Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 juin 2022 5 10 /06 /juin /2022 07:00

Sur Arte replay j'ai regardé un bijou de documentaire consacré à l'enregistrement, en 1969, de l'album de Simon & Garfunkel "Bridge over troubled water". Il en raconte la genèse, le choix des titres, les conditions d'enregistrement, le choix des musiciens, des accords et l'environnement historique, musical et politique.

Paul Simon est un incroyable auteur-compositeur à la fois prolifique et inspiré. On lui doit, en duo, en groupe ou en solo des titres absolument inséparables de l'histoire de la musique américaine. On peut sans hésiter le classer parmi les géants comme Bob Dylan, Bruce Sprinsteen, Michael Jackson, pour les USA et David Bowie, Paul McCartney et John Lennon, Barry Gibb et quelques autres pour le Royaume Uni.

Qui oublierait qu'on lui doit "Sounds of Silence", "I am a rock", "Cecilia", "The Boxer", "Mrs. Robinson", "Kodachrome", "The boy in the bubble", Graceland", "Me and Julio down by the schoolyard", "The obvious child", "You can call me Al" et tant d'autres?

Commencée sous les noms de "Tom and Jerry" (?!!?) la collaboration de Simon & Garfunkel aura duré quelques années mais a marqué l'histoire de la musique. De reformation en concerts uniques, de séparations en bouderies plus ou moins longues la "vraie" histoire s'est achevée au moment de l'enregistrement de leur dernier album ensemble. Le fameux "Bridge over troubled water". Chanson écrite et répétée un an avant l'enregistrement de l'album, chanson tellement parfaite pour Simon qui l'a écrite et composée que la suite ne pouvait être que solo.

Et Garfunkel d'expliquer que les idées politiques et l'engagement de Paul Simon n'étaient pas forcément les siens et qu'ils ne devaient pas, en tous cas, envahir leur sphère musicale. Il faut l'écouter raconter sa découverte de la chanson . Il reconnaît immédiatement le chef d’œuvre qui le fera gravir un cran. Ses ajouts et conseils laissent rêveur: quelle collaboration, quelle confiance, quelle tolérance, quel respect de l'un pour le travail de l'autre. C'est Garfunkel qui chante les deux premiers couplets et les deux compères se retrouvent sur le troisième qui n'existait pas à l'origine et dont il parvint persuader Paul Simon qu'il était nécessaire.

Alors l'un et l'autre, comprenant et acceptant la rupture inévitable firent tout ce qui leur était possible pour graver le meilleur et cet album en fut le résultat.

Magnifique doc qui donne des frissons lorsque Art Garfunkel chante la chanson titre sans accompagnement d'aucune sorte. Quelle voix! quelle émotion!!.

"Bridge over troubled water" détrôna du n°1 des charts le "Let it be" des Beatles. Et c'était mérité. C'est dire le niveau atteint par les deux chanteurs cette année là.

Partager cet article
Repost0
9 juin 2022 4 09 /06 /juin /2022 07:00

Au "jardin partagé" géré par une association loi 1901 il y a, en gros, deux clans incompatibles. Une trentaine de jardins clôturés, pourvus d'une arrivée d'eau (de la Garonne) et occupant une superficie de 200m carrés sont exploités, moyennant un loyer mensuel modeste par des jardiniers amateurs.

Il y a un règlement intérieur qui, comme tous les règlements intérieurs n'a sans doute jamais été lu par personne. Il stipulerait que nous ne devons pas employer de produits chimiques (engrais, insecticide etc.), que nous devons garder une tenue correcte, un comportement décent et ne pas planter d'arbres.

Ces quelques restrictions n'empêchent pas le jardin d'être un havre de paix. Un coin de nature à 6 ou 7 kilomètres de chez moi et dans lequel mes pensées s'évadent. Un endroit plaisant et reposant où j'apprends une forme de patience (la pluie tombera t'elle? sera t'elle suffisante? les lapins et les taupes me laisseront-ils mes plantations? mes framboises seront-elles bonnes? et mes radis? et mes fenouils?), de calme intérieur et de réflexion (cultiver ses propres légumes rend-il moins dépendant?).

