Je vais m'énerver tout seul, devant mon écran d'ordinateur à propos de... propos tenus par des "victimes" du pédophile - violeur en série à qui "Envoyé spécial", d'habitude mieux inspiré a consacré une partie de son temps jeudi 20 mars dernier.
L'homme a consigné ses crimes, ses méfaits, ses saletés, ses vices (etc.) sur des carnets qui sont, avec ses aveux, les bases de sa comparution devant un tribunal. Je le répète, d'ordinaire Elise Lucet et ce magazine d'information sont d'un niveau correct ce qui n'était pas le cas ce jeudi.
Ca a d'ailleurs commencé très fort: une de ses victimes présumées, âgée de 9 ans au moment où le chirurgien l'aurait caressée à son insu a employé les expressions systématiques du journalisme bas de gamme et de la psychanalyse béate: violée "à mon insu", "ce viol m'est revenu en mémoire par flashs" "je veux me reconstruire" et, bien entendu, l'inévitable, "je veux être reconnue comme une victime".
Le ton était donné le documentaire est ensuite resté au ras du sol avec utilisation de caméra cachée et questions dont la réponse est justement dans la question. L'avocate et la famille étant mises à contribution pour obtenir les larmes de la victime. Les larmes et le vocabulaire stratégique étant indispensables.
C'est un jeu que je fais lorsque j'entends ce genre de doc: à quel moment l'interviewé pleurera t'il, quelles locutions seront utilisées qui figurent dans la palette lexicale spécifique à ce sujet.
Il va de soi que le racolage émotionnel est pourvoyeur de spots publicitaires et que la télévision ne saurait se passer de ces shows pleurnichards et et générateurs d'indignation induite.
La télévision est vraiment un média pour vieux.
Puisque nous sommes devant la télévision restons y quelques instants encore. Avec mon blog vous n'avez pas à craindre de publicité!
La télévision, surtout depuis la réussite temporaire de Canal+ a fourni au cinéma un bon nombre de "comédiens" qui n'ont pas tous étudié au Cours Simon ni fait l'apprentissage au théâtre. Des Miss météo, des amuseurs pas amusants, des présentateurs et sans doute des laveurs de carreaux et des maquilleuses sont devenues des "stars" à qui tout est permis: vedettisation de leur conjoint(e), de leur nièce, de leur enfants, pubs gratuites dans des émissions de renvoi d'ascenseur et j'en passe.
Aujourd'hui ces vedettes sont un peu éloignées du cœur de cible des producteurs de cinéma et reviennent à leur premières amours, la scène de stand-up ou le feuilleton télé.
Heureusement, et ce sera ma dernière pique, il y a des Pierre Lescure et des Yann Barthès pour les trouver "géniaux" dans des films "géniaux" qu'ils nous conseillent d'aller voir, conseil qu'ils ne suivent sans doute pas car leur cynisme reste discret...