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9 février 2022 3 09 /02 /février /2022 07:00

Admettons que certains se retirent et que d'autres n'aient pas le quota des 500 signatures, sésame pour accéder à la compétition présidentielle. Une dizaine de candidats à l’Élysée seront retenus pour se présenter aux suffrages des Français. une dizaine au minimum.

La campagne électorale s'est laissée déborder par les exigences des médias, exigences de spectacle et d'audience qui en ont progressivement dénaturé le sérieux et les buts du législateur. 

Pour satisfaire aux impératifs du spectacle et de la dramatisation des chaînes d'information continue mais aussi de la "médiasphère" on  a instauré des primaires, puis des primaires de primaires et, cette année, une primaire tombée du ciel.  On a organisé des débats entre candidats de second tour, de premier tour, entre "grands" candidats puis entre tous les candidats. On a même vu les présidentiables s'épancher sur leur "moi" auprès d'une spécialiste des rencontres entre paysans.

A quand des épreuves de poteau comme à "Koh Lanta"? ce n'est pas impossible puisque certains se confient chez Baba sans que cela ne soit dénoncé comme grotesque....

Où en suis-je? ah. Oui. Le président sortant est comme ses prédécesseurs: il termine son mandat et, comme il en a le droit, détermine lui-même le moment où il se déclarera. Giscard, Mitterrand, Chirac l'ont fait tardivement, l'atterrissage étant casse-gueule. La meute des adversaires du candidat au renouvellement de son bail l'attend et pas avec des douceurs. Tous, sans exception sont prêts à lui tomber dessus et à déchiqueter son programme, sa personnalité, son bilan et ses chances. 
Pourquoi celui-ci s'offrirait-il à ses adversaires? Emmanuel Macron a bien fait de faire savoir qu'il refuserait tout débat de premier tour. Attaqué de toutes parts il ne ferait que se défendre et dépenserait tout son temps à démentir les propos des autres candidats qu'on imagine peu nuancés. 

Pour une fois je considère que Marine Le Pen a eu raison de dire son refus de participer à un débat de premier tour. En l'absence du Président sortant elle eut été la cible des autres. Son passé dans le domaine ne plaide pas pour qu'elle abuse du principe!

Il est grand temps de rappeler aux journalistes que leur rôle est de débusquer l'information, de la dire, de l'expliquer, de la commenter, de la vérifier, de la mettre en perspective et de la suivre; pas de la fabriquer.

Quant aux sondages qui diraient que "les Français" voudraient des débats et désapprouveraient le Président de refuser ceux du premier tour c'est tout simplement une escroquerie. Si on me demande si je veux une voiture neuve, un appartement avec vue sur la réserve ornithologique de Toulouse, un jardin ombragé et une bibliothèque renouvelée et un salon équipé du meilleur son pour écouter la musique il y a des chances pour que je réponde "oui".

Ces débats n'apportent rien et rappellent plus les jeux du cirque que la politique éclairée d'une démocratie mâture.

 

 

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8 février 2022 2 08 /02 /février /2022 07:00
Ma pire expérience cinématographique à ce jour et à jamais.

En 1975, année de la sortie du film "Salo ou les 120 jours de Sodome" je suis allé le voir au "Danton" près de l'Odéon à Paris. C'était un film dont on parlait en se cachant, entre initiés. Le réalisateur dérangeait depuis longtemps et choquait le bourgeois. Il semblait s'être calmé depuis qu'il illustrait -presque sagement- les trésors de la littérature comme "Le Decameron", "Les contes de Canterbury" et "Les mille et une nuits".

"Théorème" et "Porcherie" avaient bien sonné l'alarme mais rien ne laissait présager ce qui allait venir.  Le sulfureux Pier Paolo Pasolini s'attaquait à Sade, transposait l'action en 1943 dans le réduit Mussolinien et restait fidèle (dit-on), dans son adaptation au roman "Les 120 jours de Sodome".

Le film est divisé en quatre "tableaux" sans qu'il y ait une progression de l'un à l'autre. Dès les premières minutes du film le spectateur est plongé dans un malaise qu'aucun film de toute l'histoire du cinéma n'a égalé. Sans temps morts ni sas de décompression les quatre hommes qui ont kidnappés et séquestrés 9 adolescents et 9 adolescentes les livrent à la barbarie, à la torture, au viol et pire. Encore aujourd'hui je ne pourrais décrire le film.

