Depuis de longues années les bâtiments désaffectés de l'ancien "GRETA" de Toulouse se délabraient, se couvrant de tags plus monstrueux les uns que les autres et abritant une faune pas très recommandable de squatters adeptes de drogues pas toujours douces.
Rien n'est plus déprimant qu'un bâtiment (ou, en l'occurrence, un groupe de bâtiments) à l'abandon et se paupérisant lentement.
Les premiers prédateurs sont ces tagueurs, parfois fêtés en haut lieu et dont les "oeuvres" déprécient un immeuble, une rue, un quartier, une ville.
Depuis de longues années ces dessinateurs de signature apposaient la leur sur des pans entiers de bâtiment et c'était pitié de voir ce pâté de maison devenir laid, sale et repoussant.
Et puis... une pelleteuse, une noria de camions, des grues et toutes sortes d'engins de chantiers ont investi les lieux en les interdisant d'accès.
Les ouvriers ont d'abord désamianté le groupe de constructions destiné à être détruit avant de le démolir avec une technique aussi rapide qu'efficace. La poussière et un bruit tout-à-fait supportable étaient les seuls repères qui indiquaient que l'ex-immeuble du "GRETA" avait vécu.
Passionnant chantier qui montrait les ajouts et les différences de style, la grandeur des bâtiments et aussi leur relative fragilité. La pelleteuse détruit et petit à petit les vilains graffitis urbains disparaissent avec les murs qui les hébergeaient, bien involontairement.
Le conducteur de la pelleteuse est un expert et ses coups portent à cent pour cent. Il sait séparer des ruines le bois (récupéré) et les gravats (évacués), guider son bras mécanique ultra puissant et faire tomber des pans de mur. Une grue lève un vaste rideau de plastique noir épais pour empêcher ces murs de tomber ailleurs que là où ils doivent.
A ce jour j'estime à 35% l'avancement de la démolition. Le plus gros reste à venir. Et en particulier celle du plus beau et plus grand bâtiment.
J'espère pouvoir assister aux meilleurs moments.