Pendant quatre jours la ville de Toulouse a vécu au rythme de la "Machine", une compagnie de spectacles de rues qui a essaimé dans les rues du centre historique, promenant de belles et étonnantes mécaniques et des spectateurs nombreux et ravis.
Comme tout le monde, préparé par une intense campagne d'affichage locale et de publicités nationales j'avais été sensibilisé par le bouche à oreille et ces réclames difficiles à éviter.
Un minotaure revu et corrigé (tête de boeuf, tronc humain et corps de centaure, paire d'ailes d'oiseaux de proie) et une araignée géante se sont exhibées dans la ville et, c'est indéniable, ont rencontré une grande faveur. Le public était là, nombreux et discipliné, à chacune des apparitions de l'un ou de l'autre des sculptures animées.
On pouvait être réservé sur la beauté de l'araignée; celle du minotaure, en revanche, faisait l'unanimité. Ses superbes mains étaient articulées à la perfection et c'était merveille de voir ses pat... ses jambes taper du sabot sur le Pont Neuf.
Celles et ceux qui animaient ces immenses créatures d'acier sont des artistes et une poésie se dégageait de ces déambulations lentes et esthétiques.
Atteignant le deuxième étage des constructions le spectacle était beau de près comme de loin. La musique, jouée en direct par des musiciens embarqués ajoutait à la majesté des passages lents du minotaure et de l'araignée.
Le public, bon enfant, prenait des millions de photos et suivait la progression des sculptures géantes. Celles-ci se détachaient sur le ciel de novembre qui participait à sa façon au spectacle: pluie fine, brume matinale, soleil, coucher de soleil: les éclairages naturels contribuaient à l'originalité du show.
On peut se poser la question du coût, celle du "pourquoi?", railler des spectacles toujours plus "énormes" mais aussi s'émerveiller de cette foule sage et heureuse, de la beauté de la ville que soulignaient ces deux animaux gigantesques.