L'image est impitoyable et aucun artifice cinématographique n'est employé pour atténuer l'abomination  que représente ce que le film donne à voir et, pire, à considérer intellectuellement.

Jeune et con j'étais allé voir ce film comme d'autres étaient allés voir "la grande bouffe" ou "Histoire d'O": avec la curiosité émoustillée de l'Interdit et l'impression de transgresser les valeurs giscardiennes si ennuyeuses.

On n'en était pas là et ce que j'ai vu du film (je ne me souviens pas du temps que j'ai passé dans la salle mais je ne suis pas resté jusqu'à la fin et me suis retrouvé, groggy, dans le soleil du Boulevard St Germain) je ne l'ai jamais oublié. Aucun de mes nombreux cauchemars n'a égalé en horreur "Salo ou les 120 jours de Sodome".

Jamais, ni avant ni après je n'ai vu quelque chose d'aussi dérangeant que ce film. Je ne l'ai jamais revu ni n'ai voulu en savoir plus. Il m'a marqué pour toujours et je ne sais pas exprimer mon ressenti. Pour lui pas de censure, pas de morale, pas d'interdiction, pas de débat. Il existe et rien ne peu l'empêcher d'exister. Mais il n'aurait pas dû être réalisé.

Le voir est un risque: l'ignominie de certains humains rejaillit sur nous. Le film ne nous rend pas complices mais comptables de l'action qui se déroule sur l'écran.

Une des pires expériences cinématographiques de ma vie. Et j'ai du mal à comprendre ceux qui parlent du film comme s'il était un parmi les autres. Scénario, mise en scène, lumière, jeu des acteurs que sais-je n'existent pas devant l’œuvre terminée. 

 

 

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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 07:00

Je publie sur le blog un courrier que j'ai adressé à un journaliste du "Monde" qui a écrit une critique "salée" sur une série britannique adaptée de "La foire aux vanités" de William Makepeace Thackeray diffusée récemment en 7 épisodes de 54 minutes sur la chaîne Arte.
Ce roman forme, avec "Les mémoires de Barry Lyndon", la partie la plus connue de l’œuvre romanesque de cet écrivain victorien.
"La foire aux vanités" est un livre remarquable qui met en scène des personnages ayant tous Becky Sharp, une singulière héroïne, à la fois arriviste, égoïste, calculatrice et parfois victime de sa trop grande confiance en elle comme référence commune. Son obsession, elle qui est de basse extraction dans un pays et à une époque où la naissance est tout, va intriguer et prendre des risques pour s'élever d'une part et ne pas manquer d'argent de l'autre. Loin de les ignorer la série montre par petites touches l'effroyable rigidité de la société britannique et les conditions scandaleuses de vie du peuple anglais du XVIIIème. J'ai trouvé amusant et bien sentie l'attitude du domestique noir qui est scandalisé par la façon dont on le traite et qui reproduit, à son échelle, le même schéma de pensée pour les autres.

L'héroïne parviendra à peu près à s'élever mais au prix de reniements et d'abandons. De sacrifices aussi, elle qui est belle et intelligente devra subir les rebuffades ouvertes ou feutrées de la bourgeoisie du milieu du dix-neuvième siècle anglais, effroyablement cupide et cruelle.

La série, on le comprendra dans mon mail, m'a plu et je l'ai trouvée très honnête. Le ton du critique, par contre, m'a horripilé: quelle suffisance! quel mépris! Il m'a suffit de repenser à toutes les nullités prétentieuses et nombrilistes que le même quotidien encense pour que je cherche les coordonnées du gratte-papier et lui fasse part de mon avis.

Je n'ai eu aucun signe de lui depuis.

"Bonjour.

 
Après avoir lu le livre de W.M Thackeray j'ai eu la curiosité de visionner deux adaptations cinéma et télévision de "La foire aux vanités" qui, pour être inégales s'appuyaient sur un livre magnifique et ne manquaient donc pas d'intérêt.
 
J'ai aussi regardé les 7 épisodes de l'adaptation la plus récente diffusée par Arte et, par curiosité, ai voulu lire quelques critiques la concernant.
 
