Sur la chaîne LCP du Sénat j'ai regardé -distraitement- un doc sur les Présidents Français de la Vème et leur cote d'affection auprès du peuple qui les a élus.
C'était assez convenu et ne dépassait pas le stade d'un documentaire de 1ère année d'école de journalisme. Franck Louvrier, Anne Sinclair, Alain Duhamel et d'autres figures de la presse parlée donnaient leur avis en n'oubliant évidemment pas de se faire mousser au passage. A ce jeu Anne Sinclair est imbattable.
Je m'étais donné les règles d'un petit jeu: verrait-on, une fois encore Giscard et son ridicule "au revoir" de 81 et le "François Mitterrand est élu Président de la République" d'Elkabach couvrant l'image de synthèse s'attardant sur la calvitie de l'impétrant en un faux-suspens lui aussi risible? Évidemment la réponse est "oui".
A part cela les images comme le commentaire n'apportait strictement rien de nouveau: on avait vu les premières et entendu le second six cent mille fois.
De Gaulle était emphatique et ennuyeux. Les extraits de discours et les archives soulignaient -me semble t'il-une sorte de sentiment de supériorité manifeste de l'homme sur ses contemporains et son époque. Les médias aux ordres infantilisaient en rond et servaient la soupe sans se poser de question. Le petit fils du Général de Gaulle, un politique LR inodore et sans saveur essayait de se draper de la légende de son aïeul en le citant abondamment. Pathétique.
Le seul aspect amusant et surprenant était le commentaire décalé et plutôt dépassionné de Jean-Luc Mélenchon qui m'a étonné à plusieurs reprises.
Comme d'habitude les 5 ans de présidence de Georges Pompidou ont prestement été évacuées. On a parlé de ses épais sourcils et de son affection pour sa femme... tout était dit!
Giscard, cette grande mante religieuse à la particule achetée était présenté comme un éblouissant réformateur, un moderniste incompris. C'était un brin réducteur! descendre les Champs Élysées à pied, ralentir "la Marseillaise" et dîner chez des Français de base ne méritaient pas cette mansuétude du Duhamel de service!
François Mitterrand s'offrait le plus long portrait. Un panégyrique roucoulant où le positif de son action l'emportait largement sur le moins bon. On avait droit aux poncifs habituels et Mélenchon, encore lui m'a étonné par la justesse de ses commentaires et leur sincérité. N'a t'il pas dit: "je l'aimais tellement que je ne saurais le critiquer"? Moyennant quoi on a eu droit à une partie de la geste mitterrandienne (le Panthéon, les "forces de l'esprit", Mourousi etc.). Les beaux yeux d'Anne Sinclair trahissaient la passion à peine éteinte!
Dans un doc sur l'affection ou son contraire haineux du peuple Français pour Jacques Chirac élu il y avait beaucoup à dire.. On a choisi de donner la parole à l’éteignoir Baroin et chargé Roselyne Bachelot de dire une ou deux vacheries.
...et, évidemment; demandé à Jean-Louis Debré de surjouer sa proximité avec le Corrézien. Dès lors il n'y avait rien à faire. On re-re-re voyait la poursuite de la CX dans Paris et l'image du 1et tour voyant la qualification de Le Pen. Du travail de pro!
Sarkozy, toujours autant détesté, fut exécuté en 3 minutes. Il est vrai que....Les pêcheurs du Guilvinec", le jogging à New-York, "Avec Carla, c'est du sérieux" et "casse-toi pauvre con" ça faisait beaucoup. L'diot pro-Chinois Rafffarin refermait le cercueil.
3 minutes aussi pour descendre Hollande. 5 ans de présidence résumés par son renoncement à briguer un second mandat. C'est un peu court! Macron traité de la même manière: ses phrases malheureuses et les gilets jaunes. Roulez jeunesse, c'est du doc de journalistes!
Le sujet, à savoir la popularité puis l'impopularité de TOUS nos Présidents a été à peine abordée. Notre caractère national estompé, notre mentalité régicide collective évacuée.
Hidalgo ou Bertrand, Macron II ou Pécresse 1ère je le ou la plains. La Présidence est une essoreuse dont personne ne sort indemne. Les 3 non réélus, Giscard, Sarkozy et Hollande par leur quête éperdue d'un ticket retour montrent que les compensations doivent être énormes. Même un Barnier serait honni s'il venait à être élu!