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22 août 2022 1 22 /08 /août /2022 07:00

Un de mes petits fils regarde (et donc nous fait regarder) un programme télévisé qui compte pratiquement tout ce qu'il y a de pire sur le petit écran.

Ça s'appelle "retour à l'instinct primaire" et, s'il existait une cote de 0 à 10 pour noter les émissions, cela mériterait, selon moi, un zéro bien rond.

De quoi s'agit-il? d'un couple de circonstance qui, lâché dans une nature hostile, doit se vêtir, trouver de quoi boire et se nourrir, faire du feu et affronter des bêtes sauvages, la pluie, le soleil, l'humidité et le froid. Mais pas leur propre vacuité.

Première originalité le couple en question est constitué d'un homme et d'une femme, tous deux autour de la trentaine. Ils ne se connaissent pas mais sympathisent très vite. Lui peut être homosexuel, elle peut être lesbienne. Un seulement des deux membres du couple possède une particularité: outre ses goûts sexuels; il peut y avoir des phobies, des handicaps. J'imagine que ce détail pimente, selon les producteurs, le jeu qu'ils appellent "de survie". Ce n'est cependant pas systématique: ce peut être deux blancs normaux!

Autre détail qui montre l'audace des concepteurs, les deux candidats sont nus. Mais... leur nudité est "floutée" et souvent masquée par un pagne de circonstance, un sac de jute grossier.

Préparés, sans doute jaugés et essayés, les candidats emploient pour le jeu un vocabulaire qui "fait sens": ils ont un mental fort, Ils veulent vaincre, se prouver à eux-mêmes qu'ils sont forts, survivre, affronter les dangers...

En dehors de ces termes convenus ils parlent affreusement mal. "c'est clair", "Putain, merde, fait chier", constituent l'essentiel de leur conversation.

Ils singent les super-héros de série en surjouant les difficultés et en mettant en spectacle tout et n'importe quoi. La capture puis la mise à mort d'une minuscule tortue ou la consommation crue d'un lézard de 5 cm donnent ainsi des morceaux de bravoure confondants de niaiserie sentimentale.

Le réalisateur de l'émission parsème celle-ci d'images d'animaux prédateurs inquiétants (hyènes, guépards, serpents, scorpions...) pour faire penser au spectateur que le danger est imminent. Les seuls animaux vraiment réels que l'on voit proches des candidats sont supposés venimeux et agrandis 100 fois (une araignée).

Au fur et à mesure du déroulement de l'émission on s'aperçoit qu'elle est doublée. Oui! les candidats et l'émission sont américains et donc doublés. Cette petite escroquerie, non signalée, masque le divertissement camouflé en émission d'aventure et de "survie".

Après ce ne sont que des péripéties vaguement ridicules qui servent de remplissage. La candidate qui craque. l'évocation de la famille qui tire les larmes d'un candidat. Le feu qui ne prend pas (et pour cause! la production leur a donné un épluche-légumes pour l'allumer!!!!), la faim qui les tenaille l'un et l'autre, leur pseudo isolement (tout est filmé, nuit et jour!)...

Arrive le dénouement qui dépasse en ringardise tout ce qui s'est passé au préalable: le jeune crétin a vaincu (qui? quoi?) la bimbo aux cheveux emmêlés s'est prouvée qu'elle était une femme forte.

Ils peuvent remettre leur slip et culotte, se raser pour lui, refaire sa couleur pour elle. Ils ont vaincu! Vaincu le spectateur consterné d'être resté de bout en bout, la chaîne d'avoir acheté 6 saisons de cette daube, le directeur des programmes de l'avoir inscrite à la diffusion, les publicitaires qui vont avoir du mal à faire acheter des voitures électriques aux spectateurs âgés, comme mon petit-fils, de 10 ans.

 

 

 

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 07:00

Comme, depuis mon retour de Tanzanie, je ne "m'informe" plus et fuis l'actualité (j'achète seulement un journal par semaine et cela me suffit) je ne suis plus au courant de ce qu'on appelle l'actualité. Honnêtement je vais très bien ainsi et ne souffre d'aucun manque. C'est donc seulement samedi que j'ai appris l'agression de l'écrivain Salman Rushdie, et cela m'a fortement impressionné.

