Il est certain que nous sommes "pistables" sinon pistés à chaque passage sur Internet. Pour des motifs mercantiles (mais sans doute pas uniquement) les traces de nos recherches sont cherchées, recoupées et conservées par des entreprises dont les objectifs restent incertains. Dans la majeure partie des cas il n'y a pas lieu de s'alarmer: qu'en a t'on à faire qu'on sache qu'on a pris un TGV pour Paris-Montparnasse le 18 courant? Où est le danger que quelqu'un puisse remonter à mon achat du 2 février sur Rakuten? que je me renseigne sur l'auteur de la musique d'un film ou sur la recette la plus facile pour cuisiner des salsifis présente-t'il un intérêt quelconque pour quiconque?
Je conçois que certaines informations -qu'on m'assure protégées- aient une valeur: mes codes d'accès à ma banque, mon dossier médical, mes achats énergétiques etc. mais je doute que ces informations, même mises entre des mains intéressées ou mal intentionnées puissent me nuire comme on tente de nous le faire croire en alimentant notre paranoïa et en essayant de distiller la crainte chez l'internaute.
Je vois, comme tout un chacun, ces mails envahissants qui m'accusent d'aller sur des sites pédophiles et me réclament des bitcoins comme prix du silence de ceux qui agitent ces menaces en espérant que quelques uns paieront... Je reçois ces offres de médicaments-miracle et, parfois, ils tomberaient à pic. Personnellement j'y verrais le jeu du hasard ou une coïncidence.
Je me répète mais qu'on sache que je roule en Toyota ou en Peugeot, que je suis locataire ou propriétaire de mon logement, que je lis plutôt Le Monde que Aujourd'hui en France ne me semble pas une incursion "inadmissible" dans ma vie privée.
Je n'ignore pas que compilées toutes ces informations, mal employées (imaginons une dictature par exemple) permettraient de quadriller une population et de faire ressortir certains critères soulignant le risque d'opposition politique, sociale, religieuse ou morale d'un individu donné. Mais je crois que le risque est moins important que le fantasme qu'il fait naître.
Avant le net, pendant le second conflit mondial, de simples fichiers papier ont permis les rafles de juifs. Cela pour dire qu'un pouvoir policier criminel verra dans les informations contenues sur le dossier net de chacun des informations complémentaires insuffisantes en elles-mêmes.
Je crois que le monde du marketing, de la publicité et de la communication, sans être dangereux, est le principal prescripteur et consommateur d'informations que nous communiquons à notre insu.
La technologie à laquelle nous sommes maintenant habitués recèle en elle certains dangers qu'il serait vain de nier. Certains sont potentiels si d'autres sont avérés.
Personnellement je n'ai pas peur de l'existence (virtuelle à ce jour) d'un dossier on line contenant mes goûts, mes achats, mes névroses, mes relations, mes choix etc.
Ce qui ne signifie pas que des affaires comme celle de Benjamin Griveaux ne laissent pas une lampe d'alarme clignotante dans ma tête.