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28 octobre 2022 5 28 /10 /octobre /2022 07:00

Depuis très longtemps je m'intéresse aux comportements meurtriers de groupes humains, hors et pendant les périodes de guerre.

Je le souviens en particulier avoir été très impressionné par le livre de:

Christopher R. Browning "Des Hommes Ordinaires - Le 101e Bataillon De Réserve De La Police Allemande Et La Solution Finale En Pologne".

Tout semble dit dans le titre mais je n'arrivais pas à comprendre ce qui poussait un homme "normal" à massacrer ses contemporains, que ce soit des ennemis, des civils, des opposants ou des groupes déterminés. Revenaient toujours les questions de la responsabilité individuelle, de la "civilisation", de la douleur qu'on inflige à un autre être humain, des séquelles pour l’exécutant et le fait d'avoir à vivre avec ces souvenirs-là. Sans oublier que, contrairement à ce qui se passe dans un abattoir l'être tué est de même nature que le tueur, à savoir un homme pensant. L'altérité n'est pas un concept mais une réalité.

J'ai lu des récits de massacres, j'ai vu des reportages et des documentaires, j'ai entendu des témoignages de victimes, de bourreaux et de témoins et je butais toujours non sur le pourquoi, non sur le comment, non sur les justificatifs (pendant et après coup) mais sur le "comment on peut vivre avec ça sur la conscience?"

Un livre mal écrit, mal foutu, bordélique et parfois incompréhensible m'a donné toutes les réponses à ces questions ô combien dérangeantes. Écrit par un certain Klaus Theweleit "le rire des bourreaux" (Essai sur le plaisir de tuer) (Seuil 2015) en s'appuyant principalement sur l'Etat Islamique, sur le massacre des sociaux démocrates en Norvège par un nationaliste d'extrême-droite, sur le Cambodge de Pol Pot, sur le procès d'Adolf Eichmann en 1961 donne comme raison unique le plaisir de tuer que permettent l'abolition de la responsabilité personnelle, la chosification des groupes à exécuter, l'habitude de tuer, la préparation psychologique à le faire.

On se souvient qu'au Rwanda les Tutsi n'étaient plus des hommes, des femmes, des enfants mais des "cafards" que l'on "coupait". Le vocabulaire est extrêmement important en la circonstance. Les SS ne tuaient pas des Juifs mais "traitaient" des pièces, des chiffons. Des objets.

Cette explication ne me satisfait pas complètement car certains refusaient de tirer sur des femmes ou sur des enfants. Mais, on le sait, ils n'étaient pas nombreux et la réalité est que peu s'opposèrent aux massacres. L'argument selon lequel refuser d'abattre des juifs vous condamnait au peloton d’exécution est une légende.

Le plaisir que l'homme prendrait à tuer reste cependant à nuancer: dépressions nerveuses, alcoolisme, comportements violents, cruauté, sadisme découlaient de la proximité de la mort chez les tueurs.

Cependant et les exemples du terrorisme du type ceinture d'explosifs le soulignent, les autojustifications et le plaisir de faire souffrir ceux que l'on considère comme n'ayant pas le droit de vivre (tous ceux qui ne pensent pas comme soi) donnent du sens et de la véracité à cette thèse. Décapiter au couteau un homme déclaré ennemi doit bien apporter à celui qui le fait un "plaisir" qui nous échappe. Les médecins nazis se livrant à des expériences sur des enfants vivants est du même ordre.

Lorsque j'étais enfant mon père nous avait fait visiter les ruines d'Oradour sur Glane, village de 700 personnes que les Allemands en déroute rasèrent de la carte en tuant tous les habitants. J'avais eu l'intuition que, quelques soient les prétextes évoqués par la soldatesque nazie il y avait quelque chose "en plus" qui n'était pas explicite. On ne fracasse pas la tête de bébés contre des murs sans qu'il n'y ait quelque chose d'indicible dans ce geste et que la civilisation n'empêche pas toujours.

Dans des circonstances particulières, (guerres, catastrophes...) le "vernis" de la civilisation ne fait pas que s'écailler, il peut disparaître complètement. Nos siècles de formation à l'humanisme disparaissent alors pour faire place aux instincts primaires les plus sordides. Tant il est vrai que le mal est lové au fond de chacun et peut se manifester dans des circonstances exceptionnelles.