Depuis que le chef religieux et premier dirigeant de la Révolution Islamique d'Iran l'Ayatollah Khomeiny a prononcé une "Fatwa" (sentence de mort exécutable immédiatement) contre cet écrivain j'espérais -naïvement- que ses successeurs la relèveraient et pensais que tant de temps s'était écoulé que plus personne n'en voulait à un intellectuel qui écrit des livres ardus et érudits vraiment pas à la portée de tout le monde. Loin s'en faut.

Qu'elle s'exprime intelligemment ou qu'elle soit compliquée la pensée de cet homme se discute argument contre argument. Un coup de couteau est le contraire d'une pensée. Par ailleurs je ne puis comprendre qu'on attente à la vie d'un homme pour le "punir" de ce qu'il pense. Sommes-nous libre de penser? de croire? Comme la couleur de nos yeux ou notre force physique cela ne s'impose ni ne peut se changer.

Ainsi, en cette 22 ème année du vingt-et-unième siècle on peut encore "mourir pour des idées"* et devenir un fuyard protégé pour des écrits théoriques.

Je ne sais pas (et je m'en fiche) ce qui a poussé son agresseur à poignarder Salman Rushdie mais suis en colère, dégoûté et consterné contre cette folie qui veut qu'on tue quelqu'un qui ne pense pas comme vous. De Lincoln à Luther King la liste des victimes de l'intolérance politique ou religieuse est sans fin. Même Gandhi, qui prônait la paix entre les hommes et fut considéré comme un "apôtre de la non-violence" tomba sous les coups d'un fanatique. Qu'on veuille nous obliger à nous taire, qu'on essaie de nous bâillonner est insupportable.

L'Humanité semble porter en elle le virus de son auto-destruction.

 

* ce titre est évidemment un hommage à la chanson de Georges Brassens

 

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 07:00

A l'occasion de la diffusion d'un portrait du comédien américain Robert Redford (85 ans aujourd'hui) j'ai à nouveau réalisé que le cinéma avant d'être un ART est une imposture.

Oui, une imposture avérée, acceptée par ceux qui en sont "victimes" comme par ceux qui en vivent, souvent grassement.

Je ne parle pas là des évidences que sont les "paillettes", le strass, le star-system, les festivals et autres escroqueries et manipulations nées du cinéma je parle du cinéma lui-même.

Redford est un homme simple et direct qui a découvert sa raison de vivre (l'écologie et la protection de la terre) au cours du tournage d'un film de Sydney Pollack "Jeremiah Johnson". Un hymne à la nature splendide et profond qui compte parmi les films de ma vie. Inspiré par la vie de John Johnson (1824-1900) le film est une épopée solitaire contre soi, contre la violence et contre l'hostilité de la nature mais aussi une réflexion sur la place de l'homme dans celle-ci et sur la destinée.

Un grand beau film lent et majestueux dans lequel Robert Redford est exceptionnel.

Exceptionnel et... imposteur. On l'oublie trop facilement il "joue" à être trappeur et n'affronte aucun danger. Partant il n'y a pas à applaudir quelqu'un qui fait semblant de souffrir. Songez que l'équipe de tournage est pléthorique et présente sur les lieux. Que le comédien est assuré cher par la production qui a recours à des "doublures" pour les scènes difficiles ou dangereuses. Que le metteur en scène s'appuie sur un scénario lui même inspiré de mémoires . Où est le génie du 7ème art sinon dans le jeu des apparences?

Parce qu'on croit que Redford affronte un ours on lui trouve des qualités. Je suis contradictoire puisque, plus haut, je disais que dans le film en question, Robert Redford était exceptionnel. La réalité est que plus un acteur ou une actrice nous fait croire à la vérité du personnage qu'il ou elle, incarne plus nous lui accordons du génie. A ce "jeu" le vainqueur est celui qui endosse son personnage comme un pompier sa tenue. (ou un prêtre intégriste et les idées qui vont avec, je vous l'accorde!). D'où le battage fait autour de l'Actor's studio de Lee Strasberg et à la méthode Stanislavki entre autres.