Il y a donc, écrivais-je en débutant ce post, 2 clans que je qualifierais d'antinomiques. Les pionniers, qui étaient là avant les confinements liés au Covid. Leurs jardinets sont des agglomération de choses et de trucs, de cabanes branlantes et de mille objets de récupération. L'esthétique est la dernière de leurs préoccupations. Ce sont des "productivistes" (et ils sont parfaits dans ce rôle) qui connaissent la nature et la culture.
En corollaire ils savent tout et n'ont que mépris pour les amateurs. Ce sont des solides habitants des environs de Toulouse à l'accent rocailleux et aux habitudes peu raffinées. Le plus représentatif d'entre eux a un groupe électrogène marchant au mélange 2 temps (huile/essence) pour faire fonctionner son frigo et rafraîchir ses bières...Il le lance dès qu'il arrive et ne l'éteint qu'en partant.

Il a été président de l'association et en a été brutalement éjecté lorsque l'autre clan est devenu majoritaire. L'autre clan? celui des jardiniers du dimanche, qui s'émeuvent de faire pousser des courgettes, des aubergines, des artichauts, des carottes, des fleurs, de la vigne-vierge, des fruits rouges. Ils sont discrets, respectueux de l'environnement, n'allument pas de feux et économisent l'eau (de la Garonne). Ils sympathisent entre eux et s'invitent à voir leurs réalisations et boire le café ensemble.

Bobo contre rustres. Amateurs contre pros. le Petit Trianon contre le quartier moche.

Inutile de préciser que les uns ne fréquentent pas les autres et réciproquement. Pire ils font des pieds et des mains pour s'éviter et ils s'ignorent ou échangent juste un bonjour à peine prononcé.

J'ai failli tomber de mon escabeau (je guidais le chèvrefeuille sur le cabanon) lorsque Alphonse, le chef des purs et durs est venu hier me saluer et s'enquérir de ma santé. Il était accompagné d'un de ses sbires dont je crois n'avoir jamais entendu le son de la voix en 3 ans. Tout miel; tout sourires je n'étais soudain plus responsable d'avoir introduit des doryphores (sic) dans le jardin ni mis en danger les vies d'autrui avec nos ruches. Mieux, ils me félicitèrent pour l'ordonnancement de ma parcelle, eux dont la leur ressemble à une casse-autos.

Et soudain j'ai compris... l'assemblée générale a lieu samedi 04 et ces messieurs pensaient qu'une demie douzaine de minutes d'amabilité pouvait me faire bien voter.

Être pris pour une truffe soit, mais aussi ouvertement, c'est difficile à accepter.

 

Partager cet article
Repost0
8 juin 2022 3 08 /06 /juin /2022 07:00

Depuis longtemps, bien que le support soit depuis longtemps condamné*, je me suis constitué une "DVthèque" des films ou documents qui me sont indispensables. Au fil de cette chronique qui termine sa 11ème année j'en ai commenté certains, ceux dont j'aimerais que celles et ceux qui m'accordent du goût ou qui me font confiance se les approprient et les aiment comme je les aime. 

Il n'y a pas vraiment de point commun entre tous ces films qui m'ont séduit et plus encore pour des raisons différentes. Certains le sont pour l'image, d'autre pour l'histoire racontée, parfois ce sont les dialogues, une scène ou plusieurs scènes que j'aime et, le plus souvent, c'est parce que le film m'a touché, m'a apporté un supplément d'âme. Certains sont connus d'autres pas. Je ne rejette pas des films parce qu'ils ont eu du succès ni ne méprise les "grands classiques". Ma DVthèque couvre une période qui va du cinéma muet de Buster Keaton à des films sortis dans l'année. L'objectivité m'oblige à dire que la majorité des DVD que j'aime et conserve contre vents et marées couvre surtout la période 1970-1985.