 

 

 

 

 

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27 octobre 2022 4 27 /10 /octobre /2022 07:00

"On" nous avait dit que l'adoption du quinquennat et l'inversion du calendrier des législatives rendaient à peu près impossible une dichotomie entre le Président et la majorité et donc à une cohabitation.

Comme le Conseil Constitutionnel n'avait rien trouvé à y redire, que cette réforme avait été concoctée par les excellents Giscard et Jospin, les Français l'ont ratifiée par leurs votes du 24 septembre 2000. Moi, comme tout le monde, j'y ai cru.

J'avais tort, on le voit.  Il faut dire que les 3 épisodes de cohabitation avaient laissé un souvenir mitigé... Cet attelage baroque des contraires, ces chausse-trappes et leur impuissance avaient de quoi agacer. Quand l’Élysée et Matignon se livrent à des combats de cour d'école le pays n'est pas -ou mal- dirigé.

L'inversion du calendrier des législatives, les majorités obtenues par Nicolas Sarkozy et François Hollande témoignaient, pensaient-on, de la justesse de la mesure. La majorité présidentielle de 2017-2022, pléthorique et faite de "godillots" prouvait, elle aussi, la justesse de ces assertions.

Patatras, le Président Macron à peine réélu se voit refuser une majorité (289 députés) et doit se satisfaire d'une majorité relative. En clair il est obligé de composer au cas par cas avec l'assemblée nationale pour trouver des majorités ou, d'utiliser l'article 49 alinéa 3 quitte à ce qu'une (ou des) motions de censure fasse(nt) tomber le gouvernement et entraîne(nt) une dissolution de l'Assemblée.

Mais nous sommes un peuple étonnant: nos reprenons le pouvoir à ceux à qui nous l'avons confié. Nous répondons systématiquement à côté des questions posées par referendum, nous avons inventé la cohabitation institutionnelle (qui n'a rien à voir avec des alliances tactiques, aux coalitions provisoires ou à des majorités de circonstances.

Nous réélisons le Président Macron en mai et ne  lui consentons qu'une majorité relative. Pire les oppositions d'extrême droite et de gauche radicale votent ensemble une motion de censure. 50 voix manquent à cette union surprenante pour faire tomber Elisabeth Borne. 50 députés. Il ne fait pas bon être femme premier-ministre ces temps-ci!

Une épée de Damoclès est suspendue au-dessus de la majorité relative des soutiens du Président. A force une opposition peu regardante sur les moyens et la morale finira par obtenir la censure. Une crise politique couronnerait cette débâcle, faute de majorité alternative. A quoi bon réélire un Président s'il est émasculé? 

Français, nous avons ainsi fait cohabiter  Chirac et Mitterrand au profit du second. Puis Balladur et Mitterrand, au profit.. de Chirac. Enfin vint la cohabitation Jospin et Chirac dont on sait comment elle s'est terminée. Nous avons dit un timide "oui" au referendum sur Maastricht et un "non" sans équivoque au traité européen valant constitution.  Nous ne sommes pas souvent raccord et bien malin ceux qui peuvent prétendre prévoir nos pas de côté.

La situation crée par les législatives de juin 22 débouchera possiblement (probablement?) sur une cohabitation (sans doute Mélenchon-Macron voire Corbière-Macron) ou une crise institutionnelle. Avec Marine Le Pen comme épice la tambouille politique des mois et années à venir est garantie à risques. Je ne vois pas E.Macron se démettre ni brader le pays en le livrant à des idéologues déconnectés du réel. Par leur vote de Juin les Français, nous tous, avons choisi un chemin inconnu et potentiellement miné. Une vieille démocratie comme la nôtre pouvait s'éviter la constitution d'un groupe d'extrême droite fort de 89 députés. Une Le Pen arbitre; voilà bien une situation "typically French".

