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22 décembre 2023 5 22 /12 /décembre /2023 07:00

L'Uchronie est un jeu d'esprit qui consiste à "réécrire l'Histoire". Imaginer un ou des évènements qui aurai(en)t changé le cours de l'Histoire: que la fuite à Varennes soit un succès et que Louis XVI ait réussi à quitter la France le 21 juin 1791, que Pétain soit mort entre les deux guerres etc. 

Souvent nous nous demandons ce qu'aurait été le Monde si Hitler avait été reçu au concours de l'école des Beaux-Arts de Vienne, s'il avait été tué lors du putsch de Munich le 9 novembre 1923, si le Maréchal Paul Von Hindenburg ne l'avait pas nommé Chancelier le 30 janvier 1933 ou tout simplement si une des nombreuses tentatives d'attentat sur la personne d'Hitler avait réussi. Il est à peu près certain que la face du Monde en eût été changée, bénéfiquement il s'entend. 

Quand on lit une biographie de ce personnage abject; l'un de pires que l'Humanité ait engendrés on se demande si, aujourd'hui, il n'est pas quelque part un autre personnage diabolique en devenir. 

Je pense évidemment à Donald Trump dont tous les augures s'accordent à dire qu'il a de grandes chances de remporter l'élection présidentielle américaine de 2024. Il sera alors âgé de 78 ans*.

Bien que précédé de l'expérience désastreuse de son mandat de 45ème Président. (2017-2021) tout indique, à la date d'aujourd'hui qu'il est possible sinon probable qu'il sera réélu. C'est un homme imprévisible au caractère coléreux et à la personnalité infantile. Un menteur pathologique, un homme imbu de lui-même et incapable de se remettre en question. Malgré la catastrophe qu'a été sa présidence (politique extérieure erratique, affrontements permanents avec l'opposition, les médias, certains chefs d'états, les Institutions etc.), le ridicule du personnage et son impossibilité à se dominer en font un homme dangereux. On l'a vu lors de l'assaut du Capitole qu'il a contribué à faire exister en soufflant sur les braises des haines politiques qu'il a soigneusement entretenues pendant 4 ans. Son refus avéré du résultat des urnes est terriblement inquiétant. 

Les ridicules, les scandales, les affaires douteuses et la personnalité de ce vieil homme n'ont pas, loin de là, fait s'achever sa carrière. Au contraire! plus il est ignoble, plus il déraille meilleure est sa côte dans les sondages d'opinion et principalement dans ceux qui ont trait à l'élection de l'année prochaine. 

C'est ici que l'on aimerait que les choses changent par miracle: peut-on imaginer qu'il meure, qu'un des procès en cours l'abatte, que les Américains aient un sursaut et ne le réélisent pas...? 

Dans 1 an, de date à date, on saura si le fou dingue Républicain aura été porté à la Maison Blanche. J'espère qu'on aura pas recours à l'uchronie pour que cette menace ne se réalise pas. 

 

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21 décembre 2023 4 21 /12 /décembre /2023 07:00

Au 7ème essai (3 pour le père, 4 pour la fille) il se pourrait bien que la France se donne au Rassemblement National. Tout, en tous cas, semble aujourd'hui l'indiquer : Tout d'abord la première concernée semble vraiment y croire, ensuite son entourage est fébrile comme si la distribution de postes et prébendes était pour demain. Les médias, ensuite, semblent eux aussi convaincus que le "plafond de verre" et autres "sursaut" font désormais partie du passé.  Certains analystes, des politologues, les commentateurs habituels de la politique et votre voisin de palier envisagent cette possibilité sans plus parler de quitter le pays et demander l'asile politique au Costa Rica. 

Tout se présente comme si les 3 années et demie qui nous séparent de la prochaine élection présidentielle n'étaient qu'une étape déjà presque franchie. 

Il me semble, à moi qui suis la politique depuis pas mal de temps, que rien n'est jamais joué à 3 ans d'une élection. Il suffit de se souvenir de Jospin battu au 1er tour de celle de 2002, de Fillon grand favori et arrivé  en 3ème position pour ne rien dire de Macron que personne n'envisageait vainqueur en 2017. 