Et suis tombé sur la vôtre.
 
Votre métier est d'aimer ou pas un document filmé et d'en expliquer vos raisons. Vous êtes donc bien dans votre rôle dans cette critique au vitriol d'une série qui n'en mérite pas tant.
Dans l'océan de médiocrités, dans le maelstrom de la laideur et de la vulgarité qu'est le petit écran vous avez décidé de tirer à boulets rouges sur une production que moi j'ai trouvée assez réussie. La critique date de 2019 mais j'imagine que vous ne la reniez pas.
 
Naturellement vous prenez ce ton (j'allais écrire cette morgue) si typique de votre quotidien. et commencez fort: "Arte s'adapte au grand public"...Arte devrait ne programmer que des films d'Antonioni et des symphonies de Bruckner? . S'adapter au "grand public" est-ce méprisable? le faire avec Thackeray me semble au contraire digne d'éloges.
 
"adaptation très grand public", "avec tout ce qu'il faut de rebonds et de larmes", "genre fleuve et mélo", "décors somptueux qui sentent parfois le toc, l'image de synthèse, la gélatine (???) et la surcolorisation", "roman-photo", "tape à l’œil" il faut  avouer que vous avez un certain talent pour exprimer votre dédain et salir à grands traits indélébiles ce que vous condamnez.
Personnellement j'ai pris beaucoup de plaisir à regarder cette adaptation qui n'est certes pas parfaite mais respectable. L'actrice principale est jeune et crédible (pas comme Glenn Close dans "les liaisons dangereuses " adaptées à la truelle par Stephen Frears et qui a presque deux fois l'âge de Mme de Merteuil) l'adaptation vaut mieux que bien des pitoyables biographies filmées de Saint-Laurent qui ont enthousiasmé une critique auto-centrée. Les Garrel et Desplechin auront toujours les faveurs d'un journal élitiste et dépassé.
 
La critique:
 
 
Avec « La Foire aux vanités », Arte s’adapte au grand public

A l’occasion de la période de fin d’année, la chaîne met à l’antenne une série de 2018 adaptée sans finesse du roman satirique de l’écrivain anglais William Makepeace Thackeray.

Par 

ARTE - JEUDI 12 DÉCEMBRE À 20 H 55 - SÉRIE

Disons les choses en une formule qu’on espère éloquente : Arte diffusant la série Vanity Fair (2018, « La Foire aux vanités ») de la chaîne privée ITV (qui est le TF1 britannique), passée par Amazon Prime Video, c’est un peu comme si un confiseur connu pour ses fèves de cacao d’exception ouvrait, à l’occasion des fêtes de fin d’année, un présentoir de chocolats industriels trop sucrés.

ces sept épisodes de près de cinquante minutes sont adaptés du roman populaire de l’écrivain satiriste anglais William Makepeace Thackeray (1811-1863) – également auteur des Mémoires de Barry Lyndon (1844), portées au grand écran par Stanley Kubrick en 1975 –, présenté comme des « croquis à la plume et au crayon de la société anglaise » victorienne et publié en 1847-1848, au fil d’un feuilleton mensuel illustré.

D’excellents acteurs

La scénariste Gwyneth Hughes a taillé à la hache une adaptation pour le très grand public de la carrière de l’orpheline Becky Sharp, petite arriviste de basse extraction qui trompera et trahira à peu près tout le monde pour parvenir à ses fins – avant sa disgrâce et sa semi-rédemption. Le tout sur fond de guerre, de cœurs meurtris et d’amitiés trahies, d’amours secrètes, de cupidité honteuse et d’enfants répudiés – avec ce qu’il faut de rebonds et de larmes.

Si le rôle principal aurait pu être incarné avec une ambiguïté plus subtile que n’en témoigne Olivia Cooke, la distribution est, dans son ensemble, confiée à d’excellents acteurs, jeunes (les sensibles Johnny Flynn, vu dans Lovesick, et Tom Bateman, Sian Clifford, vue dans Fleabag et qui joue à nouveau ici un rôle de revêche) et vétérans (la piquante Frances de la Tour, sorte de parente excentrique d’Olivia Colman, Martin Clunes en noble sans façons).