Sans doute n'est-ce pas le fait du hasard!

J'ai eu du mal à me procurer certains films qui n'étaient pas ou plus édités dans ce format ou qui n'étaient plus disponibles. La comédie méconnue, imparfaite mais séduisante de Billy Wilder "Avanti!" est ainsi la version italienne sans VF. Récemment j'ai fait l'acquisition de deux films de Andrzej Wajda "Katyn" et "Korczak" que je convoitais sans les trouver, y compris sur Internet.

"Korczak" est une biographie filmée de la vie d'un homme admirable qui est mort en 1942 à Treblinka avec 200 orphelins juifs dont il s'était occupés jusqu'à la fin et l'extermination du Ghetto de Varsovie. Avec un tel sujet toutes les craintes étaient permises. Wajda a évité tous les pièges inhérents à un cinéma historique rappelant des faits monstrueux. Pas de pathos, pas de prêchi-prêcha, un "héros" avec ses doutes et ses faiblesses et l'inexorabilité de l'enfer montrés sans emphase. Un film superbe qui, à sa sortie, fut pourtant attaqué par Claude Lanzmann qui, réalisateur de "Shoah", s'était autoproclamé gardien du temple de la bonne représentation de l'holocauste à l'écran. Des années après ces prétentions exorbitantes et ces tempêtes dans un verre d'eau feraient sourire.

Katyn est aussi un film sur le fil du rasoir. Wajda y dépeint l'ignominie stalinienne, la folie criminelle de l'idéologie et de la politique soviétique mais au "ras de l'humain". C'est une chose de dire ou d'écrire: "10 000 officiers polonais assassinés par le KGB" c'est autre chose de montrer la peur et l'angoisse de mort de quelques uns d'entre eux tout en ne surjouant pas ni en illustrant artistiquement la chose. Des écueils que ce metteur en scène, surtout dans ces deux films de sa dernière partie de carrière maîtrisait comme personne.

Ces deux films là ne pouvaient pas ne pas encombrer mes étagères, tables, bureau, chaises, coins et autres endroits où j'entrepose ce que je ne sais pas où mettre.

* ils vieillissent et "ne passent plus". Même si on ne les visionne jamais et si on les stocke en prenant des précautions.

 

 

Partager cet article
Repost0
7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 07:00

Gainsbourg avait popularisé un aphorisme anonyme tout en essayant de se l'approprier et qui disait en substance qu' "en Amour il y en a toujours un qui souffre et l'autre qui s'ennuit". Difficile, me semble t'il, de ne pas lui donner raison. 

J'ai, au fil du temps, remarqué que la majeure partie d'un amour naissant, accompli ou en déclin se passe à attendre l'autre.  Attendre qu'il ou elle soit disponible, soit à l'unisson, soit simplement de bonne humeur ou soit présent(e). 

Comme amour, attendre commence par un "A" et ce n'est pas par hasard. 

Après le première rencontre et une fois la sensation de réprocité acquise on attend. D'être appelé, d'être rappelé. des serments. Des preuves. plus de serments. plus de preuves. 

Au tout début chacun attend de l'autre des signes que les sentiments, l'attirance (encore un "A"), le charme soient là et opèrent.  Puis, une fois celle-ci comblée et les partenaires rassurés une autre attente se fait exigeante: la confirmation que les deux attendent la même chose, ressentent les mêmes choses et que l'amour de l'un est similaire à celui de l'autre. 

Vient une période bénie où les questions ne se posent plus et où la sensation d'être aimé est une certitude rassurante. 

Dans cette période l'attente est moins sensible car partagée lorsqu'elle se matérialise. 

Arrive la période du doute, de la routine, de la possession, de l'ennui même... L'attente devient inséparable de ces moments. L'être aimé ne fait plus d'efforts pour être à l'heure, pour respecter sa parole ("je t'appelle à 18H00") et est pleinement pris par sa vie professionnelle et familiale. 