Que les soutiens de Marine Le Pen y croient c'est compréhensible: le PS et les Républicains sont au fond du trou et ce n'est sans doute pas lui faire injure que dire que Ciotti est fait pour diriger un parti comme moi pour faire de la moto-neige en Sibérie. Les anciens "partis de gouvernement" sont dans les choux et les places libérées ont été occupées par les extrêmes. Logique. Pénible mais logique. 

Ces formations de droite et de gauche de gouvernement ont cru que l'alternance entre elles était éternelle. Réveil difficile!

Du fait qu'il ne peut légalement se représenter, la possibilité d'agir d'Emmanuel Macron est réduite et va continuer à s'affaiblir. LFI, comme tous les partis de ce type est un réceptacle de ceux qui votent encore mais pour saborder les institutions et la société telle qu'elle est.  Les écologistes et le Modem sont insignifiants en tant que forces d'attraction. Les écologistes parce que dès qu'ils sont plus de deux ils se disputent, le Modem parce que le Centre est "aux affaires" et que ce n'est pas brillant. 

Marine Le Pen doit tenir le raisonnement de Michel Blanc dans "les bronzés": "Sur un malentendu ça peut marcher". Et effectivement, malgré ses problèmes judiciaires, la faiblesse des personnes qui l'entourent et le souvenir durable de certaine prestation télévisée accablante elle peut être élue. 

On voit comment, avec une majorité relative, les soutiens du président Macron ont du mal à gouverner. Essayer d'imaginer comment elle le pourrait avec les seuls soutiens du RN... c'est se dire que l'on va vers une catastrophe et que personne ne sait exactement comment l'éviter.

L'impatience du RN est logique. Les démocrates ont cependant un peu plus de trois ans pour l'éviter à la France. 

 

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20 décembre 2023 3 20 /12 /décembre /2023 07:00

Ce sont des petits films de genre, des films de série B destinés à un pubic adolescent ou post adolescent réalisés par des tacherons inconnus (et souvent destinés à le demeurer) dans lesquels jouent des comédiens eux aussi à peine sortis de l'adolescence. Il y a des genres et des sous-genres mais ces films suivent presque toujours la trame des films d'horreur et sont d'origine américaine. 

Le scénario contient des passages obligés: un virus ou une bête invincible, des humains revenus à l'état sauvage, des gens qui tirent sur d'autres gens , incapables de s'entendre pour affronter le danger et des traces d'American styles de vie bien présents: la canette de bière, le pick up, la station essence,, le crotale, l'anti héros qui en devient un vrai, la fille gourde qui devient forte et le jeune écervelé qui meurt dignement. 

Ces films, produits au kilomètre par d'obscures maisons de production constituent le fonds de catalogue de sociétés de production de cinéma. On ne les voit pas sur les écrans, ils ne bénéficient d'aucune publicité et ils ont toutes les chances de demeurer inconnus sauf si le hasard vous met en présence, sur une chaîne de télévision confidentielle par exemple. 

Et pourtant ils remplissent une mission sans doute à leur insu: glorifier les USA, saluer leur civilisation et nous faire adhérer à leurs valeurs. 

Que le péril soit constitué par un virus, un tremblement de terre,  des animaux préhistoriques, des habitants d'une autre planète ou toute autre calamité; l'histoire est la même:  après un long moment d'égarement les autorités se reprennent, trouvent une solution et les survivants du groupe vedette iront vers un avenir meilleur. C'est un schéma récurrent et il n'est pas un "danger", des piranhas aux TRex, des morts-vivants aux Martiens qui n'aie été scénarisé et fait l'objet d'un film. Il y a des sous-genres (films de requins et autres monstres marins, film d'attaques d'autres planètes, films de virus ou de maladies etc.) mais ils s'inscrivent dans cette glorification de la société et la symbolisent aussi sûrement que le Stetson, les armes à feu, le couteau de combat, le pick-up et les donuts.  

Et les pom-pom girls. 

 

 

 

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19 décembre 2023 2 19 /12 /décembre /2023 07:00

Finalement vieillir n'est pas plus désagréable que cela, mais la douleur. Un moment survient, que l'on pourrait dater à l'heure près, où nous nous sommes dits: "cette lancinante douleur intérieure, je ne m'en débarrasserais plus jamais." C'est une douleur physique d'intensité variable et qui migre dans le corps. Tantôt une pointe enfoncée, tantôt une brûlure, toujours reconnaissable même lorsqu'elle se fait discrète. 

