J'ai toujours été ainsi: je vais m'enthousiasmer pour le film, le livre le disque ou l'exposition dont on a peu parlé au profit du film finlandais ou du livre traduit du Péruvien. J'exagère. Je ne vais pas voir QUE des films confidentiels mais je leur donne un ordre de priorité.
Je devais aller voir "Conclave" avec Marie, Françoise et Fabien qui sont de véritables cinéphiles et non des semi-imposteurs comme moi. il y a eu un contretemps.
Finalement j'y suis allé seul et le moins qu'on puisse dire c'est que nous n'étions pas nombreux à avoir choisi ce film à cette séance. La salle Pathé de la Place Wilson était vide comme un 11 novembre au matin.
Le film m'était quasiment inconnu et je n'avais entendu ni lu aucune critique. Juste une recension dithyrambique dans le journal des cinémas Utopia mais ça ne veut rien dire: à le lire, tous les films qu'ils programment sur leur réseau sont géniaux.
Revenons à notre conclave. présentation concise des principaux protagonistes dans un décor superbe et sonorisé par une belle musique "à la Ennio Morricone". Ralf Fiennes, l'immonde nazi de "La liste de Schindler" est un cardinal chargé d'organiser le conclave d'où sortira le nouveau Pape. Dit comme ça on peut se dire que "l'amour ouf" a plus d'atouts pour attirer le public. C'est faux! le cinéaste Britannique Edward Berger qui signe ce film réussit à créer un authentique suspens dans cette élection rien moins qu'évidente. Les ambitions, les chausse-trappes et les manoeuvres sont dignes de la politique ou du monde des affaires.
J'ai reconnu Isabella Rossellini en méchante-bonne sœur ou plutôt en gentille nonne. C'est, dans le film, pratiquement la seule personne du beau sexe.
Allez voir "Conclave" et vous saurez le pourquoi de ma phrase précédente.
Un grand beau film qui m'a beaucoup intéressé même si mon téléphone (que j'avais pris soin de mettre en position avion) a sonné trois ou quatre fois pour me rappeler de prendre mon traitement. J'ai cru qu'on allait me défenestrer mais j'avais oublié que j'étais presque seul à cette séance.
J'ai le souvenir de Paul VI, des deux Jean-Paul, de Benoît XVI et du touriste Corse. je ne crois pas qu'ils ont inspiré le cinéaste...