Judreth Godiche, comédienne sympathique et talentueuse (je citerai deux de ses rôles les plus marquants: "Ridicule" de Patrice Leconte et "France Boutique" de Tonie Marschall) a pris la tête d'une révolte contre les machos du cinéma, les harceleurs, les violeurs et tous ceux qui usent de leur position pour soumettre à leurs désirs des femmes qui ne veulent que faire leur métier.
Le cinéma ne pouvait pas passer à côté de ce mouvement spontané de ras-le-bol féminin. Trop d'alarmes indiquaient clairement que ce milieu (une pseudo "grande famille") était concerné.
On a vu que la télévision possédait ses brebis galeuses et que celles ci avaient bénéficié d'années de mansuétude qui confinait à l'aveuglement. Poivre, Hulot et le psy médiatique Miller paient certainement pour beaucoup d'autres. C'est égal, ils n'ont pas volé leur chute.
Le gros Depardieu qui avait déjà glissé vers la retraite il y a pas mal de temps semble avoir détourné sur lui les coups de la critique. Aux Etats Unis le même rôle a échu à Roman Polanski, ce pelé, ce galeux .
Je ne critique pas la démarche à la fois fois courageuse et casse-gueule de Judreth Godiche*, au contraire, mais je conteste le tam-tam médiatique féroce auquel nous sommes soumis. Les mêmes médias pondaient des articles laudatifs sur X ou Y les dépeignent du jour au lendemain en prédateurs monstrueux: on sait que la presse adore détester ceux qu'elle a portés au pinacle.
Revenons à Judith. Il y a tant de demoiselles à peine nubiles qui se pressent devant des maisons de production qu'il était fatal que de vieux messieurs très riches ou très influents, voire même très riches et très influents soient prêts à guider leurs premiers pas au cinéma. Seul hic, le coup de pouce avait un coût. Passer dans le lit du vieux.
Il semble qu'au cinéma le rôle de la proie et celui du prédateur n'est pas limité aux comédiens et réalisateurs, Les équipes techniques et les gens qui gravitent autour des films seraient eux aussi des repères de cadres aux mains baladeuses.
Je terminerai par rappeler que Saint Truffaut, l'idole incomprehensible des professionnels du cinéma et du public Français a eu des aventures avec presque toutes ses comédiennes...Je n'ai pas le souvenir que cette habitude ait choqué à l'époque.
* Binoche, Godrèche, drôles de noms d'artistes! Lacan aurait dit des choses là-dessus!