Disant cela je pense à une douleur physique. Nous avons apprivoisé dès l'enfance la souffrance morale et savons nous en protéger. Du moins y parvient on soi même ou avec une aide. La tenir en lisière. lui donner ses justes proportions. 

L'autre, la violente qui est le signal d'un déséquilibre intérieur peut être calmée chimiquement; elle ne peut disparaître complètement et revient plus forte et enragée. Au médecin qui ausculte, notre pauvre vocabulaire est insuffisant pour dire qui elle est et ce qu'elle fait. "J'ai mal là" dirons nous. Au genou, au dos, à la tête, aux reins. Disant cela il nous semble que l'homme de l'art localise parfaitement le point névralgique, qu'il en connaît les effets et qu'il va y remédier en le neutralisant. 

Mais personne n'habite notre corps hormis nous-même. Personne ne sait mieux que soi le genou douloureux qui déforme la marche, qui déplace les os et qui se renforce des gênes qu'il crée et des douleurs annexes qui lui sont redevables. 

Parfois on s'habitue et on se surprend même non pas à l'aimer mais à se dire qu'elle n'est pas là par hasard et que si elle se manifeste c'est que le corps fonctionne en fin de compte. 

La médecine moderne analyse tout avec une incroyable précision. Le médecin fait procéder à des quantités d'analyses qui montrent qu'il y a douleur, que celle-ci à une cause et qu'on (lui et moi) va lui régler son compte. 

Commence le cycle des soins. On prépare une opération. On va cibler la douleur et la détruire comme un missile sol-air détruit un drone. On a fait faire une IRM, un Doppler, une OTV, une intervention chirurgicale . Cela prend du temps et il arrive que la douleur semble diminuer pendant les préparatifs comme si elle nous disait qu'elle pouvait se faire oublier si on le souhaitait. 

On a fait tout ce que la médecine conseille dans le cas qui nous préoccupait. On est passé par la rééducation fonctionnelle et tout devrait être parfait.

Et le mal, la douleur, revient. Avec la même intensité qu'avant le parcours de santé. Pire, il a généré d'autres douleurs qu'on espère provisoires. 

Vaine espérance. 

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18 décembre 2023 1 18 /12 /décembre /2023 07:00

Une fois encore le "bal des Tartufe" s'est remis en branle! cette fois c'est Gérard Depardieu qui est cloué au pilori. Un documentaire filmé dont on ne sait pas grand chose sinon qu'il est réalisé par ce moralisateur clair et net qu'est Yann Moix et qu'il présente 7 minutes, qui, mises bout-à-bout est un chapelet de propos ignobles et dégradants pour les femmes. Obscénités proférés par Depardieu sur plus d'une heure et demie de film. 

Je ne défendrais pas Gérard Depardieu qui a suffisamment d'avocats, des vrais* et des faux, pour dire "Amen" à tout ce qu'il dit, fait ou pense. Avant lui un ancien ministre des finances, ancien président du FMI et probable candidat à la Présidence de la République avait suscité les mêmes timides réserves voire les justifications embarrassées devant des propos immondes (il qualifiait les femmes sélectionnées pour ses besoins sexuels de "matériel"). Un présentateur de télévision, inamovible et bien en cour bénéficia lui aussi, très longtemps, d'une omerta devant des actes de soudard persuadé de son immunité. 

Car c'est cela qui me renseigne sur nos mœurs plus que les bassesses verbales ou sexuelles des "mâles Alpha" cités plus haut. En tant qu'homme sans fonction de pouvoir j'ai entendu parler de ces petits potentats locaux, chefaillons ou édiles locaux qui jouaient au coq de basse-cour, au vu et au su de tout le monde et bénéficiaient d'un silence absolu sur leur prédation. 

Certaines femmes résistaient, d'autres cédaient, la plupart partaient. Le vrai coupable recommençait avec une autre et ainsi de suite. Les syndicats avaient d'autres préoccupations que défendre leurs ouailles contre ces comportements dégueulasses. On n'allait pas se priver d'un recteur, d'un préfet ou d'un directeur général.  La victime, elle, était promptement poussée vers la démission quand on ne lui trouvait pas une faute grave pour la priver de ses droits. 

Mais je m'éloigne. Il suffisait de lire des articles de cinéma pour savoir que Depardieu était intouchable. Un grand Mamamouchi devant lequel nulle prosternation n'était trop appuyée. Le bouddha était adulé et respecté. Acteur bankable et ogre menaçant on l'amadouait avec des compliments. 