Tout n'est, dans le cinéma, qu'illusion et les plus grands illusionnistes peuvent effectivement, parfois, être ce qu'ils sont censés être. Ryan O'Neal a été "Barry Lyndon" pour Kubrick, Bette Davis a été Margo Channing pour Joseph Mankiewicz et Marlon Brando s'identifie à la perfection à son personnage dans "le dernier tango à Paris" de Bertolucci, comme Vittorio Gassman dans "Parfum de femme",  Jane Fonda dans "Julia" et Patrick Dewaere dans "Beau-père" et tant d'autres. Je ne dis pas que Louis de Funès n'était pas crédible en "gendarme de Saint Tropez" ou Peter Sellers en Indien gaffeur dans "la Party". J'écris juste que dans la prestation de chacun et de chacune, dans ces films comme dans d'autres qu'ils ont interprétés, l'illusion fonctionne ou pas. Ryan O'Neal est convaincant dans "la barbe à Papa" il l'est moins dans d'autres films de sa filmographie. Marlon Brando a tourné un unique film en tant que réalisateur, à mes yeux un "nanar" dans lequel il est mauvais comédien ("La vengeance aux deux visages" 1961).

Comme tous travail, comme tous les métiers, Il y a ceux qui le font mal, ceux qui le font bien, ceux qui sont parfaits et il y a l'excellence.

Mais donner aux acteurs les qualités des personnages qu'ils incarnent est une grossière erreur. Certes John Wayne n'était pas un gauchiste révolutionnaire et transsexuel et Katharina Ross une nymphomane cocaïnée mais des comédiens qui interprétaient des rôles. Rien de plus, rien de moins. "L'usine à rêve" d'Hollywood portait bien son surnom. Vincent Lindon, à ce titre, est encensé par la critique au point que les rôles qu'il interprète nourrissent son personnage public et non l'inverse. 

Quand il pilote un avion de chasse Tom Cruise joue à faire semblant de piloter et quand Laetitia Casta incarne Arletty dans une biographie filmée elle essaie de capter l'aura de l'actrice d'autrefois.

Un métier dans lequel on récompense les meilleurs joueurs et qui n'est pas le poker ou le rugby n'est pas  sérieux!

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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 07:00

Consterné par ma propre inculture. Tel je me suis senti devant le portrait du peintre Camille Pissaro diffusé sur France 5 mercredi 3 août 2022.

Je connaissais son nom, l'époque où il travailla, son -ses- styles (impressionnisme, pointillisme, pré-industriel...) mais ignorait sa proximité avec Gauguin et tant d'autres de cette importance. Quant à l'homme je n'en savais absolument rien.

Condamnés à rester confinés dans les 28 degrés de l'appartement et dans une semi-obscurité du fait de la nouvelle hausse des températures (38 hier) j'ai regardé "Replay" et suis tombé sur des émissions que la télévision n'a pas l'habitude de mettre en lumière. Intelligentes, didactiques, ouvrant l'intérêt: le contraire du tout-venant cathodique!

J'ai regardé le début d'un doc sur Matignon et la fonction de premier ministre. Alain Duhamel et un autre fossile de son acabit essayaient d'obtenir d'Alain Juppé autre chose que de l'amertume, de l'autojustification et de la langue de bois. Peine perdue! malgré la beauté du décor de l'hôtel Matignon et le temps passé; l'ex fusible de Jacques Chirac est resté coincé jusqu'au col, un parapluie doublant ses vertèbres dorsales.

Enfin, avant d'aller dormir (ou plutôt essayer de) j'ai suivi passionnément un doc présenté par le comédien Will Smith et qui traitait du 13 ème amendement de la Constitution des Etats Unis et donc de la citoyenneté. J'ai enfin compris pourquoi Lincoln est un homme à part et appris porquoi les noirs descendants des esclaves ne seront jamais complètement assimilés. C'est terrifiant mais contemporain.