De sorte que, dans le genre fleuve et mélo, en costumes et décors somptueux (qui sentent parfois cependant le toc, l’image de synthèse, la gélatine et la surcolorisation), et en dépit d’un ralentissement de l’intérêt (il y a décidément un épisode de trop), ce roman-photo volontiers tape-à-l’œil se regarde sans déplaisir et devrait assurer à la chaîne culturelle franco-allemande un beau score d’audience.

 

La Foire aux vanités (Vanity Fair), série créée par Gwyneth Hughes. Avec Olivia Cooke, Claudia Jessie, Tom Bateman, Johnny Flynn, Anthony Head, Frances de la Tour, Sian Clifford, Suranne Jones, David Fynn (GB., 2018, 7 x 46-48 min). Trois épisodes le 12 décembre, quatre le 20 décembre.

 
Cordialement
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4 février 2022 5 04 /02 /février /2022 07:00

Chaque famille a ses codes, ses passions communes, ses références partagés par une majorité de ses membres. Chez moi, nous n'étions que quatre mais nous aimions en commun des musiques, des films, des auteurs, des livres qui, excusez mon immodestie, sortaient de l'ordinaire et nous étaient propres. Un sens de la dérision commun et du détournement de texte caractérisait ces références.

Nous avions aussi une connaissance encyclopédique des James Bond de cinéma (avant que le rôle n'échoit à Daniel Craig). Nous connaissions le nom de toutes les actrices ayant un rôle dans le film, le nom du "méchant" et nous connaissions par cœur certains passages de dialogues particulièrement stupides. D'autres long-métrages étaient nos références: "The General" de Buster Keaton, film muet dont nous recherchons en vain la version que nous possédions alors, version accompagnée d'une musique à l'orphéon.

Je dois avoir 4 ou 5 "The General" avec des musiques alternatives mais qui ne sont pas la bonne. Nous avions aussi "Bonnie and Clyde" d'Arthur Penn, "Evita" de Alan Parker dont certains passages de dialogue chanté nous enchantaient ("Bitch!"). J'en ai parlé récemment "Les dents de la mer" ( "Allez vous changer, vous êtes ridicule" et "il va nous falloir un plus grand bateau"), Tous ces films ne sont pas des chefs d’œuvre mais nous les aimions. Dans "Manèges" d'Yves Allégret nous faisait rire la réflexion désabusée de Simone Signoret "qu'est-ce que j'aimerais un beau gars, pour changer!" et dans "Titanic" la question du propriétaire du bateau "Qui est ce Monsieur Freud? un passager?".

Quelquefois un "OVNI" cinématographique plaisait à 3 d'entre nous et devenait une référence absolue: le "Beaucoup de bruit pour rien" de Kenneth Branagh, adaptation Shakespearienne en vieil anglais en est le parfait exemple.

Pour d'autres raisons nous aimions beaucoup "l'incompris", de Luigi Comencini, film qui faisait aussi partie du panthéon de ma première famille, celle de mon enfance.

La série "Palace" de Jean-Michel Ribes nous plaisait autant qu'elle déplaisait à Catherine. Ses "qu'est-ce qu'il y a de drôle?" nous enchantaient!

Nous lisions parfois certains livres à tour de rôle. "Le domaine d'extension de la lutte" de Michel Houellebecq et sa première page nous comblait. Question musiques nous avions chacun notre goût mais reconnaissions immédiatement un titre qui plairait à tel ou telle d'entre nous. "Island in the sun" c'était Nicolas. "Stan" c'était Marine, "Au fur et à mesure" c'était Catherine. Dans la voiture il fallait du consensuel, quelque chose qui ne fasse pas forcément l'unanimité mais ne déplaise à personne. Bien sur les parents avaient parfois une voix prépondérante du fait de leur supplément de connaissances et de leur statut d'adultes. Nous faisions découvrir des choses à nos enfants parce que nous les aimions et que nous pensions qu'elles leur apporteraient du savoir, du plaisir ou les deux. Je me souviens de Nicolas découvrant "Monsieur Cyclopède"de Pierre Desproges" et nos émotions devant les grosses ficelles des scénarios des films de Mel Gibson. A ce sujet "Apocalypto" reste insurpassable!

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3 février 2022 4 03 /02 /février /2022 07:00
Daho et un film que nous aimons, lui et moi. Daho et un film que nous aimons, lui et moi.