Même chose pour le si doué DSK ou le gendre idéal PPDA. Et tous les autres connus ou pas. "On" prenait fait et cause pour l'ours agressif et non pour La biche aux abois. Si, en plus la biche pesait 40 kilos et était isolée on la déchirait à belles dents. 

Ils me font rire les journalistes qui disent aujourd'hui leur dégoût tardif sur des choses qui se savaient même hors métier. Il fallait voir les mêmes s'extasier sur le vin produit par Depardieu: aucun d'entre eux n'aurait osé dire que le seul vin qu'on eût pu lui comparer était celui en bouteille plastique verte des clochards. Je ne connais pas et n'ai jamais vu Pierre Richard en vrai mais je sais qu'il avait "le melon" et qu'il était tyrannique. L'information passe, surtout avec les réseaux sociaux ou l'anonymat permet de régler des comptes.

Et le beau couple formé par Anne Sinclair et son séduisant mari... Qui pour expliquer ce que cachaient des allusions très voilées et incompréhensibles pour le public?  Nous ne savions pas mais nous comprenions qu'il y avait quelque chose. On nous l'a caché et ceux là mêmes qui étaient mystérieux envisageaient un Président pour le moins inquiétant. 

J'arrête là. Le Depardieu réel doit être plus proche de celui que lui faisait jouer Bertrand Blier que de Cyrano. Rappelons nous la forte et élégante formule des "valseuses": "Il doit bien y avoir un cul qui nous attend quelque part". Le Raspoutine de la télé devait penser comme ça. 

 

* J'ai entendu ses deux avocats. Leur défense est remarquable. Ils obtiendront le minimum ou la relaxe car leurs arguments juridiques m'ont semblés imparables. L'image de leur client, elle, sera plus difficile à restaurer. 

 

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15 décembre 2023 5 15 /12 /décembre /2023 07:00

Il arrive parfois que la vie nous offre des moments amusants au moment où l'on s'y attend le moins. J'aimais bien une très vieille cousine de ma femme qui m'avait séduit par ses réflexions et ses remarques souvent teintées d'un fatalisme ombrageux ou d'un humour noir. Mais aussi parce qu'elle ne se plaignait jamais et était satisfaite de la vie qu'elle avait eue. 

Cette femme est morte mercredi dernier et ce mardi j'ai assisté à ses funérailles dans les Landes, "son" département qu'elle aimait tant. 

Cette dame avait un seul défaut à mes yeux: elle était raciste. Raciste comme on l'était dans sa génération (elle était née dans les années 20, 1920). Elle n'aimait pas les étrangers. Elle ne supportait pas les immigrés, elle qui devait en voir un "en vrai" une fois par an...

Ses funérailles ont eu lieu dans une jolie église au milieu des pins. Les chants étaient beaux et repris par la petite assistance (à son âge on est souvent en déficit d'amis et de famille). Furent lus des textes écrits avec talent qui la décrivaient bien telle qu'elle fût, surtout dans ses dernières années. Nous n'eumes pas le temps d'attraper froid car la bénédiction ne fut pas trop longue quoique remplie d'émotion et de sincérité. 

Le prêtre fit un petit laïus dans lequel il parla de notre tristesse et la compara aux funérailles dans l'Eglise Africaine où musique, tam-tam et pleurs se mêlaient. 

Le prêtre était noir. Un Africain très noir, noir comme ceux qu'elles ne supportaient qu'avec difficulté. 

 

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14 décembre 2023 4 14 /12 /décembre /2023 07:00

Notre pays est tout entier occupé par une grande affaire: l'Ukraine? non. La Chine? non plus. les pénuries d'eau? le climat? non, non, vous n'y êtes pas. La France est une immense cuisine ou le "Top chef" répond au "meilleur pâtissier de France" qui lui-même arbitre le match Michel Etchebest contre Cyril Lignac.  L'hexagone est un gigantesque restaurant où l'on coupe la frite en quatre et où l'on disserte doctement de l'agar-agar et du serpolet. 

Au début c'était amusant c'est devenu insupportable. Dans ce pays ou le tour de taille est le symbole involontaire de la bonne santé de nombre de nos contemporains tout se termine à la cuisine.