Ce pays a connu de telles tragédies que l'on comprend qu'elles ne soient pas encore réglées. Il en ressort que le combat contre des gens comme Trump est primordial et vital: la survie de ce qui reste d’authentiquement démocratique de cet immense et beau pays est menacée. Des forces mauvaises le travaillent qui pourraient l'emporter.

 

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16 août 2022 2 16 /08 /août /2022 07:00

J'ai entendu, sinon écouté, une chronique radio dans laquelle le journaleux qui déblatérait derrière le micro estimait que François Hollande, alias "Flamby", alias "Monsieur Petites Blagues" qui fut Président de la République de 2012 à 2017 songerait à la "revanche" et préparerait sa candidature pour 2027.

Un rire envahissant s'est emparé de moi et a couvert le bruit de la climatisation.

François Hollande, sur le mode chiraquien, semblait sympathique et accessible. Il possède un humour indéniable; est d'un abord sympathique et possède une culture politique exceptionnelle. Pour compléter le tableau l'ex "Président normal" est ouvert, aime parler et s'expliquer, adore commenter l'actualité des partis politiques et les stratégies du pouvoir. Il n'est pas hautain ni imbu de lui-même comme un Fabius ou un Jospin, une Ségolène ou un Arnaud Montebourg qu'il vaut pourtant largement. Et même qu'il surpasse de loin.

Sa présidence ne fut pas honteuse mais le peuple l'a identifiée comme telle. A notre époque le 'ressenti" est bien plus important que la réalité. Pêle-mêle l'ahurissant vaudeville Trierweiler,  l'affaire "Léonarda", les provocations de Montebourg et l'attitude suicidaire (politiquement) de Christiane Taubira, le harcèlement destructif des "rénovateurs"etc. ont miné de l'intérieur une présidence qui n'a pas su -ou pu- suffisamment s'affirmer. Comme son successeur E.Macron le président Hollande a affronté crise sur crise, celles-ci aggravées par une conjoncture délicate, nationale comme internationale. Le capitaine avait la stature mais trop de vicissitudes l'ont empêché de donner sa pleine mesure. 

Il n'est certes pas le seul et c'est le lot commun des chefs d'état de diriger par gros temps. Mais il a, me semble t'il, cumulé une opposition haineuse et irréaliste, des médias occupés en permanence à le dégommer (en n'hésitant pas à le ridiculiser), une atmosphère de moquerie méchante et visant à le "tuer" et des attentats meurtriers... Personnellement je déteste les petits marquis incultes, imitateurs vulgaires et satires odieux qui imitent mal les politiques et participent au pourrissement de la vie publique.

En résumé l'image que nous conservons des cinq années de F.Hollande est sévère et injuste mais bien implantée dans l'opinion. Hollande ne bénéficie plus de soutiens et stagne dans une indifférence pire que de l'hostilité.

Qu'il veuille, qu'il songe se représenter défie la raison. Chacune de ses apparitions, depuis qu'il n'est plus qu ' "ex" ranime l'agressivité ou l'exaspération. On ne peut pas dire qu'il est attendu, souhaité ou désiré. C'est un homme dévalué et qui appartient déjà au passé.

Son quinquennat sera revu à la hausse, dans un demi-siècle, lorsque l'Histoire le décrira si l'on en parle.

Qu'il songe à se représenter (si toutefois le journaliste-chroniqueur disait vrai) serait accablant pour lui.

 

 

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12 août 2022 5 12 /08 /août /2022 07:00

Ma méchante humeur  du moment va s'exercer sur ceux que j'ai tant aimés et qui me mettent désormais mal à l'aise . Les Rolling Stones, car c'est d'eux qu'il s'agit, font une nouvelle tournée mondiale. Ils traversent autant de villes qu'on accole d'adjectifs positifs à leur cirque mondialisé.

