les mérites de NTM et de je ne sais trop quel zéro flappi croyant par là rajeunir l'audience du 7/9 et la sienne.

Que croit-elle? que NTM est un groupe jeune? les deux protagonistes de l'affaire sont à couteaux tirés et l'establishment a tant fait pour récupérer Joey Star qu'il est en voie de Jean-Rénoïsation. Il va bientôt jouer dans les navets à deux balles de Danielle Thompson et fera peut-être un duo avec Gad Elmaleh, le comique monégasque. Un duo beuglé avec Céline Dion est envisagé!!!

Quant à l'autre rap qu'elle a semblé "kiffer grave" c'était tellement nul et inécoutable que même Patrick Cohen n'a pas fait de commentaire.
Juste après, toujours dans le cadre de la campagne du service public pour rameuter le jeune public, les rubriques échevelées de Thomas Legrand et de Dominique Seux faisaient dans l'iconoclaste et la provoc'..

Je plaisante, naturellement. Dominique Seux s'étonnait qu'on s'étonne que Donald Trump ne paie pas d'impôts depuis 30 ans et Legrand parlait d'Hollande.

Si ce n'est pas de l'info qui "envoie du rêve", qu'est-ce que c'est?

Parlons plutôt de belle musique, de celle qui parle à l'âme. Hier dimanche c'était la reprise de "Cantates sans filet" dont je vous ai vanté la qualité. Le principe est "simple". Bach a écrit 200 cantates, l'ensemble baroque de Toulouse se propose de toutes les jouer à raison d'une par trimestre environ. Il en reste 130 à interpréter et, hier, l'orchestre, les solistes et les choeurs ont joué la BWV 114.

Le principe est immuable: dans une des belles églises du centre de Toulouse la répétition publique commence à 17H00.

Le public, les musiciens, les chanteurs et l'orchestre s'unissent pour répéter le final.
A 19H00 la cantate est interprétée en son entier.
C'est à la fois magnifique et intimidant: quel talent ont ces gens qui se consacrent à la musique.
J'en reviens au début de ce post: il faudrait inventer un autre mot que "MUSIQUE" pour définir les râles vomitifs de nos contemporains et certaines oeuvres d'inspiration religieuse (ou pas) qui élèvent ceux qui l'écoutent.

Songez que le même mot désigne cet orchestre passionné et les flots de bruits qui tombent de murs de hauts parleurs des techno-parades!

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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 07:00

J'observe les voyageurs dans le tramway qui va jusqu'au palais de justice ou qui en revient. Comme il passe en bas, dans la rue où j'habite, je fais un constat étayé par une observation que je qualifierais de rigoureuse.
Le premier tram passe vers 6H tandis que le dernier quitte la scène vers minuit.

Dès les premiers passages et jusqu'aux derniers un passager sur deux a les yeux rivés sur son écran de téléphone ou de tablette. Certains ne regardent pas l'écran mais ont des oreillettes et s'en servent donc même si c'est moins visible.

Sur le même rang il n'est pas rare de voir des personnes qui sont toutes occupées à interroger leur téléphone en même temps. Les gestes sont automatiques et nerveux.
Les pires nous font partager leur ennuyeux monologue.

Le parcours du tram est plutôt agréable puisqu'il est en surface et qu'il traverse des zones citadines habitées. Il passe aussi devant les jardins de la prairie des filtres et également sur la Garonne qu'il enjambe en passant près du Ramier.

A cet endroit on voit le Pont Neuf, l'écluse du Pont St Michel et le groupe des 3 plus beaux immeubles de Toulouse. Au loin le Bazacle et l'Hôtel Dieu. Hier on voyait les Pyrénées du Pont St Michel. A toute heure du jour la Garonne est superbe d'autant qu'en cette fin d'été la lumière du soleil joue avec la couleur de l'eau.

Un bateau passe traînant un(e) pratiquant(e) de ski nautique tandis que les nombreux kayakistes s'entraînent sur le fleuve.
Nos dingues du téléphone ratent tout ça et la lecture du journal, les embouteillages que le tram méprise et les enfants qui jouent avant l'école.

Tout ça pour échanger des banalités sans importance et passer à côté de sa vie.

On dirait des robots avec leur gestes égoïstes et solitaires. Je ne peux m'empêcher de penser qu'on a vraiment "l'air con" lorsqu'on est ainsi, dans cette frénésie téléphonique.

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5 octobre 2016 3 05 /10 /octobre /2016 07:00

J'aime par dessus tout les petits moments imprévus comme celui-là. Que chaque jour en apporte un ou deux et la vie est bien plaisante.
Vendredi 30 je suis allé acheter "Marianne" et j'ai décidé d'aller en lire une partie à la terrasse du café de la Croix de Pierre, au soleil, en dégustant ce que la boulangère s'obstine à appeler un "rocher-coco" et que j'ai toujours connu sous le nom de Congolais.
Sans doute y a t'il là une de ces autocensures ridicules qui veut, par exemple, qu'on dise 'homme de couleur" plutôt que noir?

Là n'est pas la question, je m'assieds et déguste la pâtisserie au double nom sans faire plus attention que cela à la table de mes 4 voisins, hommes au fort accent toulousain et dont les âges allaient de quarante à une bonne soixantaine.
Soudain l'un d'entre eux se met à chanter en basque avec une voix absolument magnifique.

Lorsque je lève la tête pour voir lequel il est trop tard, leur discussion animée et joyeuse a repris. Je félicite donc celui que je crois être le chanteur qui me dit en souriant qu'il n'a pas ce talent là et me désigne son voisin de table qui se trouve être le plus âgé des quatre. Un homme élégant.