 

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26 octobre 2022 3 26 /10 /octobre /2022 07:14

Que c'est agaçant d'entendre à tout bout de champ des ignares qui ne l'ont pas lu (ou pas compris, ce qui est encore plus grave!) citer le "1984" de George Orwell, roman non pas d'anticipation mais d'observation et de projection. L'auteur n'a fait ni prophétie ni fait œuvre de visionnaire: il a, à partir de son expérience de la Guerre Civile espagnole, des prolégomènes du socialisme tel que défini dans les ouvrages de référence qu'il avait alors à sa disposition mais aussi de son sens de l'observation et d'intuition, écrit une fiction qui, parce qu'elle était basée sur des faits observables, contenait des idées qui pouvaient aboutir et des faits qui pouvaient se produire.

Le télécran n’existait pas (et n'existe pas) mais les essais de télévision laissaient penser qu'un tel appareil de dénonciation par l'image et le son était possible. Les falsifications de l'Histoire avaient déjà eu lieu (les Soviétiques réécrivaient l'Histoire et modifiaient les photographies), les régimes totalitaires étaient alors des exemples vivants qu'il suffisait d'étudier.

Ce qui constitue l'apport du livre d'Orwell est constitué par la réflexion politique, sociale et scientifique de l'existant pour imaginer un monde futur cohérent et, avouons-le, effrayant. Orwell se base sur ce qui existait à l'époque où il vivait, le régime soviétique, le nazisme, la vie du prolétariat en Grande Bretagne et en France ainsi que du colonialisme britannique en Inde pour extrapoler et imaginer un régime total de contraintes. Il ne dit pas: "ce régime existera" mais "ce régime pourrait exister".

Les rapports entre les hommes et les femmes, l'omniprésence de la surveillance, la pauvreté généralisée, le flicage institutionnel découlaient, en quelque sorte, de l'aboutissement du régime totalitaire. Ce qu'on a appris des polices politiques des pays de l'Est, des procès de Moscou comme des tortures à la Loubianka montre que Orwell n'anticipait pas mais décrivait l'aboutissement de ce qui existait.
A cet égard les horreurs de la politique de l'URSS en Espagne de la guerre civile étaient de nature à ôter toute illusion à l'observateur le plus distrait, ce qu'assurément Orwell n'était pas.

Interrogés, les lecteurs d’aujourd’hui disent "sauter" le développement de l'écrivain sur la "novlangue". C'est une lourde erreur car ce passage du roman est sans doute plus contemporain et plus "avéré" que la partie romancée: le pouvoir des mots et leur manipulation est un problème contemporain de premier ordre et des dirigeants comme Trump appliquent à la lettre des concepts comme ceux-ci.

Le fait de citer "1984" (ou "le meilleur des mondes"  sans expliquer le pourquoi et le comment désarme l'analyse et la réflexion. Débarrassés de leur charge sociale, politique, philosophique et humaine ces romans ne sont plus que des romans de science fiction noyés parmi les autres. En en affadissant le contenu on retire le potentiel des livres et on les noie dans un genre alors que, chacun dans son domaine est unique.

Dépouillé de sa tête nucléaire le missile "1984" n'est plus qu'une fusée de plus...

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25 octobre 2022 2 25 /10 /octobre /2022 07:00

La télévision, c'est un truisme de le dire, est capable du meilleur comme du pire.  On le sait aussi le pire est bien plus présent sur le petit écran que le meilleur. Il y a des degrés de pire et dans ce domaine l'escalade progresse sans jamais approcher la fin. On pense avoir touché le fond et une émission diffusée sur le petit écran (dé) montre qu'il y a encore plus abject, encore plus débile, encore plus moche.

J'exagère? 

Jugez-en: ce programme met en rapport des paysans esseulés et des citadins malheureux. Il exploite la solitude de tous dans un voyeurisme revendiqué. Pour cela il traque, avec les défauts des émissions dites "de caméra vérité" ou de "Télé-réalité" les ridicules, les gênes, les tics et les tocs de cobayes consentants à leur propre ridiculisation sur écran. "L'amour est dans le pré" en est le titre et le sujet. Il est animé (sans qu'on la voit) par une femme dont on ne sait si elle se moque ou pas de ses cobayes.