Mick Jagger (79 ans) et Keith Richards (guère moins) sont les deux seuls (sur 5) à être de la formation d'origine, celle de 1964. Les autres sont soit morts (Brian Jones, Charlie Watts) soit retournés à l'anonymat (Bill Wyman) soit des imposteurs (Ronnie Wood).

Ils interprètent -de plus en plus mal- les 15 ou 16 titres de leur "catalogue" que le public attend. Ça va de "Satisfaction" à "Ghost in a ghost town" et ce n'est pas leur meilleur, loin de là. Ce sont les titres qui resteront accolés à leur nom à leur corps défendant. Que ça doit être "pompant" de chanter 100 fois par an "I can't get no"!!

Le groupe a connu son apogée entre 1968 et 1972. Il a eu quelques "retours de flamme" par ci par là mais sa créativité est un encéphalogramme plat depuis "It's only rock 'n roll" (1974) et pourtant le titre comme l'album éponyme sont loin d'être leur pire.

Après avoir été "la" star ultime, Mick Jagger s'est fait rattraper puis dépasser par presque toutes les rock stars de David Bowie à Axl Rose, de Michael Jackson à Ben Harper et tant d'autres... Même les pitreries de feu Freddy Mercuri sont préférées aux siennes. Il est maintenant ce vieil elfe ridé qui chante sans conviction des vieilleries usées jusqu'à la trame. Qui aurait pu penser que "Sympathy", "Brown sugar", "You can't always get what you want", "Street fighting man", "Tumbling dice" et même "She's a rainbow" (galvaudée par une publicité) deviendraient d'insupportables scies destinées à entretenir une flamme éthique et surtout à entretenir les bons rapports de Sir Jagger et de ses banquiers?

Richards, avec son look de diseuse de bonne aventure essaie de coller à sa caricature.  Les autres sont des faire-valoir, journalistes de la presse spécialisée compris.

Le plus dur, dans leur cas, est de les avoir tant aimés et de les voir se renier au point d'être "Druckerisables". On ne serait pas surpris de les voir massacrer "Angie" chez l'octogénaire ami des pires chanteurs Français! A quoi pense Jagger quand il chante "Let's spend the night together"? (à du viagra? à ses 79 ans?)

Je pensais, naïvement, que le décès de Charlie, le batteur immuable, sonnerait la fin des "hostilités"... il n'en est rien! une boîte à rythme, un professionnel ou un remplaçant lambda suppléent cette absence.

Et les voix? hein, les voix? Jagger a beau faire il ne ressemble plus à rien quand il chante. Sa voix est vieillie et il compense par de la gymnastique ce qui faisait sa singularité autrefois.

Brel, en 1978, peu avant de mourir avait tout dit: "mourir, la belle affaire, mais vieillir, ah, vieillir".

Ce fiel déversé j'aurais un concert à proximité et des places numérotées j'irais certainement remuer mes vieux genoux et bouger mes hanches rigides comme des essieux en écoutant jagger et son EHPAD interpréter "Start me up"..

 

 

 

 

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11 août 2022 4 11 /08 /août /2022 07:00

Je "travaille" bénévolement depuis un an une journée par semaine à l'hôtel des familles de l'hôpital Purpan de Toulouse. Mon job consiste à accueillir, écouter et recevoir dans un cadre propre, lumineux et agréable les familles d'hospitalisés. Ça fonctionne comme un hôtel en moins anonyme.

Le bâtiment dans lequel est installée l'association est vaste, clair, fonctionnel, propre et pratique. Il l'est d'ailleurs tellement que l'Hôpital  à qui le terrain et la bâtiment appartiennent, les récupére en décembre prochain pour... le démolir (il a été entièrement restauré il y a 2 ans). Avant de vous indigner apprenez qu'il va se construire, à moins de 50 m de la maternité -comme le spécifie la Loi- un centre de néonatalogie à la place de "mon" hôtel. Cette spécialité qui concerne les grossesses compliquées, les maladies prénatales et les grands prématurés est sous-représentée en Haute-Garonne et la métropole rose est très en retard dans cette discipline.