Et l'on attend. Que l'autre parte, qu'il rentre, qu'il fasse ça ou ci, qu'il donne des signes qu'il nous aime toujours etc.

Le rapport avec la phrase de Gainsbourg? il n'y en a pas. Mais j'aime cette provocation qui, hélas, n'est pas complètement fausse.

 

 

Partager cet article
Repost0
6 juin 2022 1 06 /06 /juin /2022 07:00

Bien sur je comprends, sans l'accepter tout à fait, le "star-system" et le phénomène des célébrités. Je comprends que ces gens distingués par leur naissance, par la fortune, par leur talent ou par leur courage soient distingués de la masse et deviennent ce que les médias appellent trop facilement des icônes. 

Je suis moins dans l'empathie de ces personnes qui consacrent leur vie et argent à des célébrités qu'ils n'ont même pas connues sinon rencontrées. Des "fans" dépassés par leur passion qui échafaudent des théories et réécrivent l'histoire pour qu'elle soit raccord avec leurs fantasmes. 

J'ai ainsi, quelques instants, regardé une émission sur Marilyn Monroe sur la chaîne Histoire dans laquelle un biographe faisait analyser des cheveux pour essayer de faire déterminer le père biologique de la comédienne. L'homme était un doux cinglé mais il faisait l'objet d'un temps d'antenne non négligeable sur une chaîne parfois ambitieuse. Et que dire du "collectionneur de cheveux de célébrités" fier de posséder des tifs de Beethoven et de Michael Jackson? (NDLR: ces deux musiciens étant cités ensemble par hasard). Un illuminé? pas forcément. Le commentaire nous apprenait que la justice américaine faisait parfois appel à ses collections capillaires et à ses "connaissances" en la matière. 

L'air du temps, un anniversaire ou l'opportunité remettent des astres éteints en lumière le temps d'une actualité préfabriquée. Romy Schneider, jusque là sanctifiée par sa triste fin et embaumée par une critique extatique est remise en question: alcoolique, voleuse de maris, moche hors écran les accusations volent bas et s'en prennent directement à l'image construite autrefois par les mêmes qui la démolissent aujourd'hui. 

En réalité tout ceci procède d'une volonté peut-être ignorée par ceux là même qui la mettent en œuvre d'occuper futilement l'esprit des foules. C'est à une diversion parfaitement calibrée qu'il faut assimiler ce culte des célébrités qui, après avoir concerné les Princes, les militaires, les demi-mondaines; les stars du muet puis celles du parlant, les chanteurs et chanteuses, les rockers et les sportifs , les rappeurs et les astronautes se rabat sur du menu fretin genre fille d'à côté avec grosses fesses et seins passés sous le bistouri. 

leurs vies romancées et édifiantes ("l'argent ne fait pas le bonheur", "On peut être belle et malheureuse"...) a une vertu éminament anesthésique. 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
3 juin 2022 5 03 /06 /juin /2022 07:00

Sur le sol des voitures du métro toulousain est reproduit des dizaines de fois un dessin sans équivoque  sous lequel est écrit cette remarque: "frotter c'est agresser". 

Il y a bien longtemps, viré du lycée Jeanson de Sailly pour insuffisance de travail (ça allait me poursuivre toute ma vie) j'ai été parachuté dans un lycée lointain, à la République (station Arts  Métiers) où je me sentais comme un poisson posé sur l'herbe. Le lycée Turgot m'avait accepté en section "B", économie parce que j'ai compris, pendant l'entretien, que le Principal était tout entier sous le charme de ma mère.

Mon carnet ne parlait pourtant pas pour moi. Notes médiocres et commentaires peu amènes soulignaient des résultats indignes dans pratiquement toutes les matières. Seuls les professeurs de LV1 (anglais) et d'Histoire-Géographie consentaient à me trouver quelques excuses et me prodiguaient de légers encouragements.