Il y a deux types de tables: la toxique avec une nourriture industrielle effroyable qui contient en quantité les ingrédients qui font frémir les diététiciens et la nourriture chichiteuse des grandes tables où l'on emploie un vocabulaire prétentieux en rapport avec l'élévation de la note que l'on vous présente pliée dans un porte carte en cuir lui-même servi sur un plateau. 

A chaque assiette décorée de fleurs ou de vinaigre balsamique le serveur se met au garde à vous et vous dit un texte du style: "Asperges de nos champs avec vinaigrette au jus de truffe et poivre gris" Il termine ce laïus inutile par un sonore "bonne continuation" (!) ou un "bonne dégustation" vaguement ridicule. 

L'eau vous est servie comme s'il s'agissait d'un grand cru classé et le grand crus classé nécessite dix minutes de ronds de jambe avant d'être enfin dans votre verre et le sommelier au diable. 

Chaque plat est plus ambitieux que le précédent, plus énervant également. Ce ballet de serveurs, ces politesses compassées, ces plats décevants d'être survendus font que le repas dure trop longtemps. Le plateau de fromages est là, il est plus de 22H00 et il reste le sucre quasi pur des desserts maison. 

Quand, enfin, nous nous levons le repas achevé nous avons l'impression d'etre là depuis très longtemps. Les salamalecs des adieux terminés, sur le parking, nous guettons les premières douleurs de la digestion de ces plats trop riches et de ces mets trop lourds. 

 

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13 décembre 2023 3 13 /12 /décembre /2023 07:00

Le père et la grand mère de Yeong, touchés par notre sollicitude vis à vis de leur fille et petite fille de dix-neuf ans seule en France lancèrent l'invitation; Et si vous veniez en Corée? la proposition, sur le moment, nous sembla au mieux baroque au pire infaisable. 

Pour être franc la Corée ne nous attirait guère. C'était loin de Toulouse, un pays presque détruit par la guerre dans les années 50, des homo economicus tout à leur volonté de concurrencer la Chine et le Japon. Nous ne connaissions guère l'Histoire de ce pays divisé en 2 et partant, avions peu de raisons de boucler nos valises pour nous y rendre. 

Mais Yeong était une merveilleuse ambassadeur et une diplomate de talent. Elle sut nous convaincre que la retrouver dans son pays serait une bonne chose pour nous trois. 

Une fois vaincues nos réserves et les derniers freins desserrés nous prîmes l'avion pour Séoul. L'aéroport d'Incheon est l'un des plus immenses que j'aie jamais vus. Une sorte de ville illuminée et ultra moderne. Dans la foule, une fois les formalités rapidement effectuées; nous reconnûmes Yeong qui nous fit un petit signe. Les Coréens ne sont pas démonstratifs. Les signes d'affection sont rares. 

Elle nous conduisit à notre hôtel, un building sans personnalité mais confortable selon les standards des hôtels de luxe internationaux. Nous discutâmes quelques instants puis elle prit littéralement congé de nous. J'emploie le mot congé à dessein parce que de congés il n'est pas question en Corée ou alors très peu. Elle avait obtenu 1 journée et demie et nous avait bâti un programme pour quand nous serions seuls. 

Nous avions pris date pour le dernier jour qu'elle nous consacrerait. 

Ce temps passé avec elle à découvrir la gigantesque ville de Séoul (14 millions d'habitants!) fut un plaisir que je revis rien qu'en y pensant. Sourires aimables partout, gens prêts à aider, offrant de nous indiquer notre chemin sans qu'on l'ait demandé, nous donnant les lignes de métro et les rudiments de la vie dans une telle mégapole.

Tout nous plaisait, tout nous surprenait. Bien sur nous vîmes des clochards dans un dénuement absolu, des baraques en tôles et planches, des quartiers lépreux mais aussi une richesse incroyable. Je m'amusais à regarder les voitures aux feux rouges: des cylindrées inconnues ici qui devaient consommer l'équivalent d'un yacht. 

Ce qui, à Séoul, nous frappa particulièrement était la toute nouvelle sensation de sécurité absolue que nous ressentions. La police était présente mais pas voyante. Il y avait bien des caméras nombreuses mais c'est une sensation que nous avions. 

Dans le métro nous étions les 2 seuls européens dans une rame grande comme un TGV. Nous n'osions plus parler. 