On le voit, sur le principe il n'y a rien à redire.

Pourtant un hôtel différent destinés à réconforter les familles dans la peine n'est pas un luxe, loin de là.

L'association en charge de cette organisation d'accueil est à la recherche d'une solution de rechange. Hélas il est illusoire d'imaginer trouver aussi bien et aussi bien placé. Difficile, avec des résultats plombés par deux années de Covid de songer que les mécènes et les soutiens vont mettre la main au portefeuille sans tiquer.

Il est à craindre que la structure ne ferme et ne soit pas remplacée avant longtemps. Les équipements (usuels, décoratifs) sont d'ores et déjà optionnés et le réflexe se perdra dès la fermeture, même si elle est "provisoire".

En attendant ce funeste moment chacun convient que "le Laurier Rose" (c'est le nom de l'hôtel et de l'association) brûle de ses derniers feux cet été. La terrasse est magnifique et ploie sous la glycine et la vigne vierge. les conversations ne sont pas circonscrites à une ou deux tables mais à toutes, les dons affluent et c'est un plaisir renouvelé de voir ces femmes très enceintes discuter à l'ombre .

Toutes les langues sont utilisées: les étrangers connaissent mieux notre superbe organisation des soins médicaux que nous-mêmes.

Je croise les doigts en espérant que le miracle se produira et que le laurier 2 existera bel et bien et sera digne successeur de son devancier.

 

 

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10 août 2022 3 10 /08 /août /2022 07:00

De quand date l'apparition dans les mains des touts-petits de ces "doudous" qui font perdre la tête aux parents qui vivent dans l'angoisse de l'égarer ou, pire, de le perdre?

On en voit parfois, orphelin, perché sur une grille, attendant le retour de son jeune propriétaire. D'autres, échoué d'une poussette, semblent agoniser sur un trottoir. Nous ne savons que faire: les parents du petit enfant à qui il appartient vont certainement

1) s'apercevoir qu'il n'est plus dans le coin

2) dramatiser la situation

3) faire demi-tour et refaire le chemin en espérant retrouver le bout de tissus, la peluche amie ou la sorte de chauve-souris en tissus très doux.

4) se demander où est stocké le doudou de rechange

5) filer chez "Sergent Major" ou "du pareil au même" voir si le modèle existe toujours.

Le problème est que le doudou doit avoir "des heures de vol". Il doit être propre mais un peu défraîchi: On ne remplace pas un doudou par un autre aussi facilement, fût-il son jumeau; L'odeur du bébé doit l'imprégner et ce n'est pas chose des plus aisées.

Changer l'éléphant rose et essayer de le remplacer par un hippopotame violet, vous n'y pensez pas, j'espère.

Le doudou voyage en UM: les hôteliers complaisants et sympathiques vous le renvoient; même chose pour le restaurateur ou la chambre d'hôtes!

Vous voulez énerver le petit dernier parce qu'il accapare vos parents? prenez son doudou et maltraitez-le.

Arrive le moment où l'enfant s'éloigne de son fétiche rassurant. N*** qui l'avait oublié chez son cousin a dit, froidement comme s'il s'agissait d'un adulte qui arrête le tabac: "Je le garde encore jusqu'à la fin de vacances et après j'arrête". En général les jours qui précèdent l'abandon le doudou vit un enfer: jeté, balancé contre les murs, piétiné et rejeté. Si "les objets inanimés ont une âme" la sienne doit être sombre.

Il y aurait vraiment une étude poussée à faire sur cet objet transfert aussi indispensable que mal pratique.

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9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 07:00
J'aimais les trains...

Lorsque j'étais un petit garçon je n'aimais pas trop les soldats, pas trop les bagarres, pas trop le ballon, pas trop le meccano... j'aimais bien les petites voitures (qui devaient être celles des rues, pas des circuits sportifs)...Ma grande affaire c'était les trains.

Pas de prendre le train, ne vous méprenez pas, non, ce que j'aimais c'était les infrastructures ferroviaires: les rails parallèles, les panneaux de signalisation, la caténaire , les ouvrages d'art, les gares, le matériel roulant, les passages-à-niveau, les locomotives, le bruit assourdissant des trains...