Je passais du XVIéme arrondissement le plus classe (Foch - Victor Hugo) aux bas-fonds de la capitale. La classe de seconde n'était pas mixte mais l'atmosphère qui y régnait était plutôt agréable. J'avais des idées et des comportements qui faisaient tâche mais, comme j'étais bon en dessin, que je courrais vite* et que je défendais mes goûts musicaux avec passion je fus accepté sans difficultés. 

Pour me rendre au lycée je prenais le métro à La Muette et le quittais à République. Une demie-heure de porte à porte.

Âgé de quinze ans et encore assez ignorant des "choses de la vie" la sexualité ne me troublait guère et j'étais loin de penser à tout ce qu'elle inspire.  J'avais bien remarqué des phénomènes intrigants mais sans que ces observations soient obsédantes. En réalité j'étais assez "romantique" et espérais rencontrer rapidement une fille qui rappelât Claudia Cardinale ou une Diana Rigg qui me faisaient rougir rien qu'en les voyant.

Un jour, assis sur la banquette du métro (en bois, il s'agissait du chant du cygne des fameuses rames vertes et rouges "Sprague") je sentis comme un toucher léger à mon entrejambe. Je lisais et ne prêtais pas attention à ça. Mais cela recommença, plus appuyé, et je levais les yeux pour regarder les personnes assises autour de moi. Je ne vis rien ni personne susceptible de s'être permis ce geste dont je percevais qu'il était anormal et importun. A la troisième fois je me levais et restait debout près de la porte. Un des hommes assis face à moi auparavant se leva lorsque la rame entra en station et, passant devant moi, me fixa dans les yeux et indiqua le quai. Ses yeux disaient clairement "descends, je veux te parler".

J'ignorais évidemment le message et soufflais quand les portes se refermèrent.  Ce fut ma première confrontation à l'homosexualité et elle me parut à la fois ridicule et presque méprisable. Je faisais très jeune et le fait que j'étais mineur n'avait pas fait reculer le chasseur du métro.

J'étais ignorant, je le répète, et ne savais à qui parler de ce qui s'était passé. Il était hors de question d'aborder mon frère avec de telles demandes et mon père ne me semblait pas plus indiqué . Ma mère semblait un choix plus baroque encore. Je n'en parlais donc à personne et gardais un souvenir dérangeant de cette légère agression.

* A l'armée; pendant "le Service National", bien courir et être endurant m'a beaucoup servi également.

 

 

Partager cet article
Repost0
2 juin 2022 4 02 /06 /juin /2022 00:02

J'avais tellement flippé en m'auto-intoxiquant sur la possible élection de Marine Le Pen que je m'étais juré de ne plus m'impliquer autant à l'avenir.

Et les politiques, la présidentielle à peine achevée de s'engouffrer dans les législatives avec des arguments aussi spécieux que ceux qu'ils ont utilisés pour l'élection d'avril. Mélenchon veut "qu'on l'élise" premier ministre, les droites extrêmes (Reconquète de Zemmour, le RN de Le Pen et le parti-croupion de Dupont-Machin essaient de trouver des accords) : les mondes politiques et médiatiques sont repartis...

Il y a eu les Présidentielles, le vote blanc, les votes nuls, l'abstention... mais on fait comme s'ils n'avaient jamais existé et on repart à cheval, le dos meurtri et le poignet foulé, les mêmes arguments en bandoulière.

C'est désespérant. Il y a un tel gap entre ce qui est proposé comme programme et ce qu'on observe enfin après la législature que l'inattention et l’abstention risquent d'être très fortes; plus personne ne croit ces mirobolantes promesses de campagne; ceux qui les formulent moins que ceux qui les reçoivent! le SMIC à 1500€, l'essence sans taxes, les impôts en baisse, la délinquance jugulée, les simplifications administratives, le rétablissement de l'impôt sur la fortune,  la retraite à 60 ans, la lutte contre la pollution sans contraintes ni taxes...tout cela sent fort son piège à gogos. Il n'y a qu'en politique qu'on se fait prendre plusieurs fois de suite au même piège. C'est le bonneteau permanent!