Evidemment la propreté, l'absence d'animaux domestiques et le bruit de la circulation nous frappa. Traverser la moindre avenue nous semblait traverser les Champs Elysées.

Très sages et disciplinés les Coréens respectaient les signaux (traversez piétons) et semblaient patients. 

Nous visitâmes un temple et eûmes un rendez-vous très intéressant avec un  écrivain qui vivait dans une maison ancienne restaurée  qu'il nous fit visiter avant de nous offrir le thé dans sa sublime bibliothèque. 

Nous traversâmes des jardins publics assez nombreux et vîmes enfin des enfants qui, curieusement sont peu visibles dans les rues. Eux montraient de la curiosité devant notre apparence d'étrangers bizarres. 

Quand la nuit tombe, d'étranges motos carapaçonnées comme des chevaux de tournois s'arrêtent le long du trottoir et en moins de dix minutes un restaurant pour 4 personnes assises est monté et prêt à servir des "Bibimbaps", le plat national. Ill y en a partout et leur plats sont aussi bons que rapidement préparés. Là aussi l'amabilité est invraisemblablement partagée. 

Le talon de l'une de mes chaussures a témoigné une inquiétante propension à se décoller. J'avise un cordonnier ambulant qui regarde mes chaussures, taille deux pièces de semelle, les recolle avec soin et me demande une somme ridicule pour un travail si efficace que les chaussures ont duré deux ou trois années après mon retour. 

J'ai découvert les traces des combats entre les 2 Corée (dans laquelle s'affrontaient les 2 puissances de l'époque, les USA et l'URSS).  vu d'atroces prisons et d'autres choses encore comme ces statues de très jeunes filles ou femmes, prostituées sous la violence de l'envahisseur Japonais et désignées par l'euphémisant nom de "femmes de réconfort" . Certaines n'avaient pas dix ans. 

Heureusement les jardins et les temples bouddhistes ramenaient la paix intérieure après ces visites déstabilisantes. 

Nous sommes allés en bus au centre de la Corée, la partie du pays qui n'a pas encore été touchée par la modernité. Je raconterais une autre fois ce moment très étonnant. Entre autre un dîner typique d'accueil grandiose mais surprenant, une nuit dans un hôtel de passes (nous ne la savions pas) et une promenade dans la Corée ancienne. 

Nos pas nous ont amenés à Busan, autre mégapole située en bord de mer. 

Puis un TGV nous a ramené à Séoul que nous avons quitté à regret.. 

 

 

 

 

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12 décembre 2023 2 12 /12 /décembre /2023 07:00

Henri Kissinger en enfer.

J'ai appris que Henry Kissinger est décédé récemment. J'espère qu'il souffrira les tourments qu'il a indirectement et directement causés au peuple Cambodgien mais aussi aux Vietnamiens et aux Chiliens pour ne citer que 4 pays dont il s'est occupé..  Voilà un homme qui issu d'une démocratie est arrivé au sommet du pouvoir (sous Nixon) en tant que chargé de la politique extérieure. Par ses positions, par ses actions et par les régimes qu'il soutenait, Il avait beaucoup de sang sur les mains et beaucoup de malheurs sur la conscience. J'espère sans y croire qu'une éternité de flammes et de douleurs lui sont réservées dans l'au-delà si au-delà il y a, ce dont je doute fort. Ce ne sera jamais assez pour qu'il paie le cynisme avec lequel il a traité l'Asie du Sud-Est, là où il a fait le plus de mal. 

Pour clore la farce, souvenons nous que le bon Dr Kissinger a reçu le prix nobel de la paix. J'écris cela en lettres minuscules parce que ça en serait risible si ce n'était pas tragique. 

 

Avocat et Politique, l'antinomie. 

De tous temps il y a eu ce que les journalistes appellent "des ténors du barreau". Ce sont des avocats dont la personnalité, la faconde et le sens du spectacle les distingue de leurs collègues et concurrents par leur audace, leur culot, leur chance, leurs connaissances et leurs convictions. Emmanuel Macron a cru bon de nommer l'un des plus représentatifs de cette caste à part garde des sceaux et Ministre de la Justice. C'est une idée qui pouvait paraître provocatrice mais qui s'est surtout avérée être une mauvaise décision. 