Né à la fin de l'exploitation des locomotives à vapeur j'étais littéralement fasciné par ces monstres sublimes que je dessinais par centaines. Je trouvais -esprit de contradiction?- la traction électrique trop "simple" et la diésel pire encore. J'aimais quand même les autorails jaunes et rouges (qu'on s’entêtait à appeler "micheline") et les très longs trains de marchandises.

J'aimais par-dessus tout les voies uniques de campagne, filant entre prairies et forêts et les trains secondaires qui les empruntaient et dont j'imaginais l'inconfort et la lenteur.

J'aimais, pendant les vacances, aller chercher mon père à a gare: non parce qu'il venait passer la fin de semaine avec nous (finie la paix!) mais parce que l'arrivée de son train, tracté par une 231 feux allumés dans la courbe précédent la gare valait tous les Van Gogh pour moi.

Au Parc de St Cloud où nous allions parfois le dimanche, je me balançais sur le passage à niveau dès que la sonnerie de passage d'un train en annonçait un. C'était des trains à quatre voitures, assez moches qui circulaient en banlieue et sur l'ex "petite ceinture". J'adorais la plaque émaillée rouillée vissée sur le panneau danger et qui disait qu'un train pouvait en cacher un autre. Le dessin m'enchantait.

J'ai trouvé une reproduction de cette plaque qui a été mieux que la madeleine de Proust pour moi.

 

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8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 07:00

Le cinéma Français a écumé les cours de théâtre pour trouver de nouveaux profils. Il a parfois organisé des castings pour en sélectionner d'autres. La rue a permis à quelques jeunes de trouver un rôle ou plus juste en marchant sans y penser. Il y a eu un vivier dans les agences de mannequins puis dans les "books" des publicitaires. Les comiques ont eu leur heure de gloire et ont été supplantés par les gens de Canal +, du chauffeur de salles à la fille qui présentait la météo. Des chanteurs et des chanteuses ont "réussi l'examen" et, comme Camelia Jordana ou Marc Lavoine ont eu la chance de faire de la comédie un second métier. Aujourd'hui on écume les salles de sport et les stades à la recherche de Monsieurs muscles toujours demandés par les réalisateurs qui exploitent la veine "super-héros".

Une fois à l'écran le plus difficile est d'y rester. Passée la quarantaine c'est ardu pour les femmes.

Cette longue introduction pour dire que beaucoup de gloires fugaces se sont fracassées en franchissant le cap des quarante ans.

Je me souvenais vaguement d'une jolie blonde, spécialisée dans les rôles d'écervelées sexy (elles sont nombreuses dans le créneau, cf Marion Game qui joue maintenant les mémés à varices à la télévision!). On la comparait à notre Deneuve Nationale et, il est vrai qu'il y avait une vague ressemblance entre elles.  Pas dans le choix des rôles... dois-je le préciser? "On a volé la cuisse de Jupiter" fut son acmé. Elle disparut progressivement après.

J'ai regardé une série en 4 épisodes sur Netflix. Daniel Auteuil, tout en sobriété, y campe un élu local accusé de viol par son petit-fils. (on occupe ses insomnies avec ce qu'on peut!).

Auteuil, édile d'une petite ville du Sud-Est, est soutenu par sa fille et sa femme. Cette dernière, la soixantaine élégante au beau visage m'a intrigué. Elle me "disait quelque chose". J'ai cherché sur le net et ai trouvé: c'est elle, c'est Catherine Alric. Elle a pris de la densité avec l'âge et est restée belle et intéressante. Son rôle ne l'est pas puisqu'elle pleure une fois sur deux ou elle embrasse son mari de cinéma lorsqu'il entre ou sort de prison.

Mais la complicité entre les spectateurs que nous sommes et des personnes chargées de nous divertir est intéressante. Je ne connais évidemment pas Mrs Alric mais était presque "content" de la revoir.

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