Dans une biographie musicale consacrée à Etienne Daho* (j'aime bien Etienne Daho) empruntée à la bibliothèque j'ai été confirmé dans mon goût pour cet auteur-compositeur-producteur qui est très différent de ce que notre pays propose en musique populaire: un homme exigeant et original dont l’œuvre est singulière. C'est un chanteur à part dans l'industrie musicale Française: chaque disque qu'il publie travaille une veine différente mais toujours reliée aux précédentes et aux suivantes. Il a une inspiration unique et une forme d'écriture reconnaissable. Il évolue et fait évoluer sa musique tout en restant fidèle à un environnement musical unique. Il a des références (Syd Barrett, Françoise Hardy...) qui me parlent.

Un OVNI . Et ce d'autant qu'il n'abuse des passages radio ou télé, des "actualités musicales" et qu'on aurait du mal à lui reprocher un disque de trop ou une scène mal préparée. Un perfectionniste sensible et à l'écoute en somme.

Ses textes sont comme "codés" et il possède un vocabulaire très personnel dans lequel on retrouve des mots et expressions récurrents.

Dans le livre en question il est dit qu'il nourrit une admiration particulière pour le film de Jerzy Skolimowski "Deep End" (1971)**.

Or il se trouve que sans être mon film préféré (les visiteurs de ce blog savent que "Barry Lyndon" est indétrônable) "Deep End" est un film qui m'a renversé et stupéfait. Je n'ai jamais oublié combien ce film m'a remué. C'était moi. Aucun livre, aucune musique, aucune peinture rien n'a approché cette sensation unique dans ma déjà longue vie que je n'étais pas seul à ressentir des choses d'une façon que je croyais unique. L'actrice Jane Asher m'avait remué comme personne avant et je l'avais trouvée sublime. Non seulement belle mais si douce, si "romantique" et en même temps les pieds solidement campés sur terre.... Son partenaire à l'écran, John-Moulder Brown me ressemblait alors physiquement et moralement. Un double parfait dont je partageais le comportement erratique. Un film authentiquement bouleversant. La dernière séquence, dans la piscine Londonienne m'a longtemps hanté. Le petit ciré jaune de Jane Asher également. 

Que Daho connaisse et aime ce film est un point supplémentaire pour admirer le bonhomme.

 

* Etienne Daho L'Eden retrouvé par Frédéric Tallieux éditions le Mot et le Reste

**Deep End de Jerzy Skolimowski en DVD édition Carlotta

 

 

 

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2 février 2022 3 02 /02 /février /2022 07:00

21 janvier 2022. Nuit, froid, salle faiblement éclairée, foule nombreuse mais sage, au milieu un piano noir à queue. Les spectateurs se saluent les uns les autres (on a affaire à un public d'habitués) et s'asseyent sur des sièges fatigués et étroits. Des ouvreuses tout en noir, masques compris, vendent le programme de la soirée: Hélène Grimaud, la pianiste bien connue interprète des morceaux choisis:

  • SILVESTROV : Bagatelle I
  • DEBUSSY : Première Arabesque en mi majeur
  • SILVESTROV : Bagatelle II
  • SATIE : Gnossienne n°4
  • CHOPIN : Nocturne n°19 en mi mineur, opus 72 n°1
  • SATIE : Gnossienne n°1
  • SATIE : Danse de travers n°1 – En y regardant à deux fois (Six Pièces froides IV)
  • DEBUSSY : La Plus Que Lente
  • CHOPIN : Mazurka en la mineur, opus 17 n°4
  • CHOPIN : Grande Valse brillante en la mineur, opus 34 n°2
  • DEBUSSY : Clair de lune, extrait de la Suite bergamasque
  • DEBUSSY : Rêverie
  • SATIE : Danse de travers n°2 – Passer (Six Pièces froides V)
  • SCHUMANN : Kreisleriana, opus 16
  • Le tout correspondant au contenu d'un CD récemment paru. (Mon petit-fils, qui se moque de mon "appareil de vieux" (une chaîne stéréo) ne comprendrait pas que la pianiste enregistre et publie des disques!).
  • La soirée de mardi consacrée au pianiste Evgeni Kissin étant encore dans ma mémoire je suis venu plus tôt et me suis évité la queue dans le froid, le contrôle du passe sanitaire des autres (qui ne sont jamais prêts) et ai retrouvé "ma" place C-F8.
  • Étonnant comme un spectacle peut différer d'un autre. Le piano à part l'atmosphère était différente: Hélène Grimaud maintient une distance entre elle et son public: pas d'applaudissements intempestifs entre les morceaux de musique, pas de saluts de complaisance, une économie de gestes et d'attitudes de virtuose saisie par la musique. Pourtant le public semble littéralement vibrer et des "bravos" sonores surnagent au milieu de l'ovation qui accueille la fin du récital. 4 rappels expédiés et chacun s’emmitoufle pour affronter la nuit de janvier et ses 2 degrés. 
  • En musique classique comme ailleurs il y a des "tubes" et la Gnossienne N°4 d'Erik Satie qui fut utilisée pendant des années par France Inter pour le générique d'une de ses émissions de la nuit en est un: en l'interprétant d'une manière inspirée Hélène Grimaud était sûre de son effet.
  • T a t'il un "toucher" de piano spécifiquement féminin? j'imagine que non et pourtant, parfois,  la pianiste semblait se transformer en harpiste tant elle effleurait le clavier.
  • Souvent, à notre insu, l'esprit vagabonde et l'on est tout surpris de penser à la facture des charges, à la candidature de Christiane Taubira ou à l'endroit où on a posé les clés de la voiture... Pire, à d'autres moments on lutte contre l'endormissement irrésistible qui nous gagne. Les phares dans la nuit que sont les lumières activées par les cinglés du portable empêchent de sombrer tout à fait.
  • Les rappels et les applaudissements démesurés indiquent qu'on va pouvoir se dégourdir les jambes et marcher. 
  • La pianiste semble elle aussi pressée d'en finir. Elle joue ses rappels avec une sorte d'ennui presque visible sinon audible.
  • Une soirée qui donne du relief à la semaine. Que demander de plus?
  •  
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1 février 2022 2 01 /02 /février /2022 07:00

Vieillir n'est pas aussi pénible qu'on le dit.

... C'est pire.

Si, en plus d'être jeune on a été passablement beau (les Anglais, dont le raffinement n'est plus à démontrer, disent "handsome") et qu'on a correspondu, un moment, aux critères de l'époque alors cela devient une véritable purge que de devenir épais au physique comme intellectuellement. Certes je n'ignore pas que la beauté est un leurre. Je connais tous les aphorismes la concernant, elle et son contraire. J'aime celui  de Serge Gainsbourg: "La laideur a ceci de supérieur à la beauté c'est qu'elle dure plus longtemps". Paradoxal et amusant.

Umberto Eco a écrit un beau livre "Histoire de la laideur" qui est une somme sur ce sujet difficile et peu atteindront les cimes, sur la dualité beau/laid que Oscar Wilde et son "Portrait de Dorian Gray".

Mais je m'égare, c'était du poids des ans qu'il était question, pas de l'apparence.

La chanson de Jacques Brel "Les vieux" est terriblement réaliste et le dernier vers ralenti: "la pendule d'argent qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non et puis.. qui nous attend" est atrocement vrai. Du même le "mourir, cela n'est rien, mourir, la belle affaire! mais vieillir, ah vieillir....." de son ultime opus était bien vu même si lui a échappé au vieillissement en mourant encore jeune.

On attribue à de Gaulle la redoutable formule "vieillir est un naufrage", il faut reconnaître qu'elle est impitoyable mais juste.

A propos de jeunesse et de beauté Yves Montand avait d'une goujaterie résumé le passage du temps sur Simone Signoret: "Ce n'est pas facile d'avoir épousé Casque d'or et de se réveiller avec Madame Rosa" du surnom ou nom de deux personnages cinématographique et littéraire aux antipodes l'un de l'autre et qu'elle interpréta aux deux stades éloignés de sa vie. 

La presse "people" de commérages adore publier des photos, de femmes "avant/après" (c'est à dire quand elles étaient jeunes et belles puis quelques années plus tard). S'intercale souvent, entre l'avant et l'après, un recours massif à la chirurgie esthétique mais on reste dans la caricature et la stigmatisation. Tout le monde ne peut pas mourir jeune comme Marilyn Monroe.