Ceux-ci sont souvent des fermiers mal dégrossis qui débitent de la banalité au mètre. Ils voient, dans la séquence la plus habituelle de l'émission, débarquer deux femmes qui vont rivaliser pour le séduire. Phrases creuses, plaisanteries lamentables, disputes lénifiantes, rien ne nous est épargné. Les candidats peuvent aussi êtres des candidates et aussi des homosexuels, mais le casting privilégie le campagnard mal dégrossi.

Ces personnes, filmées et conscientes de l'être, donnent le moins bel aspect d'elles-mêmes en se donnant en spectacle pour une émission de télévision qui les dénude intégralement. Inconscients d'être utilisés, chosifiés et surtout ridiculisés, ils et elles se conduisent devant les caméras (qui enregistrent tout et filment en privilégiant les moments indiscrets qu'un montage cruel souligne sans hésiter) comme des idiots écervelés.

Le plus triste, dans ce jeu de dupes, est qu'une fois les camions régie et le mouvement des équipes de tournage terminés, ces cobayes au ridicule, ces idiots utiles du tout-spectacle doivent certainement affronter le réel et vivre au milieu de personnes qui les ont vu se déboutonner sans vergogne.
Qu'il doit être difficile, dans son hameau, dans son village, dans sa ville, dans son quartier d'être "le benêt qui s'est fait jeter par la fausse blonde" ou la "dinde caractérielle"...

C'est du divertissement méchant et cruel, plus sournois encore que "les Deschiens" tout en poursuivant le même but: ridiculiser des anonymes en leur promettant la gloire d'un jour de télévision...

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24 octobre 2022 1 24 /10 /octobre /2022 07:00

Ma grande amie Marie-Eve, décédée (je ne lui ai pas encore pardonné) avait des emballements subits pour un plat, une musique, un film, une expo, une maison, un mec. Du jour au lendemain elle ne parlait plus et ne respirait plus qu'au rythme de cette passion subite. Elle la partageait alors avec celles et ceux qu'elle jugeait capables de la comprendre et faisait tant et si bien que l'élu(e) ou les élu-e-s se mettaient sincèrement à aimer ce qu'elle aimait. Je me souviens des trésors de diplomatie qu'elle a développés pour que j'aille voir le film d'Alan Parker "Evita"*. Elle savait que le challenge était difficile: Madonna était, à mes yeux, une imposteur et je n'aime pas, de toute éternité, le genre "comédie musicale". J'ajoute que je ne trouvais aucune excuse et partant aucun intérêt à la dictature de Juan Peron ni à l'Argentine de ces années là.

Elle avait aimé le film et ne boudait pas son plaisir en écoutant la bande originale. J'étais moins souple à l'époque qu'aujourd'hui et restais sourd à ses appels, rétif à ses "don't cry for me Argentina" madonnesques.

On connaît la formule "ce que femme veut..." et avec Marie c'était plus qu'une vérité, un dogme. J'ai vu le film et en aimé la mise en scène ample et l'intelligence du scénario. Il n'idéalise pas cette danseuse mi-prostituée mi actrice qui "séduit" l'apprenti dictateur et devient une sorte d'idole des classes moyennes et pauvres (les "descamidos") de l'Argentine des années cinquante. De cette histoire, les chansons et la musique du film soulignent les péripéties et la qualité. C'est une épopée qui surprend par l'osmose entre les chansons et les images. Le tout n'est dépourvu ni d'humour ni de vérité et de réflexion historique. Une authentique réussite. 

Tel je l'ai vu quand je l'ai vu pour la première fois. Avec (mais ils n'ont aucun point commun) "Beaucoup de bruit pour rien" c'est une de nos références à ma fille, mon fils et moi. On a deux ou trois séquences "cultes" dont celle où les marins (?) habillés en blanc font un chœur agressif qui se termine à chaque fois par un retentissant "Bitch" (littéralement "Salope"). 

Nous avons souvent écouté le disque de la B.O en voiture et ma fille chantait merveilleusement les fameux "High Flying, Adored", "You Must Love Me" et l'inévitable  "Don't cry for me Argentina" qu'interprétait Madonna dans le film.

