Le septennat interrompu de Georges Pompidou mis à part tous les mandats présidentiels depuis 1974 se sont terminés en queue de poisson et dans l'animosité du peuple contre le président sortant, à la notable exception de 1988 qui vit un Mitterrand rejeté deux ans avant triomphalement réélu.
Réélu peut-être mais pour un second mandat calamiteux. Ne l'oublions pas.
Valéry Giscard d'Estaing ne réussit pas, malgré des sondages de popularité sans comparaison avec son lointain successeur François Hollande, à passer le cap de la réélection et fut sévèrement battu en 1981. François Mitterrand fut contraint à la cohabitation avec une majorité du bord opposé en 1986 et termina son second septennat en guenilles.
Jacques Chirac fut lui aussi obligé de cohabiter avec une majorité d'opposition qui ne lui fit aucun cadeau. Il fut réélu (contre Le Pen) peu glorieusement et lui aussi pour terminer son quinquennat en charpie.
Ajoutons que, comme son prédécesseur, Jacques Chirac était suffisamment malade pour que ses décisions en soient affectées et que ni lui ni Mitterrand ne jugèrent utile d'en informer le pays (pire, ils camouflèrent cette information capitale) tandis que leur entourage, médecins compris, mentirent sans vergogne. Un monde médiatique complaisant et inapte n'informant pas le pays tandis que les institutions permettaient cette forfaiture.
Les deux derniers mandats présidentiels (Sarkozy et Hollande) eurent les mêmes caractéristiques: un président vite victime d'une impopularité considérable, d'une opposition sans concession, de la haine des médias opposés et devant affronter une situation économique très dégradée.
Nicolas Sarkozy, quoi qu'il en dise, a été clairement et franchement rejeté en 2012 et je ne vois pas par quel "miracle" François Hollande pourrait obtenir un second mandat d'une opinion qui le rejette sans équivoque depuis.... le début de sa présidence.
On en est là. Des votes de défiance plutôt que d'adhésion et une impopularité immédiate et paralysante. Des promesses électorales hasardeuses qui se retournent contre celui qui les a faites et des présidences chaotiques avec des bilans proches du zéro pointé.
Je le dis et le redis la constitution de la Vème et son élection du président au suffrage universel sont responsables de cette situation bien plus grave de conséquences que le "régime des partis" ou "l'instabilité gouvernementale" tant décriés.
Ce régime bâtard dans lequel tout procède d'un seul (la nomination du dirigeant de Air France et le feu nucléaire, la nomination du patron de l'OM de Marseille et la réintégration du commandement intégré de l'Otan) est non seulement inefficace mais anti-démocratique.
Je rappelle que N.Sarkozy a fait avaliser par le parlement (traité de Lisbonne) ce que le référendum négatif avait rejeté, à savoir le vote de la "constitution européenne").
La personnalité de de Gaulle, de Pompidou, de Giscard, de Mitterrand, de Chirac, de Sarkozy ou de Hollande n'est qu'un élément mineur de ce désastre. Le pouvoir insensé dont ils disposent les rend tous paranoïaques, omniprésents, se croyant infaillibles et, finalement inaptes à gouverner pour le bien du pays.
La présidence Sarkozy a montré jusqu'à la caricature ce vers quoi une constitution inadaptée et dangereuse et un président à la personnalité psychique problématique conduisaient.
Pourquoi en serait-il différemment avec un Juppé (dont la raideur a été maintes fois vérifiée dans ses différentes fonctions passées), un le Maire ou un Macron? ne parlons pas de Valls qui, premier ministre, possède déjà toutes les caractéristiques d'une personnalité difficile.