Ces avocats de renom, incontestablement doués, semblent être de "tous les coups". On disait autrefois de certains anonymes du barreau qu'ils"défendaient la veuve et l'orphelin". Avec les commis d'office ils héritaient des dossiers sans valeur ajoutée dont personne ne voulait. Eux (et Me Dupont-Moretti) ne dédaignaient pas défendre certains de ces dossiers qu'ils transformaient en plaidoiries à grand spectacle. J'avoue que je ne comprends pas ce qui a poussé un avocat au sommet de son art à bifurquer vers la politique qui est presque le contraire de sa spécialité. Je dirai même que la politique ne requiert pas -ou plus- de talent oratoire et de brio là où le métier d'avocat n'est constitué que d'eux.

 

Jordan Bardella, symbole de la décadence. 

Il faut reconnaître que Marie Le Pen a su distinguer, dans son minuscule vivier de sous-chefs un type au discours 100% pur RN mais à l'apparence physique agréable. L'homme manie la langue de bois du RN comme s'il avait vingt ans de plus mais il a un physique qui plaît aux groupies du parti de la droite extrême. J'ai vu un spectacle hallucinant dans "Quotidien" où on voyait des jeunes filles (16-17 ans) crier son nom comme elles l'auraient fait pour un chanteur à minettes. Lui trouvait cela tout à fait normal et souriait tout en se prêtant à des selfies et des signatures d'autographes. 

Après "les soviets plus l'électricité" voilà le "fascisme et les selfies". Plus aucune digue ne résistera à cette formation politique qui est en train de se préparer à investir l'état. 

 

 

 

 

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11 décembre 2023 1 11 /12 /décembre /2023 07:00

J'habite dans la 5ème  ou 6éme ville de France. 1 000 000 habitants en comptant les communes limitrophes. Le maire, M Moudenc a été réélu aux dernières municipales. C'est un Républicain, mais aussi un centriste bref un type sans aspérité ni caractère qui semblait vouloir rejoindre la majorité présidentielle mais a hésité.  Comme maire on ne peut pas lui reprocher de l'immobilisme (surtout pendant ce mandat) mais il a un fort déficit de communication. C'est un autocrate municipal qui décide de tout. 

Il a crée des "mairies de quartier" et a nommé des maires savonnette: des gens qui sont là pour prendre les coups à la place du maire et qui ne servent pratiquement à rien. La nôtre est une jolie jeune femme qui n'est au courant de rien, n'habite pas le quartier ("j'habite tout à côté dit elle et je viens souvent"). C'est tout dire. La voiture est l'ennemie déclarée de la municipalité qui supprime des places de stationnement par fournées de 10 ou 12, sans concertation (quoi qu'elle en dise). Cet été, pendant que nous suffoquions sur les plages la mairie a crée des pistes cyclables plus larges que des autoroutes.  C'est la lubie de l'équipe municipale: le vélo, le vélo, le vélo. 

Je vous ai déjà parlé du Carrefour qui va s'ouvrir en février-mars prochain et dont le quartier n'a absolument pas été tenu au courant. Madame la Maire dit l'avoir appris "par hasard" comme les riverains!. Nous en avons été informé parce que quelqu'un l'a su et a  communiqué mais la dead line pour donner son avis et ses remarques était le 6 décembre. Naturellement le Carrefour va ouvrir et les nuisances n'atteindront pas les jolies oreilles de Madame Maire. L'action de cette dernière s'est limitée à rencontrer quelques riverains excités (en les berçant de promesses fallacieuses et de phrases toutes faites) et à relayer la parole de la "vraie" mairie. 

Une discussion vaine mais qui soulageait a réuni une petite soixantaine de personnes mardi 5 et nous avons tous compris que c'était plié, emballé, fourgué. Il y aura le Carrefour, circulez. 

Cette démocratie de façade est le symbole de ce qui ne va pas dans ce pays. On prend les électeurs pour des charlots, on fait semblant de les consulter et on fait ce qu'on a décidé en petit comité.  République bananière, nos élites décident à notre place. Quand elles nous consultent (le référendum sur le texte valant constitution de l'Europe) et que nous disons notre opposition (le non l'a emporté) par un tour de passe passe on nous l'impose quand même.

Madame la Maire toute jolie, toute douce, noyait le poisson et s'est trahie en disant que Carrefour mettrait des camions moins gros (??!!??) pour ses livraisons. Elle trahissait par là le fait accompli . 

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