Il m'arrive d'écouter cette bande originale sur "Spotify": je ne lui trouve plus autant de qualités et ne parviens plus à passer plus de 4 ou 5 titres. Quand je pense à Marie-Eve c'est Bryan Ferry qui s'impose. Pas Madonna!

 

 

* paroles de Tim Rice  musique de Andrew Lloyd Weber.

 

 

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21 octobre 2022 5 21 /10 /octobre /2022 07:00

Un "boum" sourd à l'avant de la voiture qui se répercute ensuite plus sourdement encore sous elle. L'animal, dont j'ai eu le temps de voir le regard avant de le tuer a traversé ma partie d'autoroute et je n'ai pas même tenté de l'éviter. Le limitateur de vitesse était réglé sur 100 km/heure, vitesse un peu lente sur une telle route en pleine nuit, mais les stations service étaient soit fermées soit en rupture de carburant suite à des grèves sur les terminaux de raffinage et il fallait donc économiser le carburant.

Françoise qui dormait a senti le petit choc et s'est brusquement réveillée: "qu'est-ce qui s'est passé"? a t'elle demandé. "Rien, ai-je répondu, j'ai juste écrasé un animal".

Nous avons passé en revue les animaux auxquels il fallait rattacher celui à qui j'ai pris la vie en une fraction de seconde. Ragondin? non, l'animal était assez petit et n'était pas gros. Chat? non, je l'aurais reconnu. Furet? fouine, martre? loutre? sans doute un de ceux-là. Il faisait sans doute ses 3 ou 4 kilos.

Évidemment, avec la nuit d'encre, je n'ai rien vu dans le rétroviseur. La voiture qui me suivait n'a pas fait d'écart pour éviter ce que j'ai laissé de l'animal suicidaire.

Je l'ai facilement imaginé: écrabouillé, sanguinolent, difforme. De la purée d'animal sur laquelle roulent voitures, camions et autocars. En quelques heures la dépouille animale est transformée en papyrus révulsif.

Ce n'est rien qu'une bestiole sans importance et l'incident est tellement banal que, d'ordinaire, on n'en parle même pas.

Mais cela s'ajoute à toutes les bêtes que nous tuons quotidiennement et cela pousse à réfléchir à la place que nous prenons dans la Création et aux droits que nous nous sommes attribués. Nous ne faisons pas attention à ces carcasses répugnantes d'animaux victimes de la route. Le bruit qu'elle font en entrant violemment en contact avec nos voitures est leur ultime protestation.

Une protestation muette mais difficilement supportable.

 

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20 octobre 2022 4 20 /10 /octobre /2022 07:00
fauteuils griffés (suite et fin)fauteuils griffés (suite et fin)fauteuils griffés (suite et fin)

Le 12 octobre dernier j'étais à St Denis en région parisienne pour participer au tournage d'une émission de "Affaire conclue" dans laquelle je vendais les deux chaises Shell de Hans J. Wegner et Fritz Hansen dont je vous ai parlé. (voir le blog du 13/10/22)

L'émission existe depuis 6 ans et est parfaitement rodée. L'équipe est soutenue par des jeunes stagiaires qui ne comptent ni leurs heures de travail ni leur fatigue pour que tout se passe au mieux.

Nous étions plus de 20 à apporter des objets hétéroclites. L'atmosphère est celle d"une ruche et l'ambiance y est plutôt sympathique. (plusieurs émissions sont mises en boîte simultanément).

Mes "prestations" devant les caméras n'ont pas été bonnes car je n'ai pas réussi à les oublier. De plus ma passagère clandestine s'est manifestée par un tremblement augmenté par l'émotion que j'étais trop occupé à calmer au détriment de ma présentation. J'ai eu des "blancs", des erreurs et, naturellement, tout ceci se verra quand l'émission sera diffusée ("cet hiver, on vous préviendra quand" m'a t'on répondu quand j'ai demandé la date de diffusion).

Peu importe. Ce qui compte était que je vende les chaises et que je les vende un bon prix. Ça commençait mal: l'expert a insisté sur la nécessité de les restaurer et sur le coût de cette restauration. Il a émis une estimation de 3500€ la paire qui était éloignée du prix plancher que je m'étais fixé (5000).