Une fois élue, la majorité nouvelle s'empresse de mettre son programme électoral (qui a contribué à la faire élire...) au pilon et à continuer celle de tous ses prédécesseurs depuis 100 ans. Celle qui inspire le successeur d'Angela Merkel à Hollande. Avec quelques variantes sans conséquences. Celle du "cercle de la raison" et des banques, celle de l'élite mondiale. 

Il y a bien des gens de bonne volonté qui s'opposent et souhaitent appliquer d'autres méthodes. Hélas ils possèdent un vice-caché redoutable: leur échec n'est jamais de leur faute et leurs succès ne durent jamais.

Dès que l'affaire tourne au vinaigre ils se font battre aux élections et ce sont les autres qui supportent l'impopularité engendrée par la réparation des erreurs de leurs prédécesseurs. Ils réinventent le mouvement perpétuel. Dès que l'expérience capote la chasse aux responsables devient idéologique et la répression brutale peut quitter le champ verbal.

Cette année il existe un (petit) risque que les doctrinaires obtiennent un pourcentage de voix leur permettant d'appliquer un programme aussi néfaste que dangereux. Tout à l'exaltation de leur victoire les mesures dingos peuvent s'additionner jusqu'à l'explosion bloc contre bloc.

C'est en cela que "la République c'est lui"

 

Partager cet article
Repost0
1 juin 2022 3 01 /06 /juin /2022 07:00

J'ai eu l'immense chance de m'absenter de France durant 16 jours. J'étais loin, très loin. Mes hôtes, bien que Français d'origine n'éprouvaient pas le besoin d'écouter, de lire ou de regarder les informations Françaises. Deux semaines sans entendre parler des accusations de viol ou de harcèlement sexuel de tel nouveau ministre, des décisions unilatérales du grand démocrate Mélenchon, les critiques sur la première Ministre et tous ces sujets passionnants qui font le sel de notre vie commune sous le ciel hexagonal m'ont fait un bien fou. 

Pourquoi s'oblige t'on à ces passages obligés? vit-on moins bien en ignorant que Michel Drucker quitte France 2 pour une autre chaîne où il présentera une émission cire-pompes similaires?

Prisonniers de rites imposés nous engloutissons des informations, toujours plus nombreuses, toujours plus inutiles.

Se libérer du carcan médiatique est un bonheur que peu s'offrent, faute d'y penser. Nos automatismes nous poussent à écouter des chroniqueurs qui s'écoutent chroniquer, des journaleux qui commentent l'information au lieu de la délivrer et des médias uniquement mus par la publicité qu'ils génèrent. 

Pendant une semaine, parfois deux, au retour de pays éloignés je reste sans réflexe télé-journaux-radio. Et je retombe dans une routine sans aspérité, bercé par les mêmes nouvelles décortiquées par les mêmes spécialistes depuis toujours. Quand un Poivre disparaît enfin il est remplacé par un clone plus caricatural encore!

Je râle, je râle. J'ai cependant échappé à Cannes et à Roland Garros. Vive le voyage. 

 

 

Partager cet article
Repost0
31 mai 2022 2 31 /05 /mai /2022 07:00

Lénine, qui s'y connaissait, appelait "idiots utiles" les non-communistes qui faisaient ce qu'il attendait d'eux: qu'ils l'aident à accéder au pouvoir ou à s'y maintenir avant d'être précipités dans les "poubelles de l'Histoire". 

C'est à ces idiots utiles que j'ai immédiatement pensé en voyant un petit livre sur une table de bouquiniste ce matin: "CESARE BATTISTI face au marchandage" et sous-titré (je le jure!) "Brisé, Martyrisé, Outragé, mais demain Libéré" (Jean-Paul Roché éditeur).