Vieillir, même bien, c'est ne plus lire l'intérêt dans le regard d'une jeune femme. C'est sentir qu'on n'intéresse plus autant. Qu'on est banalisé. noyé dans la masse. C'est aussi, pour les autres, être "dépassé" et même déclassé. Les références ne sont plus les bonnes. Vos désirs et envies vous dénoncent comme ayant basculé dans le mauvais camp.

Les jeunes enfants qui ne savent pas encore masquer leur pensée et retenir leur langue vous disent que vous êtes vieux ou que chez vous "il y a des trucs de vieux". Mon petit-fils (comme je me souviens l'avoir fait enfant) rit de mon décor;  CD,  DVD et certains objets de décoration de famille.

 

 

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31 janvier 2022 1 31 /01 /janvier /2022 07:00

Je suis étonné pour ne pas dire plus par la place incongrue qu'occupent dans l'actualité hexagonale la Reine d'Angleterre Elisabébête II et sa peu glorieuse descendance. Les chaînes Histoire, c'est normal, c'est leur fond de commerce, mais aussi la presse en général consacrent des moments considérables à la famille royale britannique.

Peuple régicide, berceau de "la" Révolution et de ses répliques notre pays devrait être vacciné contre les pompes monarchiques auxquelles nous avons beaucoup sacrifié. Il semble n'en être rien. Si la geste des châtelains de Buckingham n'intéressait pas de ce côté du Channel personne n'y tournerait d'insipides documentaires et Stéphane Bern pointerait à Pôle Emploi.

Pourtant, en y songeant sans exagération, y a t'il quelque chose d'intéressant à apprendre de cette famille où aucune personne dotée d'un semblant de caractère ne se détache.

Aucune? si, le fils préféré de la Reine,  le Prince Andrew qui, malgré une couverture médiatique des plus réduites, est mouillé dans une affaire de mœurs qui ferait passer celles de DSK pour des luxures de patronage.

La moindre starlette de cinéma, le rappeur le plus quelconque devrait être plus intéressant que cette assemblée de "fins de race". Ils sont, les pièces rapportées exceptées, ternes ennuyeux, prévisibles et, j'ose le mot, souvent ridicules.

Ils n'ont, et la vieille reine également, aucun vrai pouvoir et restent juste symboliques. Cette royauté n'est pas même d'opérette. Pour tout dire, question souveraine, je préfère la Grande Duchesse de Gérolstein (surtout interprétée par Felicity Lott).

Les couronnes ne servent à rien, on le sait sans le moindre doute,  depuis la fin de l'ancien Régime au moins.

Je ne dis pas que toutes les monarchies se valent dans l'insignifiance mais que les Rois tels Guillaume II (Allemagne), Nicolas II (Russie), François Joseph (Autriche), les deux Napoléon et quelques Louis ont peu œuvré pour le rayonnement de leur entreprise et la pérennité de leur régime. C'est un euphémisme.

A l'aune de ce que l'on connaît maintenant des régimes politiques que les hommes se donnent (ou qu'on leur donne...) celui d'un monarque avec ou sans plumes me semble l'un des moins bons.

Un mauvais président de la République ça se congédie (Cf Nicolas Sarkozy et François Hollande) un mauvais souverain ça se renverse mais l'opération est plus facile dans le premier cas. Même le caricatural Trump a été éjecté.

Pour nous en tenir à la moins mauvaise des formules, la monarchie constitutionnelle, il est quasiment (restons positif) démontré que le principe héréditaire gâche tout. Eut-il été le fils du Roi Nicolas Sarkozy 1er le prince jean (celui de la défense) aurait-il hérité du génie politique de son géniteur? En d'autres termes la succession est le problème de ce mode de gouvernement. Un abruti dégénéré est toujours possible. Sans aller jusque là un souverain médiocre ou timoré peur engendrer des catastrophes.

Si les Rois ne règnent ni ne gouvernent ils sont juste décoratifs. Leur entretien coûte alors trop cher par rapport aux "services" rendus. Quelle est l'utilité de cette pléthorique lignée royale dont la seule activité avéré est la dépense sans compter? Comme ce pauvre Prince Andrew ils s'ennuient tellement qu'ils en sont réduits à violer des très jeunes filles.