J'abordais la  vente prêt à en rabattre sur mon estimation personnelle et me fixais la limite à 4000€. Au pire j'avais la possibilité de me rétracter pendant les 5 jours après la vente. Mais il fallait qu'il y ait vente sinon la séquence serait jetée, purement et simplement. (on m'avait briefé).

Les enchères ont été laborieuses au début puis ont été spectaculaires pour culminer à 8150 €.  j'ai évidemment accepté ce montant. A ma surprise l'acheteur et moi avons été applaudis par l'équipe de tournage et tous les présents.

Soudain la voix du producteur a dit (seule sa voix forte a été utilisée) que le public de l'émission ne comprendrait pas qu'un "vieux tas de bois" (sic) soit acheté une telle somme et qu'il fallait ajouter une séquence en insistant sur le caractère exceptionnel des sièges qui étaient rares et de collection etc etc. Ainsi fut fait et ce n'est pas cet ajout qui a vu ma meilleure prestation!

L'accueil a été irréprochable et grand style (voitures avec chauffeur, personne m'attendant à la gare avec tablette portant mon nom, déjeuner sympa, hôtel, boissons illimitées....) mais il y avait une dichotomie entre les élus (ceux de l'émission, techniciens compris) et les spectateurs-vendeurs. Ces derniers un peu infantilisés (et pour la plupart heureux de l'être). On ne dira jamais le grotesque de ces selfies, de la quête des autographes et autres photos avec des personnes connues... Quel intérêt d'avoir des photos du décor? Dans l'absolu c'est à eux (à nous) qu'on aurait dû demander de signer des autographes: nous apportions la matière (objets et personnalités) de l'émission!

Un bon moment cependant qui, en plus, m'a permis de rendre service à ma mère. Que demander de plus?

 

 

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19 octobre 2022 3 19 /10 /octobre /2022 07:00

J'allume France Inter mardi 11 octobre sur le coup de 14H30 environ. Je cherchais une station service ouverte non pas pour faire le plein d'essence (on n'en trouve plus une goutte ici) mais pour faire la pression des pneus en vue de notre séjour en Vendée en fin de semaine. Le type qui était invité était un concentré de tout ce qui m'insupporte actuellement: un partisan d'une décroissance forte, accusateur public des politiques en général et du gouvernement en particulier, un peine-à-jouir obsédé par l'empreinte carbone et la déforestation, un possédé qui veut nous ramener manu-militari à l'âge de pierre.

Il pérorait en mélangeant tout, en employant des mots qui manifestement lui écorchaient la bouche (capital, économie, libéralisme, financiarisation, entreprises, etc.) et en préconisant des réductions drastiques de tout. "La tête au carré" de Mathieu Vidard est d'ordinaire mieux inspirée. Le mix d'un cégétiste marxiste doublé d'un écologiste totalitaire dans sa pensée et dans ses projets n'a pas sa place, me semble t'il, dans une émission de réflexion.

Pourquoi?

Parce qu'il n'en a justement pas, de réflexion. Juste une suite de parti-pris et d'oukases propres à rendre la vie impossible. Des concepts et des projets qui, s'ils étaient appliqués, nous rendraient la vie aussi heureuse que l'Allemagne de l'Est sous la Stasi, la Roumanie sous la Securitate, l'URSS sous le KGB et autres clubs Med' de l'époque du rideau de fer.

Si le postulat de départ est juste (nous ne pouvons plus continuer à exploiter la terre comme nous le faisons) les solutions proposées seraient pire que la continuation de l'existant.

Le problème c'est que les "écologistes politiques" sont tous bâtis sur ce modèle répressif et inquisiteur. Ils veulent sauver la planète en faisant disparaître l'homme de sa surface... Que les fourmis respirent bien après, on s'en moque un peu, non?

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18 octobre 2022 2 18 /10 /octobre /2022 07:00

Je ne pensais pas qu'à mon âge je jouerais toujours au Lego. Jouer? ai-je le choix? petit-fils après petit fils, les plus jeunes me réquisitionnent pour jouer avec les briques scandinaves.