Battisti, le nom me disait quelque chose. Un ultra-gauchiste italien accusé du meurtre de quatre hommes et soutenu par les activistes de la même obédience envers et contre tout. 

Il avait, j'ai vérifié après, pour ces quatre meurtres, été condamné à la perpétuité en Italie. Evadé, non poursuivi en France et protégé par l'extrême-gauche internationale qui en avait fait une cause sacrée. Fêté comme un héros l'Italien s'est fait moraliste, donneur de leçon, maître écouté de démocratie appliquée.

Il possédait en même temps, à écouter ses défenseurs, la couronne d'épines du Christ et son auréole. 

 

Inutile, je pense, de dire la haine, le ridicule, le rejet et surtout les tombereaux d'injures que recevaient celles et ceux qui disait que le procès était un vrai procès et que le Saint-martyr était peut-être moins blanc en réalité que dans l'imagination de ses thuriféraires énamourés. 

Quelquefois, quelque rares fois, les faits s'imposent et par un retournement de situation le prince se transforme en crapaud et le révolutionnaire prolétarien en crapule. 

Après qu'il fut repris et extradé Cesare Battisti a reconnu s'être servi de la "naïveté" de ses comités de soutien. Pire il s'est moqué d'eux, de leurs automatismes idéologiques et de leur combat (sincère) pour en faire une victime. Moqué. Le héros a avoué être un salaud et s'être diverti de la bêtise de ses "comités de soutien". 

Voilà, en quelques secondes ce que ce petit opuscule m'a inspiré. Il est vrai que l'emprunt de la phrase de de Gaulle sur (Paris) brisée, martyrisée, outragée mais libérée...." était un crachat en pleine face difficile à supporter.

Des Battisti -peut être moins cyniques?- il y en a encore et chaque camp en recèle de tout-à-fait présentables. 

Ces livres jaunis et quelques lignes ici ou là rappellent inutilement des fourvoiements dont tout laisse à penser qu'ils ne demandent qu'à exploser..

 

Partager cet article
Repost0
30 mai 2022 1 30 /05 /mai /2022 07:00

Bonjour mad..mon... me voilà dans l'incapacité de déterminer avec précision le sexe de la personne que j'ai en face de moi. Ni son sexe, ni son âge d'ailleurs.

Je suis à l'Hôtel de l'Hôpital et j'enregistre la réservation d'un couple qui se tient devant moi, derrière la volumineuse plaque de plexiglas datant de l'ère Covid.
Lui est habillé étrangement: chemise bleue à carreaux dans laquelle il explose, short informe, sandales en plastique imitation cuir avec chaussette blanches de sport. Elle, car c'est elle, est coiffée comme un homme chauve; sa calvitie est stupéfiante pour une femme. Elle est vêtue d'un chemisier affreux à dominante rouge et d'un pantalon rouge également mais aux couleurs passées.

Tout, chez eux, est laid et bizarre: de leurs bagages à leurs allures et jusqu'à leur façon de s'exprimer.

Je pense à ces caricatures de paysans ou de "petites gens" comme les "Deschiens" naguère ou les "Bodin's" aujourd'hui qui, sous  prétexte de "tendresse" se foutent de la gueule des Français sans le sou.

C'est vrai, ces gens existent et ils sont surprenants par leur mauvais goût assumé.

Ils sont gentils, efficaces (leur dossier est complet et bien constitué), polis et respectueux. Un contraste avec leur allure de  martiens du Cantal ou de l'Aveyron.

C'est ce que j'aime dans ce bénévolat: être confronté à toute sorte de personne et à ne faire aucune différence entre elles. Observer et rendre service.

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Les bonnes feuilles du Poirier
  • : Le blog d'un Toulousain très critique sur l'actualité, et vachement calé en histoire en plus.
  • Contact

Stats

Visiteurs Uniques depuis le 22 Mars 2013
(18274 Visiteurs Uniques depuis sa création)

 

Il y a    personne(s) sur ce blog

 

Blog créé le 8 Décembre 2009

Pages