 

 

 

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28 janvier 2022 5 28 /01 /janvier /2022 07:00

On ne devrait jamais, surtout si l'on est un petit peu, beaucoup ou à la folie hypocondriaque lire les livres de témoignages sur un mal dont on souffre soi-même. D'un(e) malade à l'autre les mêmes symptômes sont vécus comme insignifiants ou intolérables. Les à-côtés de la maladie prennent une acuité qu'ils n'avaient pas et le ressenti de celui qui écrit se substitue au nôtre. Vous parlez d'un bilan!

C'est pourtant une réaction normale d'aller se renseigner sur le mal dont on souffre. Le problème est de tomber sur un ouvrage ni trop médical ni trop vulgarisateur. Ni alarmiste ni lénifiant. Ni trop allopathique ni trop soins par les plantes, les huiles essentielles et la méditation.

Les livres de combat courageux contre la maladie écrits (enfin...) par des célébrités allant du cycliste professionnel à la présentatrice de la météo avant le 20 heures sont, selon moi, à proscrire. La "pensée magique" et l'irrationnel faisant trop souvent partie du package.

Que dire des ouvrages de vulgarisation s'ornant de la photo et du nom des quelques 20 médecins "préférés des Français"? qu'ils calent bien les armoires normandes! ce qui est déjà fort utile et méritant.

Enfin les livres dont le contenu oscille entre la 1ère année de spécialisation et l'érudition sur un sujet difficile à l'usage des confrères ne nous sont d'aucun secours. On les lit avec un dictionnaire et les schémas ou photos donnent la nausée. On les referme plus malheureux qu'en les découvrant.

On ne devrait donc pas, à la lecture de ce qui précède, lire d'articles, de sujets, de livres regarder des émissions médicales et s'informer par soi-même sur ce qui nous affecte.
Pourquoi? parce que c'est le meilleur moyen de se ruiner le moral (déjà chancelant si on est un patient lambda) et de se gâcher les nuits.

A moins d'être masochiste il y a peu de bénéfice à se faire confirmer  le désastre dont on est conscient même si on le maintient à distance. Peu de bénéfice? Si. s'autoriser une auto-victimisation!

 

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27 janvier 2022 4 27 /01 /janvier /2022 07:00

Je suis en train de devenir un client compulsif chez Rakuten, site d'achats en ligne qui vend tout et n'importe quoi d'occasion. Depuis un an et une bonne trentaine d'achats je n'ai qu'à me louer de ce support. J'ai reçu, dans ma boîte aux lettres ou dans une boutique de vélos proche de chez moi des articles propres et en bon état, bien conditionnés et correspondant toujours à ce que j'attendais.

Je ne me suis pas contenté de disques introuvables ailleurs ou de livres épuisés: j'ai acheté des objets de curiosité (une cage à grillon, objet d'un pari avec ma fille), un beau jeu d'échecs en bois aux pions dépouillés, des tasses de chez Villeroy & Boch que le producteur de céramiques de qualité ne fabrique ni ne commercialise plus et des accessoires pour le jardin.

Les prix, comme toujours sur le net, sont aléatoires. Certains vendeurs, persuadés d'être en possession de trésors inestimables en demandent des prix exorbitants. Il est possible (mais peu facile) de négocier avec eux. D'autres, au contraire, bradent leurs biens et proposent parfois des objets à des prix gênants tant ils sont bas et méconnaissent le marché.

Bon! on ne trouvera ni Daum ni Gallé, ni bergères Louis XVI ni sculptures animalières en bronze de Bugatti sur Rakuten ou le Bon Coin. Comme pour les brocantes, les salons d'antiquaires et même les vide-greniers les professionnels de la récupération écument les sites et les dépouillent de tout ce qui peut avoir un rapport qualité-prix de revente intéressant.

Mais qui veut acheter un Juke-Box Wurlizer n'ira pas sur un de ces sites! par contre ceux qui recherchent le CD "You Want it Darker" de Leonard Cohen ou "Running for our lives" de Marianne Faithfull a des chances de les trouver et à un prix attractif. Il évitera de piétiner en ville et d'essuyer des refus de la FNAC ou de CULTURA. Pour les livres aussi passer par ce commerçant en ligne est gage de rapidité car les libraires ont rarement des livres de plus de six mois (hors classiques et best-sellers) en stock.

 

 

 

 

 

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