Petit j'y ai longtemps joué et les briques en plastique ne permettaient pas la construction d'autre chose que des bâtiments . Aujourd'hui les Lego différents se comptent par centaines et ils permettent de faire à peu près tout. Les briques sont multiformes et de couleurs variées (autrefois c'était rouge, blanc, noir et vert). Quant aux réalisations qu'elles permettent elles sont infinies.

Souvent les parents achètent des voitures, des motos, des trains ou des maisons, mais aussi des sous-marins, des hélicoptères, des voitures de police ou des intérieurs bariolés sans oublier des fêtes foraines ou Batman et ses amis. Une fois démolis ces Lego qui les constituent ne permettent pas de refaire l'objet initial et ne servent pas pour en construire d'autre. Les briques sont parfois minuscules et s'insinuent partout à la maison. Les plus petits s'enfoncent entre les lattes du parquet et sont difficiles à déloger.

Les caisses dans lesquelles sont rangés pêle-mêle les briques de toutes les couleurs et de toutes les formes font un bruit d'enfer quand on les manipule, à la recherche d'un 2 violet ou d'une cheminée grise. Les personnages (pirates, ouvrier, col blanc, requin...) sont toujours disloqués et au fond de la caisse. 

les plus jeunes donc, réclament que je m'asseye en tailleur et que je réalise des téléfériques qui marchent pour de vrai dans le salon entre le canapé et la table basse. Ils défont mes (splendides) réalisations pour récupérer "le" Lego dont ils ont besoin et qui se trouve être celui qui fait tenir mon œuvre.

Ce que je fais n'obtient jamais mieux qu'un "ouais" rien moins qu'admiratif tandis que mes compliments sont exagérément laudatifs. Ça fait partie du deal!

Au bout d'un moment d'autres jeux les appellent et c'est bien sur moi qui range les Lego et en oublie un ou deux sur lesquels ma femme ou moi marcheront, à renfort de gros mot, en traversant la, pièce pour aller dormir. Qui ne connaît la "délicieuse" sensation de marcher pied nu sur une brique Lego?

Mais je reste admiratif devant le renouvellement d'un jeu qui date des années 50 et qui, normalement, aurait dû disparaître vu qu'il ne se réfère ni à un dragon japonais ni à un plombier à moustaches.

 

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17 octobre 2022 1 17 /10 /octobre /2022 07:00

La phrase de Joe Biden, Président des U.S.A à propos de "l'apocalypse nucléaire" possible sinon probable m'a tellement électrisé que j'ai voulu en savoir plus.

Quand je veux en savoir plus sur l'actualité je m'en remets au "Monde" ou à "Libération" à l'exclusion de tout autre journal. Pourquoi eux? parce que ce sont les moins pires, le premier pour tout ce qui a trait à l'international, à la géopolitique et à la politique, le second pour les faits de société.

Le Monde, donc. Toujours aussi ennuyeux. Celui daté de samedi 8 octobre ne faisait pas exception à la règle. Et cependant, en y regardant à deux (ou trois) fois j'ai trouvé plus de trente minutes de lecture et une nouvelle raison de désespérer de l'Humanité, avec ou sans "H" majuscule. L'article, publié dans la rubrique "Horizon" du quotidien du soir est intitulé: "Liberia, l'horreur en procès" et concerne ce pays et des horreurs de la guerre civile qui y (a?) fait rage. On y parle de torture, de viols, de cannibalisme et de massacres, de pillages, de mutilations et autres spécialités (in)humaines.

J'ignorais que le Liberia était lui aussi plongé dans l'horreur.. Après l’Éthiopie encore un pays Africain qui se trouve prisonnier de nos instincts barbares.

Évidemment l'article sur 4 colonnes est décourageant et épouvantable. Ce que le personnage qui est jugé actuellement à la Cour d'Assise de Paris a fait -pour autant que ce soit prouvé- est tout simplement monstrueux. Nous passons notre vie à regarder des séries sur des zombies, des tueurs en série et autres dégénérés, de fiction.

La vérité, le monde réel offre en permanence des exemples de la folie de notre espèce. Un nouveau fou sanguinaire à noter dans nos tablettes: le colonel Kamara. Hélas, lui, ce n'est pas de la fiction.  

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