J'explique à cet homme très sympathique et modeste que je "chante" dans une chorale (en réalité j'émets des sons dis-harmonieux et à contre-temps) et que celle-ci manque cruellement de basses et de ténors, qu'il serait le bienvenu et que nous l'accueillerons bien volontiers. Je ne lui dis pas qu'il y a 80% de femmes, me réservant cet atout pour le cas où...

Il ne dit pas non et je lui communique, dans la poche qui contenait le rocher-coco-Congolais, en écrivant dessus entre les tâches de graisse, l'adresse mail et le nom de la responsable.

Puis je retourne à ma lecture.

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4 octobre 2016 2 04 /10 /octobre /2016 07:00

Si je goûte assez peu l'humour franchouillard pouet-pouet-belle mères je dois reconnaître que chaque fois que j'entends le sketch de Didier Bénureau justement intitulé "La belle mère" je suis plié en deux. .
Bien qu'outré force est de reconnaître que, s'il est improbable, le personnage féminin de femme détraquée crée par l'humoriste possède une logique qu'on a rencontrée un jour ou l'autre.
Comme sa devancière de cinéma "Tatie Danièle" la belle mère de Patricia est un concentré imparable de mauvaise foi, de bêtise et de méchanceté.

J'ai connu (et supporté) une personne dont la fréquentation était impossible parce qu'elle passait sans prévenir de la gentillesse attentionnée à l'agressivité la plus virulente.

Si elle restait polie l'exagération de ses griefs et leur soudaine expression me prenait toujours par surprise. C'est une femme qui inventait des situations pour étayer ses arguments et qui calomniait de manière si large que ses propres enfants ou petits-enfants n'y échappaient pas.

Avec elle dans les parages le dîner fin se transformait en guerre de tranchées et les obus volaient bas. Mais, je le répète, c'était imprévisible. Le dîner pouvait être aussi une merveille d'équilibre entre des plats de qualité et des vins du même tonneau. Je mentirais si je disais que la richesse de sa conversation égalait celle de ses repas.

Une contradiction, un verre de trop, un détail insignifiant suffisait à déclencher les hostilités et la maîtresse de maison se métamorphoser en harpie venimeuse. En a t'elle gâché des week ends, des jours de vacances, des soirées de Noël et des retrouvailles familiales.

Le sketch de Bénureau est censé se dérouler dans le cadre de discussions téléphoniques et c'est là que la fiction rejoint le réel: la dame "en vrai" donnait toute sa mesure lorsqu'elle appelait tard le soir. Souvent ivre elle agonisait d'injures et de reproches sa fille qui, au simple son de sa voix savait que ça allait tanguer.

Alors c'est certain, la belle mère du sketch est too much et il est sans doute impossible d'être aussi désagréable.
A y repenser je n'en suis cependant pas certain!

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3 octobre 2016 1 03 /10 /octobre /2016 07:00

Mercredi 28 septembre en prévision de "l'horreur ferroviaire" que constituent plus de deux heures dans un TER entre Toulouse et Rodez j'ai acheté -ce que je ne fais quasiment jamais- le quotidien "Liberation" (sans doute à cause du titre sur Sarkozy qui me satisfaisait: "Ses amis, ses affaires ses emmerdes"... et du sous-titre qui me comblait: "Distancé dans les sondages Nicolas Sarkozy est rattrapé par une série d'accusations qui plombent sa campagne et son avenir".

Vendu au prix de 2€ ce journal, c'est mon avis, ne les vaut pas. Cependant, dans cet exemplaire, j'ai trouvé une excellente justification de mon achat. Une seule et qui n'a rien à voir avec le sujet de une.

Cette excellente raison est constituée par un texte traduit, sur deux pages pleines et publié dans la rubrique "Idée". Il concerne la paix qui se signe actuellement entre l’État Colombien et les Farc, une guérilla marxiste pure et dure qui existe depuis une cinquantaine d'années.
Ce point de vue est signé par un écrivain Colombien, Héctor Abad Faciolince dont le père a été tué en 1987 par les forces paramilitaires et le beau-frère kidnappé à deux reprises par la guérilla et libéré contre rançon.

C'est dire qu'il sait de quoi il parle.
Si l'on est un peu objectif la Colombie, pour le Français informé par la télévision Française c'est le pays de Pablo Escobar (que nos banlieues voient en héros, comme le Scarface du remake de De Palma), l'otage Ingrid Betencourt et les Farc. C'est limité!

Faciolince écrit sur les rapports de force entre l'état Colombien, les 3 derniers présidents, la guérilla (un fanatisme messianique l'animait dans la dernière religion du XX ème siècle, le communisme marxiste léniniste précise t'il) et le peuple.

Sa description de ce que vivait les populations -ça se résume à payer et être "protégé" par les forces paramilitaires ou payer l'impôt révolutionnaire et être "protégé" par la guérilla- plus on s'éloignait des villes et moins il n'y avait de choix. Dans les deux cas les bavures étaient nombreuses. Le bilan est de 45000 disparus et de 26000 morts.

Faciolince détaille les conditions de cette paix qui, naturellement, nous font nous poser des questions sur l'impunité, sur le châtiment, sur le pardon et, tout simplement, sur notre humanité.

L'auteur de la lettre reconnaît qu'il comprend ceux qui refusent cette paix mais il explique les raisons qui sont les siennes de la soutenir. C'est clair, généreux, et profondément intelligent. Comme sa conclusion :

"La paix ne se fait pas pour que règne une justice entière et complète. La paix se fait pour oublier la douleur du passé, pour diminuer la douleur présente et pour prévenir la douleur future".

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